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Ce matin, nous avons rendez-vous avec Françoise qui a préparé et guide une visite guidée de l'Esplanade de la Défense dans le cadre de l'atelier "Balades urbaines" de Générations 13. C'est Marie-Ange qui double la balade avec l'autre moitié des inscrits.
Louis, qui est à la maison depuis quelques jours, m'accompagne, Françoise m'ayant gentiment autorisée à l'emmener. Ça s'appelle l'intergénérationnel !
Le rendez-vous a été donné au groupe au métro Esplanade de la Défense à la sortie duquel se trouve une sculpture intitulée "Les hommes de la Cité", œuvre de France et Hugues Siptrott, conçue en 1991. Elle appartient à l'ensemble des créations qui ponctuent l'Esplanade, véritable Musée d'Art contemporain à ciel ouvert.
En haut de l'escalator, on est tout de suite dans l'ambiance avec ces buildings qui s'élèvent toujours plus haut vers le ciel. Ici, ce n'est plus le Paris d'Haussmann avec ses façades en pierre taillée mais celui des architectes des XXe et XXIe siècles qui ont mis le verre à l'honneur.
► Ce qui suit reprend, en partie, les notes auxquelles Françoise m'a gentiment donné accès.
Le chemin que nous allons prendre est calqué sur celui qui menait de Paris à Saint-Germain-en-Laye (axe historique passant par Le Louvre et l'arc de Triomphe de l’Étoile appelé axe Charles de Gaulle).
La Défense est le plus grand quartier d'affaires d'Europe (quatrième au niveau mondial après New-York, Londres et Tokyo). Il abrite les sièges de nombreuses entreprises françaises et étrangères. On peut y admirer différentes architectures et différentes générations de tours mais aussi une foule d'œuvres d'art.
Avant, il y avait des vignes sur ces terrains (colline de Chantecoq) et on a retrouvé des traces de peuplades et de menhirs.
Dans les années 1920, Nanterre ressemblait à ça.
La Défense, érigée à partir des années 1960, est construite sur 4 communes : Puteaux (essentiellement), Nanterre, Courbevoie et la Garenne-Colombes. On voit sur cette carte qu'elle est divisée en 5 secteurs. Si la Défense doit s'étendre, ce sera au sud, sur la commune de Puteaux où l'on parle déjà d'exproprier les propriétaires de petites maisons...
Nous allons nous promener sur une dalle réservée aux piétons : à La Défense, les voitures circulent en sous-sol.
Nickel !
Les tours de La Défense portent soit un nom soit un numéro, soit les deux. Cette tour, derrière le bassin Takis, est la première à avoir été construite (en 1965). On l'appelle la tour Initiale (anciennement tour Nobel) et elle porte le numéro PB31 (P pour Puteaux, B pour Bureaux et 31 comme numéro sur le cadastre).
Le bassin Takis est ainsi nommé car il est l’œuvre de l'artiste grec, Vassilakis Takis, qui l'a créé en 1988. Il est pourvu de 49 tiges métalliques, d'une hauteur variant entre 3,5 et 9 m dont les extrémités sont munies de formes géométriques colorées et de feux clignotants, eux-mêmes de couleurs diverses. L'EPADSESA (Établissement public pour L'aménagement de la région de la Défense) avait demandé une œuvre visible de jour et de nuit, par les piétons, les habitants des immeubles alentour et les automobilistes. Depuis 2009, Defacto entretient les espaces publics et assure animation et promotion du quartier.
La Défense n'est pas statique : des tours sont encore en construction comme celle-ci dont je n'ai pas réussi à trouver l'entreprise qu'elle va abriter.
Difficile de connaître le nom de toutes les tours qui, pour la plupart sont des tours de bureaux. Il se pourrait que celle-ci soit la tour Alto (?)
On a parfois l'étrange impression que les tours vont tomber ou qu'on est à Pise mais..., il n'en est rien. Il me semble me souvenir que celle de droite est la plus haute de la Défense et même de France, la tour "First" (1974 - 231 m).
Françoise nous montre un banc géant (2,5 fois l'original), une autre œuvre d'art du quartier, Madeleine donnant l'échelle.
Seul Louis arrivera à l'escalader !
Nous laissons derrière nous la tour Initiale avec l'Arc de triomphe à gauche et la tour Eiffel à droite pour emprunter sur 1,5 km un axe appelé Charles de Gaulle qui conduit à la Grande Arche de la Défense.
En direction de la Grande Arche
Cette cheminée d'aération de 32 mètres de haut est devenue une œuvre d'art : elle a été décorée par Raymond Moretti. L'artiste a utilisé 672 tubes en fibre de verre de 2 à 30 centimètres de diamètre, peints de 19 couleurs différentes pour réaliser son œuvre d'art.
Avec ce soleil, certes on ne voit pas les nuages mais on voit de beaux reflets.
A propos de verre, voici la tour Saint-Gobain, enfin... le bas !
En entier (photo SYS & COM)
Un immeuble d'habitations cette fois-ci en béton armé : on parle ici de style "brutaliste".
Cette autre tour, arrondie, porte le doux nom de tour Cornichon - on l'appelle aussi la tour D2 - (D pour Défense et 2 pour 2 cabinets d'architectes). Elle a été inaugurée début 2015 et remplace une autre tour qui a été démolie. Comme quoi à la Défense, rien n'est définitif !
Françoise nous montre ici une œuvre d'art qui dort actuellement dans les sous-sols (40.000 m²) depuis sa création en 1973: il s'agit du "Monstre" de Moretti.
L’œuvre du sculpteur devrait revoir le jour très bientôt sur la dalle.
"La Terre" de Louis Derbré : Les deux personnages en bronze rappellent le mouvement du globe en évoquant toute la puissance de la vie, thème cher à l’artiste issu du milieu agricole.
"Dans les traces de nos pères" de Joseph Jankovic
(béton composite polyester, peinture - 1992)
Nous avons remarqué les jolis entourages des jardinières de cet espace où la nature s'exprime timidement au sein de cet environnement bétonné.
On dirait bien qu'il s'agit d'une chaîne humaine...
Les panneaux indicateurs sont une nécessité pour se repérer dans la Défense qui est une vraie ville dans la ville.
"L'oiseau mécanique" (acier inoxydable) - 1972 - Philolaos, artiste grec
"Les Nymphéas" (acier inoxydable) - 1972 - Philolaos
Où que l'on regarde, on doit lever les yeux comme ici pour admirer la tour Carpe Diem (166 mètres de haut - 3000 personnes y travaillant).
La tour Coeur Défense de Jean-Paul Viguier (2001) a remplacé la tour Esso qui a été démolie elle aussi. Elle est située sur la commune de Courbevoie et représente 160.000 m² de bureaux.
On arrive dans le "dur" avec la Grand Arche, précédée d'une sculpture qui a donné son nom à ce quartier de la Capitale.
Le groupe sculpté de "La Défense de Paris" dû à Louis-Ernest Barrias a été érigé en 1883 à la gloire des soldats qui défendirent la capitale lors de la guerre contre l'Allemagne en 1870. Il a été implanté ici pour le centenaire de la sculpture, en 1983.
Reflets
La tour Légende, ou tour PB6 comme diraient les employés qui y travaillent (rappelez vous : P pour Puteaux, B pour Bureaux et 6 pour son emplacement cadastral), a été construite par l'équipe d'architectes de Pei. La caractéristique principale de la tour réside dans l'extrusion d'une forme conique sur les 26 premiers étages de l'entrée nord ; la tour est donc plus longue à son sommet qu'à sa base.
Une audacieuse architecture
L'entrée nord est également surmontée d'un auvent circulaire de 24 mètres de diamètre.
Je rêve ou j'ai la tête qui tourne... ?
La voie royale de Paris relie l'arc de Triomphe de l’Étoile à la Grand Arche de la Défense.
Un petit arrêt devant la fontaine de Agam
La fontaine monumentale de Yaacov Agam, artiste israélien de l'art cinétique (art qui propose des œuvres avec des parties mises en mouvement par l'effet du vent) en émaux de Venise : c'est un vrai miroir d'eau, comme à Bordeaux !
De dimensions impressionnantes (57m sur 26m, déversoir de 72m), pourvue de 66 jets d'eau montant à 15m, elle fait face à la Grande Arche. Tout comme à Versailles on peut parfois y voir et y entendre des grandes eaux musicales.
On aime ou on n'aime pas...
"La Défonce" de François Morellet : un ensemble de barres d'acier qui composent une forme rectangulaire simple, inclinée et à moitié enfouie dans le sol. L'une des barres transperce un bâtiment situé à proximité.
"Point croissance", une sculpture de l'artiste japonais LIM Dong-Lak (2006) en acier et en bronze : Créée en 1999, elle représente une jeune pousse émergeant d’un globe d’inox sorte de graine cybernétique.
Naturellement, le visiteur s'y photographie.
Nous laissons derrière nous 5 générations de tours...
En direction du CNIT : à droite, la tour Areva (ou tour CB1) - 1974 : sa façade est recouverte de granite sombre dont les fenêtres sont en verre fumé et qui s'élargissent avec l'altitude pour limiter l'effet de hauteur.
Au premier plan, "l'araignée Rouge" ou "Le grand stabile rouge" de Calder, sculpteur américain : 15 m, 75 tonnes, art cinétique, en acier (1976)
L'araignée rouge apparaît dans un film d'horreur "La nuit des traqués" de Jean Rollin avec Brigitte Lahaie (1980).
J'ai eu le coup de foudre pour ces luminaires que j'ai vus depuis dans plusieurs endroits de la capitale (devant la gare Montparnasse entre autres). L'intérêt, c'est qu'on peut y faire grimper de la végétation.
En contrebas, un morceau du mur de Berlin
"Le grand Toscano" d'Igor Mitoraj, sculpteur polonais (1983)
Sculpture néo-classique qui évoque les ruines archéologiques grecques et romaines.
Le Cnit (Centre des nouvelles industries et technologies) est le premier bâtiment construit à la Défense en 1958. Il a fait depuis l'objet de deux restructurations (en 1988 et 2009).
Cliquez pour agrandir la photo.
La tour Sequoia abrite le ministère de la Transition écologique.
"Dieu a une adresse à la Défense" : ce n'est pas moi qui le dit, c'est la Maison d’Église Notre-Dame de Pentecôte. L'église est fermée le dimanche car elle n'est fréquentée que par les gens qui travaillent ici. Elle possède une chorale de Gospel qui se produit plusieurs fois par an.
Une brève visite et une occasion de se soulager...
La Vierge en prière le jour de la Pentecôte du sculpteur Etienne
Nous ne ferons que traverser le Cnit : Françoise nous explique que sa voûte est auto-portée, c'est à dire quelle ne comporte aucun pilier (rapportée à son échelle, la voûte est 20 fois plus mince qu’une coquille d’œuf).
Le chantier du Cnit en 1958
On imagine les savants calculs et l’ingéniosité dont il aura fallu faire preuve.
Le Cnit est maintenant devenu un espace de bureaux (Sncf) et de commerces (Fnac, Hôtel Hilton).
Paris 2024 est passé par là...
A la sortie du Cnit, un des multiples exemplaires du Pouce de César (1981)
La hauteur de la sculpture en bronze est de 12 mètres et pèse 18 tonnes. Symbole phallique, il s'agit d'une commande de la Galerie Claude Bernard dont le thème était "La main, de Picasso à Rodin". Cela a inspiré le sculpteur qui a agrandi son propre pouce quarante fois et en a fait une première version en résine rose translucide.
Dernier regard sur le Cnit
En direction de l'Arche
Au centre, la tour Hekla (nom d'un volcan islandais) ou tour Rose de Cherbourg (2022) de Jean Nouvel : le célèbre architecte nous a habitués à ses tours totalement déstructurées...
"La ronde des Manches à air", œuvre de Daniel Buren
Cette œuvre de l'art cinétique entoure le "cratère" de l'Espace Grande Arche au sein duquel se trouve la Cité de l'Histoire (expérience immersive de l'histoire de France et du monde mais entrée assez chères : 25 euros).
Seize mâts de 10 m de haut en acier galvanisé sont implantés à intervalles réguliers, au sommet desquels sont fixées des girouettes en inox et des manches à air multicolores, en tissu polyester composé de bandes verticales alternativement blanches et colorées de 8,7 cm. Ces gigantesques manches à air de plus de quatre mètres de long, tournent continuellement en suivant la direction du vent, élément prédominant sur l’esplanade. À la tombée du jour, elles se transforment en œuvres lumineuses grâce aux leds placées à l’intérieur des cônes.
La Grande Arche (110 mètres de haut) est l’œuvre d'un architecte danois, Otto Von Spreckelsen. Faite de béton, acier, verre et granit, elle est inaugurée en 1989 par François Mitterand pour le bicentenaire de la révolution et abrite uniquement des immeubles de bureaux. L'espace événementiel et le restaurant gastronomique, La City, qui se trouvaient dans son Toit ont été fermés définitivement en 2023.
Nous en faisons le tour.
Nettement moins de monde sur les marches côté ombre...
Et disons Adieu à la Défense.
Merci Françoise pour cette visite passionnante !
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A l’aube du XIXe siècle, l’eau potable de qualité fort douteuse était distribuée avec parcimonie aux fontaines de Paris.
Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul décide en 1802, de mettre fin à cette situation afin d’éviter les épidémies dues aux mauvaises conditions d’hygiène. Gaspard de Chabrol, le préfet de la Ville de Paris propose que l’on reprenne le projet de canalisation de l’Ourcq datant du XVIe siècle, plus deux canaux : Saint Denis et Saint Martin. Première fonction : éviter la boucle de la Seine. Le projet des trois canaux aboutira finalement en 1825.
Le canal Saint Martin est donc un canal navigable et un apport d’eau potable.
Le but des canaux Saint Denis et Saint Martin est aussi d'éviter aux bateaux naviguant sur la Seine la boucle du fleuve à la sortie de Paris.
Le canal Saint Martin mesure 4,5 km du bassin de la Vilette jusqu'à son embouchure dans la Seine. La dénivellation entre ses deux extrémités est de 25 m d’où les 9 écluses qui permettent de le franchir.
Sur les 4,5 km, 2 sont souterrains. En 1860, sous Napoléon III, le canal est couvert au niveau de l’actuel boulevard Richard Lenoir. Les troupes basées dans les casernes de l’actuelle Place de la République pouvaient ainsi accéder facilement au Faubourg Saint Antoine à la population frondeuse.
La promenade commence au square Frederick Lemaître.
Frederick Lemaître (1800 1876) était un acteur des théâtres populaires du boulevard du Temple. Son personnage a été incarné par Pierre Brasseur dans les « Enfants du Paradis ».
Derrière le buste de l’acteur nous apercevons le canal avant qu’il ne disparaisse sous la voûte du Temple. Au fond, la passerelle de la Douane.
Passerelle Alibert
Passerelle Richerand
Le pont tournant de la Grange aux Belles avec la passerelle Arletty à côté.
C’est à côté de cette passerelle que dialoguent les personnages joués par Arletty et Louis Jouvet dans le film « Hôtel du Nord » (Marcel Carné 1938).
Photo du groupe du 18 juin devant le célèbre hôtel
Avant d’être un film, « L’hôtel du Nord » fut un roman d’Eugène Dabit (1898 1936) dont les parents tenaient justement cet hôtel. Eugène, logé chez eux se fit, parfois, portier de nuit, observant les gens à leur passage, ce qui l’inspira pour ses futurs romans.
Voici la description qu’il fait de l’hôtel.
« C’est une vieille bâtisse faite de carreaux de plâtres et de vieilles charpentes, où vivent des camionneurs, des mariniers, des maçons des charpentiers, des employés, de jeunes ouvrières. Une soixantaine de personnes qui quittent l’hôtel le matin, vers sept heures et n’y rentrent que le soir pour dormir. Ils occupent des chambres ternes et exigües, froides l’hiver, étouffantes l’été ; les couloirs sont humides, l’escalier rapide. »
Le canal Saint Martin a inspiré d’autres artistes, ainsi le dessinateur Tardi :
Dans les aventures de Nestor Burma
Et celles d’Adèle Blanc-Sec
Le groupe du 4 octobre sur la passerelle Arletty
Cité Clémentel au 174, quai de Jemmapes
Edifiée en 1933 sous l’impulsion d’Etienne Clémentel plusieurs fois ministre sous la 3e République. Elle regroupait 430 ateliers d’artisans tous équipé d’eau, électricité, chauffage central et téléphone. L’époque était alors aux ambitions philanthropes et collectivistes.
La fin de la promenade ne présente plus beaucoup d’intérêt.
Place Stalingrad, face au canal : les quatre cardinales du sport célèbrent les futurs Jeux Olympiques.
La rotonde de Ledoux
Un des quatre survivants des bureaux d’octroi où des taxes étaient perçues sur les denrées qui entraient dans Paris.
C’est une autre histoire que nous évoquerons dans une prochaine promenade consacrée à l’ancien village de La Villette.
Sources : Le long de la Seine et du canal Saint Martin par : Claudine Hourcadette, Sophie Marguerite, Serge Montens (Editions Claire Bonneton)
Crédit photos : Monick L’avenir, Google
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Dans le cadre des "Petites promenades dans Paris", Anne-Marie Guérin a conduit le 14 Mai la troisième partie du parcours "Ponts de Paris, cette fois du Pont Neuf au Pont de l'Alma.
Le texte est d'Anne-Marie Guérin, les images de Monick Lavenir et Internet.
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Les spectateurs ont été nombreux à venir assister aux deux spectacles de "La Joyeuse Troupe" présentés par Hélène. Ceux-ci se sont déroulés les samedis 25 mai et 1er juin à 14h30 au Totem, la salle de spectacle prêtée par la mairie du 13e. Lors de la deuxième représentation, les adhérents inscrits à l'atelier de Paul ont présenté de leur côté quelques poésies et des chansons.
Voici l'affiche que les spectateurs pouvaient récupérer à l'entrée, voisine d'une corbeille qui nous suggérait d'y laisser une petite obole. Elle présentait le programme de l'après-midi avec les noms des participants : du théâtre, des danses, des poèmes et de la chanson.
Il faut MONTER LE SON de votre ordinateur !
Voici un extrait de "Nono" par Alain, Jacques et Jacqueline
Nono, une jeune femme un peu écervelée, est la petite amie de Jacques Valois, un jeune homme de bonne famille dont les dépenses inconsidérées indignent son père qui va l'expédier à l'étranger. Il demande alors à son ami, Robert Chapelle, un poète dans la quarantaine, de s'occuper de Nono en son absence. Robert, qui se sent très attiré par Nono mais qui est affligé d'une vieille maîtresse, Madame Weiss, refuse d'abord puis se laisse convaincre.
Puis, Hélène est entrée en scène dans "L'invitation au château" de Jean Anouilh. La pièce était interprétée par ailleurs par Alain, Fatima, Gérard, Jacqueline, Jacques, Jocelyne et Tatiana.
"L'Invitation au château" est une œuvre complexe et subtile qui mélange l'humour, le drame et la réflexion sur les apparences et les réalités. Elle offre une critique subtile de la société bourgeoise et de ses valeurs, tout en mettant en lumière la fragilité des relations humaines.
Un petit peu de poésie maintenant avec un texte de Pablo Neruda interprété en alternance en espagnol et en français.
Nous sommes aujourd’hui : hier, doucement, a chu
entre des doigts de jour et des yeux de sommeil,
demain arrivera de sa verte démarche,
et nul n’arrêtera le fleuve de l’aurore.
Et nul n’arrêtera le fleuve de tes mains,
pas plus que de tes yeux le sommeil, bien-aimée,
tu es le tremblement des heures qui s’écoulent
de la lumière abrupte au soleil de ténèbres,
et sur toi c’est le ciel qui referme ses ailes
et il t’emporte et il t’apporte dans mes bras
ponctuel, avec sa courtoisie mystérieuse.
C’est pour cela que je chante au jour, à la lune,
à la mer et au temps, à toutes les planètes,
à tes mots de clarté, comme à ta chair nocturne.La troisième pièce présentée par la "Joyeuse Troupe" était de Goldoni : Les rustres avec Alain, Fatima, Gérard, Hélène, Jacqueline, Jacques, Jocelyne, et Tatiana.
Les quatre rustres, qui donnent le nom à la comédie, sont, par ordre d'apparition, Lunardo, Maurizio, Simon et Canciano. Tous les quatre partagent différents aspects : ils essaient d'imposer des coutumes traditionnelles à leurs épouses, de les freiner dans des modes qu'ils jugent trop bizarres ou excentriques ; ils leur interdisent de quitter la maison, même de regarder par le balcon, d'aller à des fêtes ou de voir des comédies ; ils ne supportent pas d'étrangers dans leurs maisons, ce qui indique aussi une répulsion envers toute conversation.
Monick, quant à elle, a fixé sur la pellicule une partie de cette deuxième représentation (principalement la première pièce, Nono, ainsi que Paul chantant entouré de son fan-club).
Une représentation qui a tout de même rapporté 200 euros à l'association...
Bravo Hélène et Paul !
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Anne-Marie , comme vous le savez, anime régulièrement les "Petites promenades dans Paris" de notre association. Elle nous a donné rendez-vous ce mardi à la station de métro "Palais Royal - Musée du Louvre" pour cette promenade dans le 1er arrondissement de la capitale.
Le temps a l'air d'être propice à la balade, chic !
La bouche de métro, côté Place Colette, est l'œuvre de Jean-Michel Othoniel (inauguration en octobre 2000) : il s'agit de perles de verre coloré enfilées sur une structure d'aluminium. On ne voit ici que le côté "nuit".
Un peu plus loin sur la rue Saint-Honoré, l'immeuble "Bons enfants" du Ministère de la Culture et de la Communication (2004-2005), enveloppé d'une résille d'acier par Francis Soler, se voit de loin. Sa couleur argentée tranche sur les façades classiques en pierre de taille qui l'entourent. Les entrelacs de métal découpés au laser s'harmonisent avec les toits de zinc des immeubles haussmanniens.
De l'art nouveau à retardement : très joli, non ?
Mais j'aimerais savoir comment on fait les carreaux ? Une question on ne peut plus terre à terre qui ne peut être posée que par une femme hélas : je vois toujours le côté pratique d'abord !
Personne ne se doute que cette structure est en réalité la transposition d’un tableau de la Renaissance italienne que l’architecte avait admiré dans le Palais de Té à Mantoue en Italie. Francis Soler a choisi le tableau de Guilio Romano "Le banquet des Dieux" dans la salle de Psyché, et l’a transmis sur ordinateur afin de distordre son dessin. Par la suite, l’image manipulée est imprimée sur des plaques d’acier et découpée au laser avant d’être montée sur la façade des deux immeubles.
Vive l'intelligence artificielle !
Le drapeau français flotte sur l'immeuble de bureaux vu ici du côté de la rue des Petits-Champs.
Notre premier passage couvert est la Galerie Véro-Dodat dont une issue donne sur la rue du Bouloi et l'autre sur la rue Jean-Jacques Rousseau. La galerie, ouverte en 1826 en lieu et place d'un ancien hôtel particulier, porte les patronymes de Benoît Véro et de François Dodat, deux charcutiers enrichis (le premier rue Montesquieu, le second rue du faubourg Saint-Denis), devenus promoteurs et associés pour l'ouverture de ce passage.
De chaque côté de la galerie, un arc en plein cintre flanqué de pilastres ioniques, le tout couronné d'un balcon. Chacune de ses deux entrées est équipée de grilles pour la fermeture.
Dans la façade donnant sur la rue du Bouloi, deux statues en pied posées dans des niches représentent l'une Hermès, le dieu des commerçants, avec son casque ailé et un caducée à la main, l'autre le Satyre au repos d'après Praxitèle.
En entrant dans la galerie, mon œil est attiré par les fresques ornant le plafond.
Il semble qu'ici il s'agisse d'une représentation d'Hermès justement, qui rentre d'un voyage en mer en ayant fait fortune : c'est mon interprétation car, tenant dans la main gauche un caducée ailé, il brandit dans la main droite une bourse bien remplie.
Cela voudrait-il dire qu'ici on peut faire des affaires : une sorte de publicité déguisée, non ?
La galerie était située tout à côté des Messageries Laffitte et Gaillard, ce qui permettait aux voyageurs de faire leurs emplettes en attendant la diligence.
Peu de passage en cet après-midi de mai 2024 : les boutiques n'attirent plus autant...
L'intérieur de la galerie est aménagé de façon à donner une illusion de profondeur par la trame en diagonale du carrelage noir et blanc, la verrière éclairant l'ensemble constitué d'une suite ininterrompue de boutiques de luxe dont toutes les devantures sont en harmonie, surmontées d'un étage réservé à des appartements.
Cerise sur le gâteau, ce fut l'une des premières galeries couvertes chics de la capitale à être éclairée au gaz.
La boutique d'ameublement design de Pierre Gonalons
Encore du luxe avec les gants Thomasine
Anne-Marie, via Lisette, nous montre un portrait de l'actrice Rachel (1821-1858) qui a vécu dans l'un des appartements situés au-dessus des boutiques. Elle était un modèle pour Sarah Bernhardt.
Une anecdote qui a des répercutions jusqu'à nos jours : photographiée sur son lit de mort à la demande de la famille, la photo fuite et la famille intente un procès au journal, ce qui sera à l'origine du "droit à l'image".
Certaines boutiques ont gardé leurs enseignes d'origine telle celle-ci, autrefois imprimerie et maintenant dédiée aux sacs à mains de luxe.
Au numéro 6 de la rue Montesquieu, une façade attire mon attention : depuis 2014, il est le lieu d'un centre d'hébergement et pension de famille Emmaüs.
L'immeuble a changé de destination de nombreuses fois : établissement de bains, bazar, café et salle de concert, "bouillon", grand magasin, cantine...
Faisant l'angle entre la rue Montesquieu et la rue des Bons-Enfants : un immeuble à la façade intéressante porte un très beau bas-relief.
Il s'agit de faire la publicité du siège de l'Association générale du commerce et de l'industrie des Tissus et des Matières Textiles. A cette époque, la publicité ne passait pas par la télévision, on faisait les choses pour qu'elles durent !
Le passage Vérité fait communiquer la rue des Bons-Enfants avec la place de Valois. Ce nom de Vérité viendrait, selon l'historien Jacques Hillairet, d'un vendeur de gazettes qui y était installé.
La place de Valois est ainsi nommée en 1867 en l'honneur de Louis-Philippe 1er duc de Valois, fils aîné de Louis-Philippe duc d'Orléans. On peut y voir en son centre une sculpture d'un "Couple de lutteurs corps à corps" par l'artiste sénégalais Ousmane Sow (1935-2016). Elle exprime la lutte de l'homme qui se bat envers et contre tout.
Anne-Marie nous rappelle qu'il avait fait une exposition (que j'étais allée voir bien sûr en bonne parisienne) sur le pont des Arts en 1999, attirant plus de 3 millions de visiteurs.
Jolie, cette verrière à l'entrée de la place de Valois...
Les ors de la République dans la rue de Valois - Ministère de la Culture actuel
Il ne reste du Palais Cardinal (construit en 1624 pour Richelieu à partir de l'Hôtel de Rambouillet) que la Galerie des proues, photographiée ici depuis la Cour d'honneur du Palais Royal (le Cardinal avait en effet prévu qu'à sa mort le roi hériterait de sa demeure).
Cette galerie doit son nom aux bas-reliefs, tous différents, représentant des proues de navires, qui rappellent que Richelieu était Grand-Maître de la navigation.
Les balcons de la Cour d'honneur sont ornés du monogramme de Louis-Philippe 1er.
C'est là que se trouvent les fameuses colonnes de Buren, l'architecte Daniel Buren y ayant édifié en 1994 une œuvre intitulée "Les deux plateaux" constituée de colonnes de marbre de Carrare noir et blanc lui rappelant le tissu rayé des stores qu'il achetait dans sa jeunesse au Marché Saint-Pierre. Il désirait en faire un lieu que le public s'approprierait et c'est réussi puisque les enfants y jouent à Saute-Mouton régulièrement. On aime ou on n'aime pas mais c'est toujours plus sympa que le parking qui servait aux fonctionnaires des administrations environnantes !
Passé le premier péristyle, nous voici dans la Cour d'Orléans où se trouve une fontaine intéressante aussi, intitulée Les Sphérades, œuvre de Pol Bury.
Des fleurs d'ail décorent agréablement la troisième partie de cet espace, le jardin.
Anne-Marie nous raconte l'histoire du petit canon des Tuileries.
Le jardin du Palais Royal abrite aujourd’hui encore une véritable curiosité scientifique installée en 1786 dans les jardins. Inventé par un horloger voisin, le sieur Rousseau, ce canon miniature donnait l’heure exacte en tonnant tous les jours à midi... à condition bien sûr qu’il y ait du soleil !
En effet, à cette époque, pour avoir l’heure et régler sa montre, on se référait aux cadrans solaires ou méridiennes (cadrans verticaux), installés dans les rues bien exposées.
Le canon, lui, n'est pas lié à la météo : il est muni d’une loupe à travers laquelle le soleil passe à midi pile, enflammant la mèche qui déclenche la charge.
Et Boum ! Entendent les passants jusqu'à 1km à la ronde : c'est d'ailleurs de cette popularité que naît la célèbre expression "Midi pétante" !
Un petit panneau explique l'historique du petit canon.
Le canon a fonctionné jusqu'en 1911 où une loi imposa l'heure de Greenwich à la France. Après un vol en 1998, ce dispositif a été réinstallé dans les jardins en 2002 par le Centre des monuments nationaux, mais la loupe n’y est plus. Le canon tonne toujours mais il est déclenché manuellement tous les mercredis à midi pour le plus grand bonheur des parisiens et des touristes.
Anne-Marie nous parle ensuite des Galeries de bois du Palais Royal, créées en 1786, précurseurs des passages couverts. En plus de la centaine de magasins qu'elles abritaient, les Galeries présentaient aussi des attractions de typer cirque qui divertissaient les visiteurs. On parlait aussi de "Camp des Tartares".
Estampe du Musée Carnavalet (1786)
Les bancs du jardin du Palais Royal sont ornés de poèmes depuis 2018 : ils font partie de la série québécoise "Emily in Paris", passée sur Netflix en 2021, et de ce fait sont bien connus, même des étrangers. Faisant parfois référence à Colette ou à Jean Cocteau, celui-ci porte des vers de Marcelline Desbordes-Valmore : "Dors-tu ma vie ? Ou rêves-tu de moi ?"
Beauté de cette allée plantée d'arbres...
Mais aussi beauté de cette colonnade...
Les numéros des boutiques se suivent, fixés depuis des siècles dans ce joli carrelage.
L'extérieur n'a rien à envier à l'intérieur.
Les dessus de fenêtres sont ornés chacun d'une frise différente ! Vous remarquerez la couleur des stores rayés blancs et gris "à la Buren" :
Pas une fausse note...
Il serait intéressant d'en connaître la signification mais alors il faudrait faire la visite avec un architecte des Monuments Historiques.
Après quinze déménagements, Colette devient la dame du Palais Royal en intégrant le 9, rue de Beaujolais, d'abord à l'entresol puis à "l'étage noble", au premier.
Un petit restaurant, ça vous dit ?
On peut déjeuner à l'intérieur pour profiter des dorures de la grande salle...
(Photo Le grand Véfour)ou dehors en terrasse.
La visite guidée de la Bibliothèque Nationale Richelieu, rue Vivienne, ce sera peut-être pour l'an prochain, qui sait ?
Tout à côté, la rue des Petits-Champs porte ce nom car elle a été ouverte au XVIIe siècle à l'emplacement d'anciens marécages asséchés et transformés en champs. C'est là que se trouve l'entrée de la Galerie Colbert. Celle-ci a été percée en 1826 pour concurrencer la Galerie Vivienne voisine.
Elle est le siège de grandes écoles (Institut national d'histoire de l'art, Institut national du Patrimoine et même d'une partie de l'Université Panthéon-Sorbonne).
Au-dessus de l'entrée, un portrait de Colbert en pied.
Ici encore, la galerie est éclairée, le jour par l'intermédiaire d'une verrière, la nuit par d'élégants réverbères qui, autrefois, fonctionnaient au gaz.
Cette arche donne accès à une rotonde, elle aussi éclairée par une verrière.
Les arcades sont décorées de divers motifs dont celui-ci représentant une ruche ceinte d'une guirlande de fleurs, symbole du refuge et de l'activité grouillante.
Anne-Marie nous montre une photo de l'ancien candélabre en forme de cocotier lumineux qui trônait en son centre : il servait de point de rencontre aux grisettes (modistes, gantières, fleuristes ou lingères) qui s'y retrouvaient le cœur battant. Le mot "grisette" désignait avec condescendance, du XVIIIe au XIXe siècle, une jeune femme vivant en ville de faibles revenus, ouvrière de la confection, dentelière, employée de commerce, réputée sexuellement accessible (ce n'est pas moi qui le dit, c'est Wikipédia.). Le nom de "grisette" a d'abord désigné un tissu bon marché, la teinture ordinaire donnant, dès le premier lavage, des tons grisâtres : on ne connaissait pas à l'époque les lingettes décolorantes !
La statue actuelle, Eurydice piquée par un serpent de Charles-François Nanteuil, qui l'a remplacé (provenant des jardins du Palais Royal), est actuellement en restauration.
Les galeries, en veux tu en voilà ! L'entrée de la Galerie Vivienne se trouve rue des Petits-Champs.
Contrairement à la Galerie Colbert qui n'a pas eu la clientèle espérée à l'époque, la Galerie Marchoux, du nom de son premier propriétaire - qui prendra rapidement le nom de Galerie Vivienne de par son emplacement - bouillonne encore d'animation. Son aspect luxueux et la diversité de ses boutiques en font dès le XIXe siècle l'une des plus populaires de la capitale.
Avez-vous remarqué les superbes carrelages qui la décorent ?
Le principe est toujours le même : des arcades successives séparant les différents espaces, décorées à l'étage de stucs représentant des nymphes ou des déesses porteuses de la réussite commerciale et bourgeoise.
Cet endroit - le numéro 13 - est célèbre pour avoir été habité vers 1840 par un certain François Vidocq, bandit notoire de Paris. Il offrait en effet de multiples possibilités d'échapper à la police (la légende dit qu'un souterrain relie la galerie Vivienne aux jardins du Palais Royal...). Vidocq devint ensuite indicateur, puis chef de la Sureté sous la Restauration.
Les magasins de luxe s'y côtoient : mode, décoration, gastronomie culture...
Les numéros des boutiques se suivent, tous en harmonie.
Ici encore une rotonde
Les murs exposent la panoplie complète des attributs du commerce : caducées de Mercure, rubans, ancres, gerbes de blé, palmes, couronnes de laurier, cornes d'abondance : tout y est.
Nous ressortons par la rue de la Banque.
Un café y porte le nom de Bougainville : une plaque, juste au-dessus, indique que c'est ici qu'est décédé le grand navigateur le 31 août 1811 né à Paris en 1729.
Juste en face, la place des Petit-Pères : elle doit son nom au couvent des Augustins déchaussés qui y était installé. Je lui ai trouvé du charme avec son grand espace piétonnier. Une boutique d'objets de culte y voisine avec une boutique de thés réputée, la maison Dammann Frères, surmontée d'une statue de Vierge à l'Enfant.
La basilique Notre-Dame des Victoires qui donne sur la place a été construite à partir de 1629 suite à un vœu de Louis XIII d'édifier à Paris une église dédiée à la Vierge s'il remporte une victoire militaire face aux protestants. Une sorte de chantage, si je comprends bien...
Si je vous dis qu'en bas les pilastres sont d'ordre ionique et en haut d'ordre corinthien, vous me suivez... ?
L'intérieur est très chargé, entièrement recouvert d'ex-votos, en français, anglais, allemand, polonais, espagnol, portugais etc... Wikipédia dit qu'il y en a au moins 37.000 !
Lully (1632-1687) habitait rue des Petits-Champs et fut enterré dans l'église. Son cénotaphe est entouré d'ex-votos : à gauche et à droite sont assises deux pleureuses représentant la Poésie et la Musique. Sur le socle supérieur, deux statues d'enfants (ou génies pleurant). Au sommet trône le buste de Lulli en bronze, œuvre attribuée à Jean Collignon..
Au centre du chœur, sept toiles de Carle Van Loo (1705-1765) : celle du centre dépeint le vœu de Louis XIII au siège de La Rochelle, les six autres représentant des scènes de la vie de Saint-Augustin.
Couronnement de la Vierge à l'enfant (1628)- Carle Van Loo
Au sortir de l'église, nous traversons à nouveau la Galerie Vivienne,
pour ressortir cette fois-ci dans la rue Vivienne.
En face, l'entrée principale de la Bibliothèque Richelieu avec son jardin tout récemment planté de palmiers. Il a été conçu par l'artiste et jardinier Gilles Clément, le paysagiste Antoine Quénardel et l'architecte du patrimoine Mirabelle Croizier. Leur projet, intitulé Hortus papyrifer, introduit de nombreuses plantes papyrifères connues pour intervenir dans l'élaboration de supports d'écriture et d'impression : mûrier, bambou, papyrus. Ce jardin trace ainsi un lien évident avec la Bibliothèque, lieu de conservation emblématiques des œuvres sur papier.
Le square Louvois, lui, se trouve en face de l'entrée principale de la Bibliothèque que nous avons rejointe, rue de Richelieu. Créé par Jean-Charles Alphand en 1859, il rend hommage à l'ancien hôtel du marquis de Louvois (1641-1691) et à ses dépendances.
La fontaine Louvois est composée de sculptures allégoriques représentant quatre grands fleuves et rivières français : la Seine, la Garonne, la Loire et la Saône.
A l'angle de la rue des Petit-Champs et de la rue Sainte-Anne, Lully, le célèbre musicien (1632-1687) surintendant de la Musique à la cour de Louis XIV, s'est fait construire un hôtel particulier par un élève de Louis Le Vau, Daniel Gittard.
Une plaque est apposée sur l'immeuble joliment décoré de mascarons.
Elle indique que le musicien habita ici entre 1671 et 1683, date à laquelle il mourut fort bêtement. Le 8 janvier 1687, lors d'une répétition en présence de 150 musiciens de son Te Deum (sensé guérir le roi d'une fistule annale...), il se plante malencontreusement le bâton dont on frappe le sol pour battre la mesure alors qu'il n'obtenait pas ce qu'il voulait de ses musiciens. Sa jambe s'infecte rapidement et son corps se gangrène. Il meurt le 22 mars suivant à l'âge de 55 ans.
Ecoutez un court extrait du Te Deum de Lully...
Notre promenade touche à sa fin. Nous la terminerons à deux pas de là par la traversée du Passage Choiseul.
Construite entre 1825 et 1827, il s'agit du plus long des passages couverts parisiens (il mesure 190 mètres de long pour 3,7 mètres de large).
Il n'a pas le luxe de la Galerie Vivienne ni celui de la Galerie Vero-Dodat. J'ai remarqué que ses magasins de mode sont plus ordinaires et donc plus à la portée de toues les bourses.
Au numéro 64, rien de spécial en apparence sauf que Louis-Ferdinand Céline y vécut enfant avec sa mère qui y tenait une boutique de nouveautés. IL immortalisera le passage dans sa décrépitude en 1936, sous le nom de "passage des Bérésinas", dans Mort à crédit où il décrit la vie de ses parents.
Un passage de Mort à crédit (pages 55 et 69)
"On a quitté la rue de Babylone, pour se remettre en boutique, tenter encore la fortune, Passage des Bérésinas, entre la Bourse et les Boulevards. On avait un logement au-dessus de tout, en étages, trois pièces qui se reliaient par un tire-bouchon. Ma mère escaladait sans cesse, à cloche-pied. Ta ! Pa ! Tam ! Ta ! Pa ! Tam ! Elle se retenait à la rampe. Mon père, ça le crispait de l'entendre. Déjà il était mauvais à cause des heures qui passaient pas. Sans cesse il regardait sa montre. Maman en plus, et sa guibole, ça le foutait à cran pour des riens.
Les voisins, ils n'osaient pas trop se compromettre. Les chiens urinaient partout, et sur leurs vitrines aussi, pas spécialement sur la Méhon. On avait beau répandre du soufre, c'était quand même un genre d'égout le Passage des Bérésinas. La pisse, ça amène du monde. Pissait qui voulait sur nous, même les grandes personnes ; surtout dès qu'il pleuvait dans la rue. On entrait pour ça. Le petit conduit adventice l'allée Primorgueil on y faisait caca couramment. On aurait eu tort de nous plaindre. Souvent ça devenait des clients, les pisseurs, avec ou sans chien."
Le passage est aussi connu pour abriter la sortie de secours du célèbre théâtre des Bouffes-Parisiens qui contribue depuis son ouverture en 1857 à l'animation du passage. Le théâtre, où furent jouées un temps les pièces d'Offenbach, fut dirigé de 1986 à 2007 par Jean-Claude Brialy.
Avant de sortir du passage, vous remarquerez l'horloge : elle existait au XIXe siècle dans tous les passages couverts pour permettre aux voyageurs de ne pas louper la diligence !
Fin de la balade
Nous rejoignons le métro Quatre Septembre voisin.
Un grand merci à Anne-Marie pour cette visite comme toujours très intéressante.
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