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    Ce dernier jeudi, par un temps couvert mais sans pluie, Anne nous a guidés, dans le cadre de son atelier "Marches de 6 km", à la découverte des passages couverts parisiens du XIXe siècle qui se situent majoritairement sur la rive droite. Un petit coup de ligne 7 au départ de la place d'Italie et voici les seize participants arrivés à la station Bourse.

    A l'emplacement du couvent des Filles Saint-Thomas, vaste monastère étendu de la rue Saint-Augustin à la rue Feydeau, débute en 1808 la construction de la Bourse des valeurs, sur les plans d'Alexandre-Théodore Brongniart, dont la première pierre est posée par Napoléon Ier.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Nous empruntons tout de suite la rue Vivienne voisine, ancienne voie romaine conduisant à Saint-Denis qui tire son nom de celui de la famille Vivien qui y possédait des terrains. Nous passons devant plusieurs boutiques qui font le commerce de l'or et de l'argent comme celle-ci ouverte depuis 1933.

    N'oublions pas que nous sommes tout à côté de la Bourse.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Le premier passage que nous allons emprunter donne dans la rue Saint-Marc : il s'agit du Passage des Panoramas qui permet de circuler à l'abri des intempéries jusqu'au Boulevard Montmartre.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    C'est l'un des plus anciens passages de Paris (1799) et même d'Europe. Il tire son nom, comme nous l'explique Anne, de l'existence autrefois de "panoramas" (ou cycloramas) à l'intérieur de deux rotondes de 17 mètres de diamètre sur 7 mètres de haut élevées à son entrée côté boulevard Montmartre (une attraction de l'ingénieur et inventeur américain Robert Fulton).

    Le "panorama" était une peinture à 360 degrés de grande dimension, dont la production s'est étendue essentiellement entre la toute fin du XVIIIe siècle et le début du XXe, développée sur le mur intérieur d'une rotonde et donnant l'illusion de la réalité par des effets de perspective et de trompe-l'œil.

    Les deux rotondes situées à l'entrée du passage des Panoramas (Paris, vers 1820, musée Carnavalet)

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    S'y déployaient des toiles peintes figurant des vues de Paris, Toulon, Rome, Jérusalem et d'autres grandes villes célèbres. Malgré la disparition de ces panoramas en 1831, le passage demeura longtemps un des lieux favoris de promenade des parisiens. Premier lieu de la capitale doté, dès 1817, de l'éclairage au gaz il possédait une foule de boutiques de luxe : Le café Véron, la pâtisserie Félix, la confiserie "A la duchesse de Courlande", le papetier Susse, et le graveur Stern dont le magasin existe encore.

    Du lèche-vitrines, en veux tu en voilà dans le passage des Panoramas... Anne n'a pas fini d'attendre les retardataires !

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Le French Paradox vante les bienfaits du canard et du champagne contre le cholestérol !

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Cet autre restaurant est installé dans un wagon de train reconstitué : original !
    (Photo Monick)

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Nous traversons le boulevard Montmartre pour rejoindre, juste en face, le Passage Jouffroy qui se trouve logé dans un Grand Hôtel, anciennement Hôtel Ronceray (datant du début du XIXe, il était la destination privilégiée de Rossini quand il séjournait à Paris) et désormais Best Western Hôtel Ronceray.

     

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Voici une vue de l'intérieur...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Revenons à nos moutons...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Dans ce type de passage couvert, on rencontre parfois de drôles de bêtes...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Il s'agit de la boutique d'un marchand de parapluies et cannes.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Des cannes, oui, mais des cannes haut-de-gamme !

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Au bout du passage, l'Hôtel Chopin porte ce nom en hommage au compositeur qui appréciait en son temps le passage. Ouvert en 1846, année de construction du passage Jouffroy, c'est une véritable oasis de calme dit-on, aucune chambre ne donnant sur la rue, mais plutôt sur les toits de Paris.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Il jouxte l'entrée au musée Grévin, connu dans le monde entier comme Madame Tussauds à Londres pour ses personnages en cire toujours d'actualité.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Un rapide passage dans le passage Verdeau, construit en 1847 et faisant communiquer la rue de la Grange-Batelière avec le faubourg-Montmartre.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Une photo seulement ? J'ai été avare...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Nous voici donc rue du Faubourg-Montmartre avec cette chocolaterie fondée en 1761, La mère de famille, actuellement tenue par la toute la famille Dolfi.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Aux commandes le chef chocolatier Sébastien Hérault qui réalise une large palette de douceurs telles que : bonbons de chocolat, tablettes, pâtes à tartiner, moulages... selon un savoir-faire ancestral.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Anne coucoune toujours ses ouailles : elle prévoit toujours un "arrêt technique" au milieu de la balade. Ici, ce sera à la mairie du 9ème, l'occasion de rentrer dans la grande cour. 

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Dans l'allée qui accède au bâtiment principal, des photos de tous les espaces végétalisés de l'arrondissement.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Le passage des Princes, inauguré en 1860, relie la rue de Richelieu au boulevard des Italiens. Il tire son nom de l'emplacement d'un ancien hôtel du même nom. Il est le dernier passage couvert ouvert à Paris au XIXe siècle.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Il possède une superbe verrière ornementée d'élégants lampadaires.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Au bout, une très jolie coupole en verre coloré.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Il est pratiquement entièrement occupé par la chaîne de magasins Jouéclub.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Sur le boulevard des Italiens, une jolie construction : celle du Centorial, siège central du Crédit Lyonnais. L'immeuble est construit dans le style d'Haussmann et des expositions universelles, dans le but d'impressionner les clients et les investisseurs. La tradition veut que ce style ait été choisi afin de pouvoir reconvertir le bâtiment en grand magasin en cas de faillite de la banque. Le pavillon central de la banque est inspiré du pavillon de l'Horloge du palais du Louvre, le toit de celui du pavillon de Flore.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    L'habillage en pierre, symbole traditionnel de richesse, dissimule une charpente métallique, réalisée en partie par les établissements de Gustave Eiffel. 

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne Viala

    Le passage Choiseul prend dans la rue Saint-Augustin. C'est le plus long des passages couverts parisiens avec une longueur de 190 mètres pour une largeur de 3,7 mètres. Jacques Offenbach entrait par le numéro 73 du passage pour se rendre dans son théâtre des Bouffes parisiens.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    A l'entrée, une grosse horloge indique l'heure de notre passage.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Le passage consiste en une enfilade d'arcades sur pilastres au niveau du rez-de-chaussée. Ce dernier et l'entresol sont occupés en majorité par des boutiques tandis que le premier et second étages sont plutôt résidentiels.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Ce sont des vrais !

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

     Il est recouvert d'une verrière qui fut remplacée vers 1907. Celle-ci a fait l'objet de plusieurs campagnes de rénovation-restauration entre 2012 et 2019 par l'architecte Jean Frédéric Gervet qui ont permis au passage Choiseul de retrouver une meilleur qualité architecturale grâce à la restitution de sa verrière, ses deux marquises situées aux extrémités du passage, son sol et son éclairage.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    La mère de Louis-Ferdinand Céline tenait au numéro 67 du passage un fonds "d'objets de curiosité". L'écrivain raconte son enfance ici dans "Mort à crédit".. 

    A la sortie sur la rue des petits-Champs, une belle verrière

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne 

    J'ai remarqué au numéro 38 de la même rue un superbe encadrement de porte cochère en pierre sculptée.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

     Extraordinaire, non ?

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Chemin faisant, nous voici arrivés à l'entrée de la Galerie Colbert, inaugurée en 1827. Elle tire son nom de l'ancien Hôtel Bautru (l'un des favoris de Richelieu) construit par le très jeune architecte Le Vau et acheté en 1665 par l'Intendant des finances et Surintendant des bâtiments du Roi, Jean-Baptiste Colbert, à la recherche d'un logement à la hauteur de ses fonctions.

    Dans la première moitié du XIXe siècle, le quartier devient un des lieux privilégiés d'implantation des passages couverts. L'architecte Jacques Billaud reçoit pour mission de concevoir un ensemble susceptible de rivaliser avec la Galerie Vivienne ouverte en 1825. Pour cela, il conservera en partie l'Hôtel Colbert notamment la façade, à laquelle il ajoute un étage et un portique. La Galerie Colbert ouvrira en 1828 mais ne connaîtra pas le succès de sa voisine...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

     Sous Louis-Philippe, un magasin de nouveautés appelé "Au Grand Colbert" ouvre ses portes. Le nom sera conservé jusqu'en 1900 où il est transformé en restaurant. (photo Monick)

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Et encore une verrière...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    En vue de la rotonde

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Au centre, une statue de Charles-François Leboeuf dit "Nanteuil" représentant Eurydice mourante ou Eurydice piquée par un serpent (bronze fondu pour remplacer le marbre exécuté à la Villa Médicis dans les jardins du Palais-Royal)

    "Eurydice épousa Orphée mais leur joie fut brève. La noce à peine achevée, comme la jeune épouse marchait avec ses demoiselles d'honneur dans une prairie, une vipère la mordit au pied et elle mourut. La douleur d'Orphée fut accablante, il décida de se rendre dans le royaume des morts pour tenter d'en arracher Eurydice." Apollonius de Rhodes (295-215) Les Argonautiques

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Superbe !

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Et voici la fameuse Galerie Vivienne qui relie la rue du même nom à la rue des Petits-Champs par un angle droit. Elle est la propriété de l'Institut de France, Académie des Beaux-Arts.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Dans ses Mémoires, Hector Berlioz donne un récit saisissant de l'atmosphère enivrée des journées de juillet 1830. Il raconte en détail une exécution spontanée de la Marseillaise, qu'il venait d'arranger pour chœur et orchestre, par un petit groupe qu'il menait, avec la participation de la foule entassée dans la Galerie Vivienne.

    " Il faut se figurer que la galerie qui aboutissait à la rue Vivienne était pleine, que ces quatre ou cinq mille voix étaient entassées dans un lieu sonore fermé à droite et à gauche par les cloisons en planches des boutiques, en haut par des vitraux, et en bas par des dalles retentissantes, il faut penser, en outre, que la plupart des chanteurs, hommes, femmes et enfants palpitaient encore de l'émotion du combat de la veille, et l'on imaginera peut-être quel fut l'effet de ce foudroyant refrain... Pour moi, sans métaphore, je tombai à terre, et notre petite troupe, épouvantée de l'explosion, fut frappée d'un mutisme absolu comme les oiseaux après un éclat de tonnerre."

    La Marseillaise d'Hector Berlioz

    La galerie est effectivement pavée de mosaïques d'époque, œuvres du célèbre mosaïste français d'origine italienne, Facchina, qui a aussi décoré l'Opéra Garnier et le Printemps Haussmann.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Il s'agit d'un luxueux passage couvert construit en 1823 selon les plans de l'architecte François-Jean Delannoy qui conçoit un décor de style pompéien. Celui-ci désirait assurer une liaison avec les jardins du Palais-Royal et leurs galeries très animées. La galerie, de 176 mètres de long, est inscrite aux monuments historiques depuis 1974. Il faut savoir qu'au début du XXe siècle la démolition pure et simple de la galerie, laissée à l'abandon, était envisagée...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    On peut y voir d'élégantes vitrines...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    La grande galerie pourvue d'une verrière est longue de 42 mètres. En 1970, Kenzo y fit son premier défilé et l'arrivée de Jean-Paul Gauthier en 1986 la consacra définitivement comme un haut lieu de la mode parisienne.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les travaux de restauration récents ont permis de réhabiliter les caducées, ancres et cornes d'abondance qui ornent les fenêtres en demi-lunes.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    J'ai cru comprendre que les déesses et les nymphes qui décorent l'avant rotonde représentaient les saisons. 

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Voici l'été et l'automne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    La coupole vitrée s'effondra en 1961 lors de travaux de réparation...

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Dernière verrière, rectangulaire celle-ci

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    L'entrée de la rue des Petits-Champs est ornée de caryatides : pour nous ce sera la sortie !

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Le Passage des deux Pavillons permet de rejoindre les jardins du Palais-Royal.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les colonnes du Palais-Royal

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Le jardin est fermé pour cause de grève dans le public : ah, ces fonctionnaires, toujours à râler ! Je suis bien placée pour en parler...

    Jolis reflets malgré un temps maussade

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Le circuit préparé par Anne s'arrête au métro Palais-Royal.

    Les passages couverts de la rive droite avec Anne

    Merci, Anne, pour cette agréable promenade historique qui était, comme toujours, très bien organisée. J'ai 6108 mètres au compteur, ça c'est de l'exactitude !


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  • Aujourd'hui jeudi, je délaisse la rando hors Paris pour la marche d'Anne Viala avec au programme les graffitis de Vitry-sur-Seine : cette banlieue est en effet célèbre pour son "street art", un véritable musée à ciel ouvert.

    Ce mouvement artistique est né, au début des années 1970, aux Etats-Unis : après avoir souffert des affres de l'illégalité, il bénéficie aujourd'hui d'une reconnaissance assumée.

    Anne nous a donné rendez-vous au terminus du T9 à la Porte de Choisy : quatorze participants ont répondu "présent".

    Nous descendons à l'arrêt "Mairie de Vitry" et découvrons tout de suite, sous un brouillard épais, l'Hôtel de Ville formé de quatre octogones en brique recouverts d'une toiture de zinc et reliés entre eux par un bâtiment central. L'édifice, précédé d'un large parvis décoré de chrysanthèmes, saison oblige, relève d'une prouesse architecturale. Il a été construit il y a 35 ans pour répondre à l'accroissement de la population (on compte actuellement 95.000 habitants à Vitry).

    Les couleurs de l'automne sont elles aussi au rendez-vous.

    Anne nous emmène tout de suite derrière l'Hôtel de Ville près d'un terrain de basket voir la "Brokzone", un endroit que le graffeur français Brok (nom complet Brok 3HC TNB), a investi.

    Brok est né en 1973. Il fonde un collectif d’artistes en 1994, le 3HC Crew et réalise ses premières toiles en 1996. Depuis le début des années 2000 il est appelé sur des commandes pour les institutions ou les particuliers. Il participe à de nombreuses expositions, fresques collectives ou installations, en France et à l’étranger.

    Brok fait une différence entre l’art de la rue, le street art, et le graffiti ; deux mondes différents, comme le Rock est différent du Rap : lui se revendique du graffiti. 

     

     Un graff commun à Mone et Ceb - 2019

     L'auteur de ce graff sur carrelage assez onirique est Digo Cardoso.

    Cette jolie petite fille allongée à la tête presque disproportionnée est l'œuvre d'Alice Pasquini, artiste romaine ayant vécu un temps à Vitry et qui signe tout simplement Alice. Les adhérents donnent l'échelle.

    Née à Rome en 1980, c'est une artiste de rue, scénographe et illustratrice italienne. On peut la voir également dans plus de cent galeries ou musées du monde (Sydney, New York, Barcelone, Oslo, Moscou, Paris, Copenhague, Marrakech, Berlin, Saigon, Londres, et Rome).

    J'ai beaucoup aimé ce graff de French Napp (2017).

    Anne, qui conduit la balade guide en main, nous montre ici une graff de Christian Guémy, alias C215, pochoiriste de grand talent qui signe dans un cube.

    Né à Bondy dans le 93, il installe en 2009 son atelier à Vitry et commence à donner de la couleur aux murs gris de la cité.

    La Mairie de Vitry ne regarde pas les graffeurs avec un mauvais œil, au contraire elle les rencontre, les autorise à graffer assez librement quand elle ne fait pas réaliser des œuvres de commande.

    C215 travaille sur tous types de supports métalliques : les portes, les boîtes aux lettres, les compteurs EDF, portes de garage etc. Il s'agirait ici de Nina, sa fille.

    J'adore !

    Parfois, les graffitis de C215 servent à cacher la misère des rues de la ville.

    On appelle parfois C215 le graffeur impressionniste. L'avez-vous reconnu ?

    Il s'agit de Renaud !

    Cette œuvre est de Sêma Tavu.

    Il s'agit d'une jeune artiste autodidacte d'origine chinoise née à Limoges en 1987.

    Je n'ai pas compris la signature de Yec...

    Les graffeurs sont nombreux à Vitry : chacun s'attribue un petit bout d'espace pour s'exprimer.

    Originaire de Cork en Irlande, Finbarr Dac (ou Fin Dac) a vécu toute sa vie à Londres où il est aujourd’hui installé. Il est actif sur la scène du street-art depuis 2008. Autodidacte et anticonformiste, il laisse depuis exploser ses geishas modernes en noir et blanc ou en couleurs, souvent nues et tatouées, sur les murs du monde. Des œuvres réalisées au pochoir, associé à une technique de peinture spéciale qui laisse une sensation d’éclaboussure au niveau du regard. Fasciné par la beauté mystérieuse et mystique venue d’Asie, Finbarr Dac avoue qu’il aime les belles femmes. Il est soucieux du détail et possède un style très esthétique propre qui se distingue des autres artistes urbains.

    "Geisha au corbeau" - 2011

    "Portrait coloré d'une femme" par Eoin

    Partis de l'Hôtel de ville, nous voici arrivés rue de la Glacière et..., c'est vrai qu'il ne fait pas chaud ce matin, le brouillard n'en finissant pas de se lever. 

    C'est bien de l'art des rues dont il s'agit ici avec ce beau graff intitulé "Souffrance" dont la signature est cachée par un scooter. Serait-il d'Alice Pasquini ou de C215 ? Je ne me prononce pas.

    Il ressemble un peu, je trouve, à une Marianne. 

    Lomalin signe ce gigantesque dragon dont la queue se termine en une sorte d'église !

    Des têtes grimaçantes par Choq

    Choq est particulièrement doué pour dépeindre en caricature la ville et ses habitants. Son univers proche de la Bande-Dessinée est riche en symboles et métaphores.

     

    Voilà les Dalton... On reconnaît ici la patte de Brok.

    Regardez bien : tout y est, le révolver qui fume, les bottes et le jean, le chapeau !

    Nous sommes sortis de la rue de la Glacière mais il fait toujours aussi froid...

    L'entrée du parc Frédéric Jolliot-Curie

    Mur de maison graffé par Nunca (peinture aérosol - 2011) pour dénoncer le passé industriel de Vitry.

    Nunca, de son vrai nom Francisco Rodrigues da Silva, est un artiste brésilien. Son nom "Nunca" (qui signifie "jamais" en portugais) est l'affirmation de sa détermination à ne pas être lié par des contraintes culturelles ou psychologiques.

     

    Noyé dans un océan d'alcools et de peintures aérosols, conforté dans la jouissance de bien matériels, l'indien indigène, racine de la culture brésilienne aujourd'hui pourtant marginalisé, a été rattrapé par la modernité.

    Retour au parc Jolliot Curie

    Un joli tableau que nous offre la nature, non ?

    Buste de Frédéric Jolliot-Curie, prix Nobel de chimie en 1935 avec son épouse Irène Jolliot-Curie, qui donne son nom à ce parc.

    Dans le patio d'une école maternelle, une sculpture de Richard Di Rosa.

    Son monde est peuplé de personnages grotesques et bancales. La sculpture tourne le dos à la rue et semble regarder les premiers pas des enfants à l'école, telle une "maman-poule".

    "La femme enceinte" (1995)

    A Ivry, même les entrées de garage sont graffées.

    Plusieurs graffitis presque superposés...

    Drika Chagas est originaire de Belém au Brésil.

    Elle signe ici un beau portrait de femme au cou tatoué, portant un curieux chapeau, et de nombreux colliers et lanières sur le buste.

    Youri Romagnoli alias Hopnn (version écrite en cyrillique de son prénom, Youri) est italien contrairement à ce qu'on pourrait penser. Hopnn est le tag qui signe ses œuvres à ciel ouvert, notamment ces séries de bicyclettes répétées indéfiniment qui soulignent un de ses thèmes principaux : l’écologie (c'est un passionné de vélo).

    "Vélo en famille" 

    Quentin Chaudat, à gauche, graffe surtout sur Arcueil. A droite, un graff très coloré de Lalasaïdko

    L’artiste de street-art Stew s'est emparé de l'image du colibri face à une fleur et l'a emportée sous la forme de pochoirs afin de la reproduire dans les rues de Rome et de Vitry. Il en fait de nombreuses interprétations numérotées.

    Bebar et Skifo et Ander et Cokar...

     

    Cette fresque intitulée "Love Coral" représente un cœur composé de fleurs et de corail. Créée en 2015 pour la sauvegarde du corail, elle est due au street artiste Louis Masai qui vit à Londres depuis 2010. Il a aussi sensibilisé l'opinion sur la sauvegarde des abeilles.

    Et encore un autre graffeur... Il s'agirait d'un artiste japonais.

    Tiens tiens, le capitaine Haddock qui illustre le code postal de la ville ! Les décors sont parfois minimalistes...

     

    Coolest monkey in the jungle (Seny) 

    Nous voici arrivés à l'église d'Ivry, l'un des rares monuments un peu anciens de la ville.

    Cette fresque se présente sous la forme d’un écusson avec comme personnage central une licorne. Visiblement elle fait partie du club des mamans licornes du ghetto !

    Difficile de comprendre l’allusion de l’artiste (Quentin Chaudat).

    Un peu glauques, ces endroits et pourtant décorés...

    Un quartier de grands immeubles dont les cimes sont encore dans le brouillard.

    A Vitry, les immeubles, même les plus ordinaires, portent presque tous un graff.

    Joli mais... inconnu

    Ce caméléon est signé Vitry Art2Rue.

    Encore Vitry Art2Rue même si on se croirait ici à la campagne.

    Plutôt que de les jeter...

    Ici, c'est Paris !

    Une œuvre de Nychos

    Illustrateur et figure emblématique du street art, l’artiste urbain Nychos est né en 1982 en Autriche. Il sévit sur les plus grands murs du monde depuis les années 2000, avec des fresques en taille XXL, peignant des œuvres fantastiques où l’anatomie et la chair occupent une place de choix.

    Ici, la fresque est "soft"...

    "Femme aux papillons" : une œuvre de Mantra (pour le visage) et Takt (pour le décor et le lettrage).

    Youri Cansell, dit Mantra, est un artiste et naturaliste accompli peignant avec autant d'aisance personnages et animaux. Il est particulièrement fasciné par l’entomologie, le monde des insectes. Puisant dans les souvenirs d'enfance de son jardin en France, il peint actuellement de délicates fresques, composées le plus souvent de papillons de nuit et de jour, qu'il représente sur les espaces urbains, là où ces êtres éphémères sont rarement observés à l'état sauvage.

    Né en 1978, Takt fait ses premiers pas dans le monde du graffiti vers 1992. En 1996 il entre en école d'architecture, tout en continuant son parcours calligraphique! Apres avoir fait ses armes seul, il rejoint les 3HC en 1998.

    Deux fresques animalières de Vitry Art2Rue

    Je n'ai pas réussi à identifier l'auteur de ces deux beaux coqs...

    Pas plus que celui de ces jeunes noirs qui me font penser à des migrants...?

     

    On trouve aussi parfois des "Petits poèmes Roses" écrits sur les murs qui ne manquent pas de véracité. 

    Cette fresque est une collaboration (pour la partie droite) entre une artiste que je connais bien (Kashink) et un autre graffeur Izo (pour la partie gauche). Avez-vous remarqué la double paire d'yeux de l'homme aux cheveux bleus ?

    Kashink a décoré avec l'aide des enfants de l'école maternelle voisine les murs de la rue Vandrezanne tout à côté de Générations 13 et pour info, c'est une artiste militante qui porte la moustache et se revendique de Frida Kahlo.

    Il ne faut pas manquer les immenses guerriers Bantus peints par Kouka sur les côtés de ces grands immeubles.

    Kouka Ntadi, de son nom complet, est un artiste franco-congolais qui vit à Paris, après avoir fait l’école des Beaux-Arts d’Avignon. Ces fresques ont été réalisées en 2014.

    Décor pour une station service...

    Ceci est un visage !
    Les résidents de la maison de retraite voisine l'ont sous les yeux à longueur de journée : j'espère qu'on leur a demandé leur avis.

     

    Dubuffet a décoré cette grande place centrale d'Ivry : la sculpture s'intitule "Chaufferie avec cheminée".

    Dubuffet la décrit en ces termes : Flamme de résistance et de liberté, elle s'élance familièrement au devant de nous, en laissant affleurer, dans la contorsion de ses formes et de ses couleurs, la mémoire d'une espérance dont il nous faut anticiper les signes.

    Elle fait face au Macval (Musée d'Art Contemporain du Val de Marne) où se termine notre promenade.

    Cliquez ICI pour accéder au site internet du Macval.

     

    Podomètre aidant, les 6 km sont comptés !

    Un grand merci à Anne qui a magistralement conduit cette promenade en nous offrant cette matinée fort agréable.


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