• ☻ En descendant la rue des Martyrs : une promenade d'Anne-Marie

    Promenade : « En descendant la rue des Martyrs » depuis la place des Abbesses

    dans le 18
    e jusqu’à l’église Notre Dame de Lorette dans le 9e.

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    Nous avions rendez-vous au square Jehan Rictus où se trouve le mur des « Je t’aime ».

     

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin 

    Ce mur est constitué de 612 carreaux de lave émaillée.

    311 "Je t'aime" sont écrits non seulement dans les langues courants mais aussi dans des dialectes

    rares ou oubliés (navajo, inuit, le bambara...).

     

    Origine du nom de la rue

     

    Les martyrs en question sont :

     

    Saint Denis, premier évêque de Paris avec ses deux compagnons : Rustique et Eleuthère. Ils

    auraient été décapités ici à Montmartre (Mons Martyrum) vers 250. D’autres versions proposent une

    décapitation sur l’Ile de la Cité en 528. Quoiqu’il en soit, Saint Denis aurait ramassé sa tête puis se

    serait dirigé vers le Nord pour mourir à l’emplacement de l’actuelle basilique de Saint Denis.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Statue de Saint Denis vers 1460 par l'atelier d'Antoine Le Moiturier

    Place des Abbesses :

    Deux abbayes ont coexisté à Montmartre :

    L’abbaye d’en haut qui derrière l’actuel Sacré Cœur. Elle a été fondée au 12e siècle par des bénédictines et il n’en reste plus que l’église Saint Pierre. Cette abbaye d’en haut possédait à mi-pente, là où nous sommes une chapelle consacrée au martyr de Saint Denis. 

    En 1613, l’abbesse Marie de Beauvillers décida de construire, à côté de cette chapelle un second prieuré qui devint l’abbaye d’en bas. En 1682, les bénédictines s’installèrent dans un magnifique monastère de style classique dont il ne reste plus rien aujourd’hui.

    Découverte de la crypte des premiers chrétiens

    Lors de la construction de l’abbaye d’en bas, on découvrit sous la chapelle mentionnée plus haut une crypte. Une légende se propagea alors comme quoi Saint Denis aurait été décapité à cet endroit.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Crypte du martyrium de Saint Denis

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Le groupe se dirige maintenant vers l’église Saint Jean de Montmartre.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    C’est une église en ciment armé recouvert de briques rouges. Sa construction a commencé en 1894 dans un contexte de politique anticléricale. La Ville de Paris fit plusieurs fois arrêter le chantier. Du fait de sa construction sur d’anciennes carrières de gypse, 80 piliers soutiennent l’église. La minceur de ces piliers comparée à leur hauteur fut un argument. L’architecte Anatole de Baudot ayant prouvé la solidité de ses infrastructures, l’église fut achevée en 1904.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Un bas-relief évoque Anatole de Baudot à l’entrée de l’église

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Retenons de cette église La chapelle de la Vierge d’Eugène Thierry (1875 1961)

    Autour de la vierge, consolatrice des affligés, le peintre a représenté des scènes et des personnages liés à la grande guerre : à gauche, un soldat agonise, la tête posée sur les genoux d’une religieuse. A droite, un poilu casque sous le bras est accompagné de sa jeune épouse.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Après cette promenade autour de la Place des Abbesses, nous entrons dans le vif du sujet :

    La descente de la rue des martyrs

    Comme tous les faubourgs de Paris situés au-delà de la barrière des fermiers généraux, le village de Montmartre ne payait pas de taxes sur l’alcool. C’est ainsi que divers estaminets, guinguettes, auberges, bals et autres lieux de mauvaise vie fleurissaient sur ses pentes.

    Quelques cabarets perpétuent la tradition :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

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    A l’angle du Boulevard de Rochechouart (Marguerite de Rochechouart, une abbesse) et de la rue des Martyrs, un immeuble très laid porte le nom de Bouglione. C’est parce qu’il est construit à l’emplacement d’un ancien cirque d’abord appelé Bouglione puis Médrano. Ce cirque fut détruit dans les années 70.

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    Le cirque Médrano au début du XXe siècle

    Une fresque, le long de la rue des Martyrs est le seul souvenir qui nous reste de ce cirque où Picasso venait chercher des modèles.

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    De sympathiques seniors posent devant la fresque.

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    Place Lino Ventura

    Il habitait pas loin d’ici, rue Lafayette.

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    Villa Marie Louise, dans la Cité Malesherbes

    C’est une ancienne maternité. C’est là que sont nés Johnny Halliday en 1943 et François Hadji Lazaro en 1956.

    Hadji Lazaro, disparu en février 2023, a immortalisé la rue des Martyrs avec une chanson "Dans la salle du Bar-Tabac de la rue des Martyrs" que vous pouvez écouter ci-dessous.

    Nous empruntons maintenant la rue Victor Massé : au numéro 12, comme nous le rappelle une plaque, il y avait le cabaret du Chat Noir chanté par Aristide Bruant.

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    Ecoutez ci-dessous Aristide Bruant...

    En réalité, l’établissement qui se trouvait à cet endroit était le 2e Chat Noir. Un premier avait été ouvert par Rodolphe Salis Boulevard de Rochechouart en 1881. Il est rapidement devenu trop petit et Salis le vend à Aristide Bruant et ouvre un nouveau cabaret ici en 1885.

    La principale attraction de l’établissement était le théâtre d’ombres : des silhouettes découpées dans du zinc projetées à l’aide d’une lanterne magique. Malheureusement pour Salis, le cinéma fait son apparition vers 1895 et malgré le talent des dessinateurs de silhouettes (Caran d’Ache, Steinlen Willette), le cabaret périclite et Salis le revend en 1896.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    La célèbre affiche de Steinlen qui lui-même vivait avec 40 chats. 

    Nous empruntons la rue de Navarin pour rejoindre la rue des Martyrs et au n° 33, nous rencontrons un autre « Enfant du 9e » :

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    Au 23 de la rue des Martyrs, une autre plaque :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Une gardienne pas très aimable nous laisse quand même pénétrer dans le passage en question où nous admirons le visage du maître de l’opérette :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Quelques immeubles remarquables sur le parcours :

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    Cet immeuble au n° 9 de la rue de Navarin abritait autrefois une maison close « Madame Christine » ; de jeunes employées du quartier s’y prostituaient. On appelait ces jeunes femmes les « Lorettes » à cause de l’église toute proche.

    La rue des Martyrs est une rue commerçante avec quelques enseignes ou affiches pittoresques :

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    Notre parcours se termine à l’église Notre Dame de Lorette qui a laissé son nom aux jeunes filles peu farouches du quartier.


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