• Ce jeudi, une bonne vingtaine d'adhérentes et d'adhérents se sont retrouvés sur le quai de la ligne 5, certains fidèles aux "Balades urbaines" (c'est le nouveau nom de l'atelier d'Anne), d'autres qui y participaient pour la première fois. Vu le nombre important d'inscriptions, le groupe a été séparé en deux : je me suis trouvée dans celui guidé par Anne tandis que Marie-Do prenait en charge le reste des adhérents.

    Après une bonne demi-heure de métro, nous arrivons à destination au métro Pyrénées, située dans le quartier de Belleville.

    ☻ Du parc de Belleville au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Au N°72 de la rue de Belleville voisine, une plaque, apparemment apposée en 1963 par Maurice Chevalier, indique :  « Sur les marches de cette maison naquit le 19 décembre 1915 dans le plus grand dénuement Édith Piaf dont la voix, plus tard, devait bouleverser le monde. »

    En réalité, son acte de naissance indique qu'Edith Piaf est née à l'hôpital Tenon, situé également dans le 20e arrondissement.

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    Des admirateurs ont décoré l'entrée de l'immeuble.

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    Allez, on se fait une petite chanson !

    Sous le ciel de Paris

    Depuis le parc de Belleville, on a une vue plongeante sur la capitale.

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    ☻ Du parc de Belleville au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    En direction de Notre-Dame-de-la-Croix

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    Sur l'esplanade, on reconnaît facilement les dessins de Street-Art de Seth qui a décoré l'abri faisant face au parc.

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    Dans l'autre groupe, c'est Marie-Do qui est aux commandes, ici de face : très sympas, ces photos de Monick !

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    Cet élégant portail en fer forgé indique Villa Ottoz.

    En réalité, il s'agit là du seul souvenir demeurant de cet ensemble de petites maisons dont le rez-de-chaussée était occupé par des ateliers d'artistes tandis que l'étage était réservé à l'habitation. Inutile de dire que ces maisons avaient une vue imprenable sur Paris puisque ce lotissement a été détruit en 1976 pour y créer le parc de Belleville. Deux scènes du film culte Jules et Jim de François Truffaut ont été tournées à la villa Ottoz en 1961.

    En réalité, ce portail constitue maintenant une des entrées du parc.

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    Ancien domaine royal sous les Mérovingiens, la colline de Belleville est, jusqu'au XVIIIe siècle, parsemée de fermes, de moulins à vent et de guinguettes. Au XIXe siècle, la création d'une importante carrière de gypse - servant à la fabrication du plâtre - y attire de nombreuses familles ouvrières. Ce parc abrite la Maison de l'air, lieu d'exposition et d'animation de la Ville de Paris, ainsi qu'un théâtre de plein-air. Anne nous dit aussi qu'il existe aussi dans le parc une petite vigne (pinot meunier et chardonnay). Des jeux pour les enfants y ont été conçus dans le sens de la prise de risque (modérée bien sûr).

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    Comme dans tous les parcs parisiens, celui-ci possède son kiosque.

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    Les "eaux closes végétalisées", généralement artificielles à Paris, sont des pièces d'eau stagnante ou très peu "circulantes" garnies de végétation aquatique. Elles peuvent accueillir des plantes aquatiques, flottantes ou enracinées comme le Nymphéa blanc, la Petite lentille d'eau ou encore l'Iris des marais et la Salicaire commune. Une grande diversité d'espèces animales utilise spécifiquement les eaux closes végétalisées comme, occasionnellement, les Grenouilles rousses et certains oiseaux, tandis que les Libellules y réalisent tout ou partie de leur cycle de vie.

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    Souvenir du groupe d'Anne devant les Orangers du Mexique en fleurs

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    Merci Jean-Michel !

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    Une autre entrée du parc : pour nous ce sera la sortie...

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    Cette devanture de café, un peu démodée, était autrefois occupée par le cabaret "Au pistolet". C'est là que Louis-Dominique Garthausen (dit encore Bourguignon, ou Petit ou Lamarre) plus communément appelé "Cartouche" (1663-1721) par francisation de son patronyme d'origine allemande, fut arrêté le 20 octobre 1721.

    Cartouche défraya la chronique judiciaire sous la Régence de Philippe d'Orléans. Après avoir terrorisé Paris et sa banlieue pendant près de dix ans par ses vols et ses méfaits, il avait trouvé refuge dans ce cabaret louche proche de la barrière de Belleville. Surpris dans son sommeil (dénoncé par un comparse) par les sergents du Guet, il est jugé et condamné à mort : il fut roué vif en place de Grève le 28 novembre 1721.

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    Attaque en forêt

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    Sa vie inspira nombre de chansons, pièces de théâtre et récits qui connurent un réel succès populaire.

    La complainte de Cartouche

    Affiches sur Cartouche dont celle du célèbre film de notre jeunesse...

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    En continuant notre chemin,

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    nous croisons la rue de l'Elysée-Ménilmontant. A l'angle du restaurant Les Trois Marmites, une fresque de Jérôme Mesnager (peintre français né en 1961) rappelle la célèbre chanson de Piaf, "Il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire".

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    La rue porte le nom d'un Bal public, L'Elysée-Ménilmontant, bien connu, sur l'emplacement duquel elle a été ouverte en 1897. C’était plus qu’un lieu où l’on apprenait et pratiquait la danse, les samedi, dimanche et lundi, mais aussi un lieu de détente et de divertissements « au bon air ».

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    Mais que ces "touristes" regardent-ils si haut ?

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    Evidemment, c'est l'église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, de style "Second Empire", un mélange de roman des XIe et XIIe siècles et de gothique. L'église est connue pour sa grande volée de marches située en façade mais Anne nous fait entrer par la place de Ménilmontant située côté sud.

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    Allez, on traverse pour aller la visiter !

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    La place de Ménilmontant est agréablement ombragée,

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    Ceci nous évite ainsi le désagrément d'avoir à les monter.

    Ménilmontant a longtemps été un hameau de Belleville mais, la population augmentant au début du XIXe siècle, le besoin s'est fait sentir de construire une chapelle en bois qui, d'une contenance de 400 personnes, s'est vite trouvée trop petite. Elle a donc été détruite et on a construit à sa place - entre 1868 et 1872 - l'église actuelle qui fut ouverte au culte dès 1869.

    Un tag bien à propos...

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    Comme beaucoup d'églises de Paris, elle abrita pendant la Commune un club révolutionnaire et c'est là aussi que fut votée la condamnation de Monseigneur Darboy, archevêque de Paris, le 6 mai 1871. Ce dernier fut fusillé avec les autres otages à la prison de la Roquette le 24 mai 1871 pendant la Semaine sanglante. On voit sur la pancarte des autocollants du "Ménil FC 1871", le club de foot local créé en 2014 dont le slogan est "Love football, hate fascism".

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    Le printemps est arrivé dirait-on ?

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    Avec ses 97 mètres de longueur, elle est la troisième plus grande église de Paris après Notre-Dame et Saint-Sulpice. L’église se singularise par une armature métallique : les arcs sont d’ailleurs laissés apparents dans la nef et le chœur, ce qui fait un beau contraste avec la voûte blanche du plafond. 

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    L'orgue de tribune est un Cavallé-Coll et Muller de 1955.

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    Les lustres en cuivre m'ont tapé dans l'œil.

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    J'ai remarqué cette œuvre dans une chapelle latérale : il s'agit de Notre-Dame-de-la-Croix d'Albert Chanot (1881-1963)

    Elle se compose de deux parties bien distinctes. Au premier plan, l'artiste a réalisé une Crucifixion. Marie se tient juste au-dessous du Christ, dans un regard triste et pensif. La seconde composition, à base de toile et de plâtre, s'intitule «L'Histoire de l'humanité souffrante et sauvée». Dans la partie haute du tableau, Adam et Ève sont chassés du paradis tandis qu'une vierge et martyre y est emmenée par un ange. Le bas du tableau représente l'humanité déposant sa misère au pied du Christ crucifié. La personne qui se traîne au pied de la croix, à gauche de la Vierge, et dont on ne voit pas le visage, est Marie-Madeleine reconnaissable à sa longue chevelure.

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    Jérôme Mesnager a été prolifique dans le 20e arrondissement. Sa signature est facile à reconnaître : il peint toujours des bonhommes blancs stylisés. Une marque de fabrique (appelée "l'Homme blanc") qu'il a reproduite à travers le monde entier, des murs de Paris à la muraille de Chine...

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    Jérôme Mesnager rend bien sûr ici hommage à Maurice Chevalier dont vous pouvez ci-dessous écouter la chanson.

    Un arrêt devant cette grille sur laquelle est apposée une plaque rendant hommage aux morts lors de l'attaque des trains nazis du 23 août 1944 : à l'instigation du colonel Rol-Tanguy, les issues du tunnel de Ménilmontant sous lequel sont bloqués trois trains allemands sont sous le feu des FFI-FTP. Un parlementaire est envoyé pour tenter de convaincre les Allemands de se rendre, ce qu'ils feront après une vive fusillade qui fait cinq morts parmi les français.

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    La grille surmonte en effet les voies de chemin de fer de l'ancienne Petite Ceinture.

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    Façades de la rue de Ménilmontant

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    La rue des Cascades prend dans la rue de Ménilmontant. Elle doit son nom aux cascades - composées de trois regards - aménagées pour recueillir et filtrer les eaux des sources descendant de la colline de Belleville afin d'alimenter l'abbaye Saint-Martin.

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    "Sur l'échelle de l'ordre et du chaos, au milieu se trouve la danse." (J.B. Montel)

    Une fresque Street-art de Christopher Lasme

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    Le regard de la Roquette au N°41 : 40 ouvrages parisiens permettaient ainsi d’accéder à un aqueduc souterrain construit au XVe siècle.

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    La fontaine des Mussardes est une création contemporaine inaugurée en 2018 au pied du Jardin des Petites-Rigoles. L’eau de son regard débouche ici sur la rue des Cascades à travers ce mascaron.

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    Pochoir de Njo 972

    William Njo est un jeune pochoiriste et Street-artist qui peint (ou colle) majoritairement des portraits en noir et blanc. Son nom d'artiste est un surnom qui signifie "Ne Jamais Oublier". C'est son oncle qui a créé cette expression lors de l'apparition du groupe de musique NTM, et qui fait référence aux origines antillaises et à l'histoire des Antilles de sa famille. Il est basé à Paris après avoir vécu en Martinique jusqu'à ses 20 ans.

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    Simone Weil dessinée par L'empreinte Jo V, artiste autodidacte d'origine portugaise né en 1970. Sa signature est l’empreinte de son doigt, ce qui explique son nom d’artiste. 

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    Non identifié mais joli, non ?

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    Le regard Saint-Martin aux N° 40-42

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    Tiens tiens, le groupe de Marie-Do !

    ☻ Belleville et Ménilmontant avec Générations 13

    Le fronton comporte une inscription latine datant du XVIIe siècle.

    Celle-ci peut être traduite par : « Fontaine coulant d'habitude pour l'usage commun des religieux de Saint-Martin de Cluny et de leurs voisins les Templiers. Après avoir été trente ans négligée et pour ainsi dire méprisée, elle a été recherchée et revendiquée à frais communs et avec grand soin, depuis la source et les petits filets d'eau. Maintenant enfin, insistant avec force et avec l'animation que donne une telle entreprise, nous l'avons remise à neuf et ramenée plus qu'à sa première élégance et splendeur. Reprenant son ancienne destination, elle a recommencé à couler l'an du Seigneur 1633, non moins à notre honneur que pour notre commodité. Les mêmes travaux et dépenses ont été recommencés en commun, comme il est dit ci-dessus, l'an du Seigneur 1722 »

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    Anne nous emmène ensuite dans le Jardin des Petites-Rigoles (ouvert en 2019) qui est constitué de trois paliers. Sur celui-ci, médian, on peut voir de jolis mascarons et des bancs provenant, paraît-il, du Pont-Neuf.

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Au fond, on peut y apercevoir un regard (photo internet) : c'est celui qui débouche sur le mascaron de la fontaine des Mussardes.

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    Nous avons maintenant rejoint la rue des Pyrénées.

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    Juste en face du magasin de peinture, La Palette, la Cité Leroy est une voie piétonne et un vrai havre de paix. Elle a été bâtie de petites maisons en 1869 et il faut savoir qu'elle n'a été rattachée au tout-à-l'égout qu'en 1970 suite à une pétition des riverains en raison des odeurs et de l'insalubrité autour de la fosse d'aisance.

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    Anne nous explique qu'une autre association de riverains, contemporaine cette fois-ci, se bat pour qu'elle perdure face à différents projets immobiliers. Heureusement, l'association est soutenue par la mairie d'arrondissement.

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    Il y a dans Paris pas mal de petits coins de campagne, il suffit de les connaître !

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    Au 22 rue de l'Est, cet ancien poste électrique EDF est devenu en 2012 l'église Notre-Dame-des-Coptes. La façade est composée d'un portique en pierre précédent le reste de l'édifice orné de ferronneries aux motifs de croix dissimulant le corps de bâtiment contemporain.

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    Derrière la grille, une fresque représente la Fuite en Egypte (photo Monick).

    Selon l'évangile de Saint-Mathieu, suite à l'annonce de la naissance d'un nouveau roi à Bethléem, Hérode donne l'ordre de massacrer tous les nouveau-nés de la ville.

    L'Ange du Seigneur apparaît alors en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte, et restes-y jusqu’à ce que je te le dise ; car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »

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    Un peu plus loin, au 145 rue de Ménilmontant, nous traversons le Square des Saint-Simoniens : au XVIIIe siècle, s'y tient une belle propriété appartenant à Prosper Enfantin, propagateur des idées de Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon.

    Ce dernier, malgré un nom à rallonge - pour faire simple - prône des idées qui seront à l'origine du Socialisme

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    La fontaine des Anonymes, sur la gauche, est l'œuvre de Marnix Raedecker, très inspiré par la civilisation chinoise : il est question ici d'infini et de yin et de yang...

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Au sortir de la rue des Saint-Simoniens, nous empruntons la rue de la Duée (la "duée" est une ancienne appellation définissant une source jaillissante). Plus précisément, il pourrait s'agir d'une corruption du vieux français duère, qui désigne une conduite, en référence à celle des eaux de Belleville.

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    Jolie maison...

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    Les contrastes en architecture du XXe arrondissement en font son charme.

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    Au 28 rue du Borrégo (du nom d'une bataille franco-mexicaine en 1862), un immeuble datant sans doute de l'époque "hygiéniste" où l'on privilégiait les grands espaces collectifs aérés pour la santé et favorisant les relations sociales.

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Sous le porche d'entrée deux très jolis peintures illustrent la vie au grand air.

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Tout y est dessiné : les enfants qui jouent, les chiens qui se promènent et même les amoureux qui se bécotent !

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    Et effectivement, au centre des immeubles en U une immense cour.

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Encore un mélange de styles dans cette partie de la rue

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Qui dit colline de Belleville dit dénivelés, qui dit dénivelés dit sources, qui dit sources dit eau potable, et qui dit eau potable dit réservoir n'est-ce pas ?

    Et bien justement, il existe un immense réservoir à Belleville, situé juste à côté du cimetière du même nom dans la rue du Télégraphe. Il a été mis en service en 1866 dans le cadre des grandes rénovations qu'a subies la capitale du temps du préfet Haussmann sous le Second Empire.

    Nous ne le verrons pas car, comme on dit, ça décoiffait ce jour là et l'accès au cimetière était fermé...

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    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Le XIIIe a ses tours Duo..., le XXe ses châteaux d'eau, construits en 1919. Cette entreprise est rendue nécessaire par les constructions nombreuses d'immeubles de plus en plus hauts dans le quartier entourant le réservoir. Il faut donc surélever les cuves d'eau afin d'approvisionner ces foyers.

    Ils se dressent au point culminant de la capitale, à 128 mètres.

    ☻ Du parc au Cimetière de Belleville avec Générations 13

    Pour le télégraphe de Claude Chappe, il faudra refaire la visite !

    Un grand merci à Anne qui a préparé cette intéressante visite et à Marie-Do qui a conduit la promenade en parallèle.


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  • Aujourd'hui jeudi 8 février, mon amie Anne Viala qui anime l'atelier "Marches de 6 km" à Générations 13 m'a demandé de la seconder en prenant en charge la moitié de son groupe (qui est devenu plus que conséquent) pour une promenade au départ du Square des Peupliers (dans le 13e) jusqu'à la Cité U ou presque (dans le 14e).

    Durant cette promenade, nous allons voir trois types d'habitat :

    1- Des maisons individuelles liées au paternalisme, souvent en location mais parfois aussi à la vente,

    2- des maisons nées des sociétés coopératives d'habitat (HBM) : les sociétés avançaient l'argent et les sociétaires les remboursaient chaque année,

    3 - Des maisons privées.

    Nous sommes une vingtaine à nous être inscrits à cette promenade. Imperméables et parapluies sont de circonstance malheureusement.

    Une petite photo au départ dans le Square des Peupliers qui jouit d'une quiétude incomparable. Ici, entre le 68 et le 72 de la rue du Moulin-des-Prés, se cache un vrai havre de paix.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

     S’il semble provenir d’une autre époque, c'est que ce petit paradis urbain a été construit en 1926 : dans ce quartier autrefois rattaché à la ville de Gentilly, cet emplacement alors vierge était situé juste au-dessus de la Bièvre recouverte au siècle précédent lors des travaux du Baron Haussmann. Pas question de construire de grands immeubles sur ce terrain délicat : ce seront de petites maisonnettes pleines de charme, possédant toutes un jardinet clôturé par une grille en fer forgé. La végétation y est luxuriante (lierre, glycines, vignes vierges).

    Il faudra revenir au printemps pour voir toute cette végétation !

    En voici quelques photos

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    On se croirait dans un village, non ?

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Ne seraient-ce quelques immeubles modernes voisins

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Au sortir du square, nous empruntons la rue des Peupliers bâtie de maisons en meulière couvertes de toits plats en ardoises (à l'origine elles avaient un toit terrasse mais leur étanchéité laissait à désirer). Ce lotissement a été construit entre 1908 et 1911 par l'architecte Navette pour la Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris (ancêtre de la RATP) pour son élite ouvrière (à la seule condition de rester dans les lieux au moins 20 ans). Il s'agit de fixer la population et de lui offrir du confort (une salle de bains) à un prix abordable.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

     Les 16 maisons à trois étages qui bordent de chaque côté cet ancien chemin planté de peupliers (l'origine du nom de la rue) sont jumelées autour d'un terrain commun (à 20 francs le mètre carré), ce qui représente en réalité 32 logements possédant chacun un jardin individuel.

    Le luxe en plein Paris, en quelque sorte !

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Nous enchaînons en descendant la rue du Moulin des Prés dans laquelle on trouve les mêmes maisons jumelées.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Au N°71, une plaque attire notre attention : elle signale qu'ici est décédé en 1966 Pierre Montet, égyptologue né en 1885, membre de l'Institut.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Il s'illustra par ses découvertes à Byblos (sur la côte libanaise) et à Tanis (au nord-est de l'Egypte).

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Au numéro 77, on peut voir une maison "hollandaise" pourvue de carreaux de céramique et possédant une petite cour.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    La rue Henri Pape porte le nom d'un facteur de pianos célèbre (Jean-Henri Pape), d'origine allemande (ayant travaillé chez Pleyel pendant quelques années) et ayant par la suite monté sa propre entreprise en déposant pas moins de 137 brevets. Il sera par exemple à l'origine de la garniture des marteaux avec du feutre (1826) et du croisement des cordes, tendues en diagonale, les cordes graves passant au-dessus du plan des autres cordes, afin d'augmenter leur longueur (1828).

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    La rue Dieulafoy (nom d'un médecin connu pour ses travaux sur l'appendicite) donne dans la rue Henri Pape. C'est une petite merveille que chaque habitant du 13e arrondissement a forcément repérée un jour ou l'autre en arpentant le macadam.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Elle est bordée de charmants pavillons (40 au total) aux toits pointus et façades colorées possédant chacun une remise pour la voiture, ce qui en fait une voie parisienne très écologique visuellement...

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Un rosier en pleine fleur au mois de février...

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Nous tournons dans la rue du Docteur Leray (encore un nom de médecin : la rue est dans le voisinage de l'ancien Hôpital de la Croix-Rouge) ouverte en 1917 et non moins charmante.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Bien jolie cette maison aux faux colombages

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Il est amusant de voir, derrière la fontaine Wallace, l'une des tours du 13e...

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    La place de l'abbé Georges Hénocque (anciennement place des Peupliers) honore un résistant de la seconde guerre mondiale.

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    Au coin de l'ancien Hôpital de la Croix-Rouge, actuel Hôpital des Peupliers,

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    nous empruntons la rue de la Colonie qui porte ce nom à cause d'une ancienne colonie de chiffonniers (la colonie de la Butte-aux-Cailles) qui s'y était installée dans les années 1890 .

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Au passage, cette curieuse œuvre de Street Art en mosaïques

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Des architectures qui ne se choquent pas : à gauche, au rez-de-chaussée de ce bel immeuble en briques et pierre, un ancien magasin solidaire me dit Gérard (appelé La Colonie) aujourd'hui fermé voisine une petite maison individuelle ornée d'un élégant pignon.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Au N°72, un portail en fer forgé donne accès à une grande cour abritant un HLM bâti en 1911. La cour intérieure est pensée pour faciliter les relations sociales entre les différents locataires.

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    Et pas les relations sociales avec les touristes que nous sommes. Nous n'avons pas été les bienvenus, c'est le moins qu'on puisse dire ! C'est vrai qu'il y a peut-être un peu trop de curieux...

    On peut y apercevoir, à travers la grille qui l'enclot quand celle-ci est fermée, un joli petit jardin abritant un grand arbre (qui était décoré comme un sapin de Noël quand j'ai fait le repérage).

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    Mais les fêtes sont passées...

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    Tournant un peu plus loin dans sur la gauche, on peut entrer dans la Cité La Brillat (du nom de la rue dans laquelle elle donne également). Depuis la cour de ce HBM construit en 1913, on peut apercevoir de très jolies loggias en double hauteur ornées de céramiques de couleur. Ils sont en style Art déco. La construction ne se terminera qu'en 1924 car elle sera interrompue par la guerre de 14-18.

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    Le Square Paul Grimault rend hommage au grand cinéaste d'animation, Prix Louis Deluc 1979 pour "Le Roi et l'oiseau".

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    Rappelez-vous : c'était il y a 45 ans sur des dialogues de Jacques Prévert...

    Nous voici arrivés sur la place de Rungis (dont le nom provient de l'aqueduc d'Arcueil qui conduisait les eaux de Rungis aux thermes de Cluny).

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    Place de Rungis - entrée de la rue de la Fontaine à Mulard
    (photo Musée Carnavalet - 1912)

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    Empruntant la rue Brillat-Savarin, nous arrivons très vite en vue de la Cité florale.

    La rue Brillat-Savarin était nommée en 1895 la rue du Pot-au-Lait.

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    Le Brillat-Savarin, un fromage bien connu des bourguignons, provenant d'un grand nom de la gastronomie française : son auteur fera publier en 1826 "La physiologie du goût" qui remportera un grand succès.

    Jean Anthelme Brillat-Savarin a publié 20 aphorismes dans son livre.

    • « Les animaux se repaissent ; l'homme mange ; l'homme d'esprit seul sait manger » ;

    • « Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es » ;

    • « Le Créateur, en obligeant l'homme à manger pour vivre, l'y invite par l'appétit, et l'en récompense par le plaisir » ;

    • « La découverte d'un mets nouveau fait plus, pour le bonheur du genre humain, que la découverte d'une étoile » ;

    • « Ceux qui s'indigèrent ou qui s'enivrent, ne savent ni boire ni manger » ;

    • « Un dessert sans fromage, est une belle à qui il manque un œil. »

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    La Cité florale a été construite en 1828 sur une zone triangulaire, un ancien pré régulièrement inondé par la Bièvre. Cette particularité lui a valu de ne pas pouvoir abriter des immeubles : le quartier est donc intégralement urbanisé avec des petites maisons, 68 au total.

    La rue des liserons

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    Le square des mimosas

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    Nous y avons même vu un mimosa !

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    La rue des glycines : dommage que ce ne soit pas l'époque de sa floraison...

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    La rue des volubilis

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    La rue des iris donne dans la rue Brillat-Savarin que nous reprenons sur la droite.

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    Un peu plus loin, le décor change à l'angle avec la rue Charbonnel avec cette tour si typique de notre arrondissement.

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    Chaque époque son style...

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    La fresque de l'amitié rue de l'amiral Mouchez

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    Éclats d'amitié : cette fresque sur l'amitié et la jeunesse est une collaboration entre les artistes de Street-Art Jack Lack (allemand) et Azaz One (français). Elle a été inaugurée le 21 juin 2023. Vous savez que notre maire favorise cet art dans notre arrondissement.

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    Au bout de la rue Liard, l'escalier donnant accès au parc Montsouris qui doit son nom aux nombreux rongeurs qui s'étaient multipliés le long des moulins de la Bièvre. Actuellement, ce sont les rats qui sont devenus indésirables !!!

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    Ce parc a été aménagé de 1860 à 1867 (au-dessus des lignes de chemin de fer de la Petite Ceinture et de la ligne de Sceaux) ce qui explique la durée des travaux. D’une superficie de 15 hectares, il est dessiné à l’anglaise et agrémenté d’un lac.

    Les petites guérites des gardes sont charmantes, n'est-ce pas ?

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    Architectures...

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    Pas de musique aujourd'hui au kiosque

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     La mémé et son toutou

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     Ce cygne noir, c'est Juju, longtemps le chouchou d'une vieille dame sans doute aujourd'hui disparue...

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     On a beau être fin janvier, la terrasse de la crêperie est pleine (lors de mon repérage) ! Ce matin, c'était niet : je pense qu'elle n'ouvre que l'après-midi.

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    Amusantes ces mouettes perchées sur le "radier" du bassin permettant la vidange partielle lors des travaux d'entretien.

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    Nous continuons notre tour du lac en admirant les arbres et les nœuds que forment leurs troncs.

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    Des sculptures ornent le parc.

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    Premier frisson par René Baucour (1921)

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    Mort du lion par Edmond Desca (1929)

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    Un espace a été créé sous les voix de chemin de fer il y a quelques années pour abriter les panonceaux narrant l'histoire du parc (il y en a de nombreux, il faudrait y retourner tranquillement). J'ai lu sur l'un d'eux que le pauvre ingénieur responsable de la construction du lac se serait suicidé quand celui-ci se vida une nuit de mai 1878 à quelques jours de son inauguration. Rassurez-vous : il parait que c'est une légende. Moi, j'adore les légendes !

    Je me souviens aussi de l'immense palais que l'on pouvait voir jusque dans les années 1990 au sommet du parc : il s'agissait d'une reproduction du Palais du Bardo à Tunis qui a malheureusement été détruit suite à un incendie. C'était vraiment grandiose, dommage...

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    Nous sortons du parc au niveau de la rue Nansouty.

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    Pour en savoir plus sur le parc Montsouris, cliquez sur ce lien.

    Un peu plus loin, le square Montsouris est une voie privée dont beaucoup de maisons ont été construites dans le style Art nouveau ou Art déco. On appelait autrefois cet endroit le quartier du Petit-Montrouge en référence à sa situation avant 1860 et les grands travaux d’Haussmann.

    Vue générale du square Montsouris : attention les chevilles, le square est fait de gros pavés !

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    Au N°2, à l'angle avec la rue Nansouty, la maison Gaut. Elle a été construite par les frères Perret en 1923 et était autrefois couverte de vigne-vierge.

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    La maison possède au premier étage, à l'intérieur, une galerie ronde qu'on ne soupçonne pas de l'extérieur.

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    Mitoyenne avec la maison Gaut, une très jolie maison Art déco

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    Au N°3, une maison occupée entre 1926 et 1929 par Foujita.

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    Jolies façades, non ?

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    La maison au cadran solaire (peint en 1900 au N°28)

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    Cette maison située au N°40 fut réalisée en 1923 par l'architecte Gilles Buisson. Depuis sa construction, elle n'a pas connu de modifications importantes à l'exception de la pose d'une rampe entre le rez-de-chaussée surélevé et la pose d'un balcon en fer forgé remplaçant celui en bois. Elle combine colombages et éléments de style contemporain. Le bas de la maison est en pierre. L'intérieur est en grande partie réalisé en bois. À remarquer les petits abris pour les oiseaux qui en décorent le perron...

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    Un cerisier-fleurs !!!

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    Au N°51 du square, à l'angle avec l'avenue Reille, une maison construite en 1923 par Le Corbusier pour l'atelier du peintre Ozenfant.

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    Nous retournons sur nos pas pour voir d'autres maisons.

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    Dans le square, 28 maisons individuelles du square sont des HBM construites impérativement en briques rouges ou ocres. Elles ont été réalisées par l’architecte Jacques Bonnier en 1924. Sur une surface construite au sol d’environ 50 m2, elles sont configurées sur un même modèle. Le sous-sol est composé d’une buanderie, d’une cave et d’un atelier. Au rez-de-chaussée se trouvent un vestibule étroit, une cuisine, une salle à manger et un bureau. L’étage est occupé par deux chambres à coucher, une salle de bain, des toilettes et parfois un débarras.

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    Parmi elles, une maison Art déco, décorée de mosaïques

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    Notre dernier arrêt sera pour la rue Georges Braque.

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    Au N°5, une villa-atelier construite en 1930 par Marcel Zielinsky (du mouvement moderne) pour le peintre André Derain : absence d’ornements, fenêtres en bandeaux horizontaux, toit-terrasse, façade libre autorisant une grande verrière. Seule la corniche du toit-terrasse reste conventionnelle. La villa-atelier présente une façade puriste de couleur blanche contrastant avec les menuiseries en métal noir des ouvertures.

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    Cette maison située au N°6 a été commandée par le peintre cubiste Georges Braque en 1927 à l'architecte Auguste Perret : envahie par la végétation, on ne parvient pas vraiment à découvrir l'édifice conçu en ossature en béton et remplissage de brique.

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    La promenade s'est achevée ici et tout le monde s'est dispersé...

    Un grand merci à Anne pour l'avoir préparée.

     


    5 commentaires

  • Ce jeudi matin 9 février, Anne nous a donné rendez-vous dans le cadre de son atelier "Marches de 6 km" pour une promenade commentée dans le quartier du Temple à Paris, en balayant les siècles depuis le 12e jusqu'au 19e.

    Ayant fait moi-même le repérage en sa compagnie la semaine précédente, j'ai accompagné une partie du groupe, notes à la main : Anne m'avait vraiment "mâché le travail" en me procurant un descriptif très détaillé, et du parcours, et des différents points à commenter.

    Le square Emile Chautemps (nom d'un médecin et d'un ministre) où commence la balade a été créé sous Napoléon III, à l'époque du Baron Haussmann. C'est le premier square de Paris dessiné "à la française". On y a trouvé, m'a dit Anne, à l'époque beaucoup de squelettes car il se situe à l'emplacement de l'ancienne Cour des Miracles dont Victor Hugo parle dans Notre-Dame de Paris.

    Dans ce quartier très pieux de Paris au Moyen-Age (on y trouvait le Couvent des Filles Dieu pour les prostituées repenties créé sous Saint-Louis ainsi que l'Hôpital de la Trinité situé rue Saint-Denis), il y avait beaucoup d'invalides, d'orphelins et de pauvres venant des alentours pour mendier.

    Le nom de "Cour des Miracles" vient de ce que les éclopés de la journée guérissaient le soir comme par miracle, se transformant souvent en coupeurs de bourse. Bref, un quartier où il ne faisait pas bon traîner à la nuit tombée..;

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Une colonne au centre du square rappelle les victoires de Napoléon III pendant la guerre de Crimée - Sébastopol et 3 autres victoires) et, de part et d'autre de celle-ci, deux bassins ornés de fontaines représentent, l'une la Musique et Mercure, et l'autre l'Industrie et l'Agriculture.

    Mercure et La Musique d'Auguste Ottin

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Mercure et son caducée

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    La Musique avec sa lyre

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    L'Agriculture et L'Industrie de Charles Gumery

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    L'Agriculture

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    L'Industrie

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Le théâtre de la Gaîté-Lyrique borde le square du côté de la rue Papin. Il a été construit en 1861 sous le règne de Napoléon III et Offenbach en est devenu le directeur en 1873. C'était le temple de l'opérette. Il est aujourd'hui un centre culturel dédié au arts numériques et aux musiques actuelles.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Au fond du square, le Conservatoire des Arts et Métiers et son musée, en partie dans les locaux de l'abbaye Saint-Martin des Champs créée au 13e siècle.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    C'est l'abbé Grégoire qui fut à l'origine de la fondation du CNAM au 18e siècle. Il a également collaboré à la constitution d'un répertoire des patois pour favoriser l'uniformisation du langage (beaucoup de gens à cette époque ne parlaient pas le français).

    « On peut uniformer le langage d’une grande nation... Cette entreprise qui ne fut pleinement exécutée chez aucun peuple, est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l’organisation sociale et qui doit être jaloux de consacrer au plus tôt, dans une République une et indivisible, l’usage unique et invariable de la langue de la liberté. »

    Au 252 de la Saint-Martin se trouve l'église Saint-Nicolas-des-Champsdifficile à photographier car il n'y a pas de recul. L'église est essentiellement de style gothique flamboyant mais sa construction s'est déroulée en cinq étapes pendant deux cents ans, de 1420 à 1620.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

     Le « clou » de l'église est un retable complet du 17e siècle (1629) représentant l'Assomption de la Vierge par Simon Vouet qui se trouve dans le chœur.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

      Il s'agit de l'unique retable parisien ayant échappé aux destructions de la Révolution. Il est scandé de colonnes et pilastres corinthiens et surmonté d’un frontispice (fronton triangulaire ponctué de deux anges tenant la couronne de l’Assomption). Il est par ailleurs complété de quatre anges en stuc sculptés par Jacques Sarrazin.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Dans le registre du bas, terrestre, sont représentés les apôtres autour du tombeau de la Vierge.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Dans le registre du haut, céleste, est représentée l'Assomption de la Vierge.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Ont été inhumés dans l'église, entre autres :

    ► Guillaume Budé, humaniste de la Renaissance (et rénovateur de l'étude du grec en France), dont le testament comprend ces mots : « Je veux estre porté en terre de nuict et sans semonce ».

    ► Madeleine de Scudéry, romancière, la célèbre Précieuse de l'Hotel de Rambouillet.

    A la sortie de l'église, nous prenons à l'angle la rue Cunin-Gridaine qui longe la façade. Là, se trouvent des ruines du 15e.

     De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Le portail Sud date du 17e siècle. Pilastres cannelés, chapiteaux d'ordre composite, entablement à multiples ornements, anges musiciens et anges tenant une palme (des Renommées), ailés et vêtus à la manière de Germain Pilon, forment un ensemble sculptural et architectural de haute qualité.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

     Pour en savoir plus...

    Avec la rue au Maire, nous entrons dans le quartier chinois le plus ancien de Paris. Après la seconde guerre mondiale, les Chinois Wenzhou (province de Zhejiang), reprennent les ateliers du IIIe arrondissement situés rue du Temple, rue au Maire, rue Volta et rue des Gravilliers. Puis, dans les années 1980, l’immigration en provenance de Wenzhou reprend. Les ateliers de confection se sont alors développés avec une main-d’œuvre principalement originaire des campagnes. Les Chinois du IIIe ne sont pas, contrairement à ceux du XIIIe, des réfugiés. Venus directement de Chine populaire, ils ont immigré pour des raisons économiques.

    La rue est décorée de lampions rouges en l'honneur du Nouvel An chinois. Ceux-ci sont symboles de fortune et de bonheur en Chine.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    J'ai fait le repérage de la balade avec Anne et Martine.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Après avoir traversé la rue Beaubourg, nous voici en face du Numéro 3 de la rue Volta, où se trouve une maison à colombages datant du 17e siècle.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Enfilant la rue Réaumur sur la droite, je remarque l'existence de beaucoup de bijoutiers chinois.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Nous rejoignons ainsi le square du Temple qui occupe une part de l'ancien enclos des Templiers, et recouvre partiellement l'emplacement passé de la tour du Temple.

    Le square, créé par Jean-Charles Alphand lors des travaux du baron Haussmann, est un jardin à l'anglaise. Au fond, la mairie du IIIe arrondissement et à droite, un marronnier qui rappelle le souvenir du premier marronnier de Paris rapporté de Constantinople par Bachelier en 1615.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Avant de sortir du square, on remarque à gauche dans la rue Perrée, un immeuble de briques et pierre qui a fière allure : il s'agit de l'Hôtel de la Garantie qui faisait autrefois le contrôle des métaux précieux. Ce bâtiment construit en 1925 est devenu le Commissariat de Paris-Centre regroupant les quatre premiers arrondissements de la capitale.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Un superbe coq surmonte la grande pendule située dans le fronton.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Face à la mairie un panonceau explique brièvement l'histoire des Templiers.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

     

    Face à la mairie du IIIe arrondissement, des clous marquent l'emplacement de l'ancien donjon de l'enclos.

    L'enclos du Temple : une promenade dans Paris avec Générations 13

    L'enclos du Temple : une promenade dans Paris avec Générations 13

    L'histoire des Templiers

    L'Ordre des Templiers est fondé au XIIe siècle par Hugues de Payns pour défendre le Saint-Sépulcre de Jésus à Jérusalem : ce sont des moines-soldats appartenant à un Ordre où ils entrent en prononçant des vœux et en vivant selon une règle. Suite à la chute du royaume de Jérusalem en 1244, ils construisent des commanderies dans toute l'Europe et particulièrement en France. 

    Les commanderies (qui sont de grosses fermes) recrutent des chevaliers (quelques quinze mille hommes), recueillent des donations et les font fructifier, Les commanderies sont placées sous l'autorité du Pape Benoit XI. Le roi, à cette époque, est Philippe le Bel. 

    A Paris, les Templiers reçoivent en don du Roi, en dehors des fortifications de Philippe Auguste, les terres qui constituent l’Enclos du Temple, un vaste territoire de 6 hectares formé de champs et de marécages. Celui-ci est entouré d’une enceinte de 8 mètres de haut, renforcée au XIIIe siècle par un donjon, la tour du Temple. 

    Cet enclos était si bien fortifié que les rois et les particuliers y mettaient leurs trésors en dépôt (il y avait ici des draps tissés au fil d'or ainsi que le coffre-fort du roi, sa couronne et son sceptre que ce dernier avait déposés ici contre un emprunt lui permettant de guerroyer pour étendre son territoire).

    C'est ainsi que l'enclos du Temple devint une véritable banque. De plus, jusqu'à la Révolution, cet endroit était un lieu de franchise fiscale.

    Le Temple en 1450 par Théodor Hoffbauer

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    A gauche, la tour César protège l'église voisine Sainte-Marie du Temple, à droite la Grosse Tour ou donjon de cinquante mètres de haut avec ses quatre tourelles et le palais du Grand Maître de l'Ordre. 

    A force de guerroyer, la dette à rembourser est conséquente et les finances du royaume au plus bas...

    Une décision s'impose : Plus de Templiers, plus de dette !

    Le procès des Templiers

    Avec la complicité du nouveau pape, Clément V, le 14 Septembre 1307, dans tout le royaume, les Templiers sont arrêtés, envoyés dans les geôles royales et torturés jusqu'à obtention de leurs aveux d'hérésie au sein de l'ordre.

    Parmi les 140 Templiers de Paris, 54 sont brûlés vifs après avoir avoué, sous la torture, pratiquer la sodomie ou commettre des crimes extravagants comme de cracher sur la croix ou de pratiquer des "baisers impudiques". 

    Le pape prononce finalement la dissolution de l'ordre le 3 avril 1312.

    Après sept années de procès, la plupart des Templiers sont envoyés en prison ou finissent au bûcher. Le grand maître de l'ordre du Temple, Jacques de Molay, et son second Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, sont mis à mort le soir du 19 Mars 1314 sur un bûcher double sur l'île aux Juifs à Paris, disparue aujourd'hui mais située alors au niveau de l'actuel square du Vert-Galant à la pointe de l'Île de la Cité.

    Toutes les richesses reviennent de droit à la royauté, affaire conclue !

    Avec l'affaire du Temple, la monarchie capétienne montre qu'elle entend suivre son intérêt politique et ne plus se comporter en vassale de l'Église.

    Les bâtiments de l'enclos du Temple à Paris sont démolis après la Révolution (le rempart et l'église) à l'exception du donjon où la famille royale (Louis XVI, Marie-Antoinette et Mme Royale) fut enfermée le 13 août 1792 jusqu’à son exécution le 19 décembre 1795. 

    On dit que Mozart enfant joua en 1764 lors de sa tournée en Europe avec son père dans l'Hôtel du Grand Prieur mais celui-ci disparut lui aussi à la Révolution. 

    Napoléon, voulant effacer les marques d'un passé peu glorieux, fit raser le donjon en 1805, L'enclos du Temple fut reconstitué en carton lors de l'Exposition Universelle de 1889 comme fut évoquée la Cour des Miracles à l'Exposition Universelle de 1900, 

    En face du square, le marché du Temple

     La Ville de Paris fait construire en 1807 un marché couvert situé à l'emplacement de l'actuelle halle. Ce marché édifié entièrement en charpente de bois, œuvre de l’architecte Jacques Molinos, rencontrera un grand succès. On l'appellera le Carreau du TempleConstruit en bois, il est alors constitué de quatre carrés ayant chacun sa spécialité.

    Dans le cadre de la rénovation urbaine voulue par Napoléon III et le préfet Haussmann, la ville décide de le remplacer en 1860 par une structure métallique, plus sûre face aux fréquents incendies, Il permettait alors à 2000 commerces de s'y installer. Cependant, le marché décline et en 1892 il ne reste plus qu'une centaine de marchands. 

    En 1982, l’unique bâtiment restant est classé à l'inventaire des Monuments historiques, écartant ainsi définitivement tout risque de démolition future. Le Carreau du Temple actuel propose des activités culturelles, sportives et accueillera de nombreux événements grands publics.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Longeant le marché sur la droite, nous prenons la rue de Picardie puis la rue de Bretagne non sans faire un petit tour dans le Marché des Enfants-Rouges. Pourquoi ce nom me direz-vous ? C'était la couleur de l'uniforme des enfants d'un hospice créé par Marguerite de Navarre pour les orphelins du quartier

    Sur les traces des Templiers..., l'enclos du Temple avec Générations 13

    Je n'ai pas pris le temps de prendre une photo à l'intérieur mais cette photo tirée d'internet montre bien l'ambiance familiale version "bobo" du lieu partagé entre les étals des marchands venant des quatre coins du monde et les petits restaus où on peut déjeuner sur le pouce.

    L'enclos du Temple : une promenade dans Paris avec Générations 13

    Au bout, la place « de France » où Henri IV aurait voulu faire inscrire les noms des rues des différentes provinces de France mais il n'en n'a pas eu le temps puisqu'il fut assassiné. Pour information, on doit à Henri IV la création de la place des Vosges...

     Projet de Claude Chastillon en 1610

    Avouez que ça aurait eu "de la gueule" !

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Le projet n'aboutira donc pas mais on trouve dans ce quartier :  la rue du Poitou, la rue de Saintonge, la rue de Bretagne, la rue de Normandie, la rue du Perche, la rue de Picardie, la rue du Forez, la rue de Beauce et le rue de Franche-Comté.

    Nous empruntons ensuite la rue des Filles-du-Calvaire (ainsi appelée car on y trouvait un couvent) et je remarque un joli balcon au Numéro 6.

     De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Au bout de la rue, nous quittons le 3e arrondissement pour entrer dans le 11e.

    Là se trouve le Cirque d'Hiver créé en 1853 sous Napoléon III par l'architecte Jacques Hittorf (celui de la Gare du Nord). Il a été construit en métal et recouvert de pierres. Le Cirque Napoléon comme il s'appelait à l'origine, se dessine sur 42 mètres de diamètre, et compte 40 fenêtres réparties sur 20 pans formant un icosagone, 21 lustres à gaz, 5 900 places. Ses décorations intérieures et extérieures sont confiées aux grands sculpteurs et peintres de l’époque : Pradier, Bosio, Gosse, Barrias.

    Le Bâtiment est toujours géré par Bouglione (spectacles équestres, concerts). Cliquez ICI pour accéder au site du cirque et en voir l'histoire en détails.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Longeant le Cirque d'Hiver par la droite, nous prenons à gauche la rue Oberkampf qui mène au boulevard Voltaire, un quartier populaire où se sont installés de nombreux artisans.

    Le tristement célèbre Bataclan se trouve au Numéro 50 du boulevard.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    A gauche de l'entrée une plaque rappelle l'attentat du 13 novembre 2015 qui fit de nombreux morts et aussi beaucoup de blessés.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Le Bataclan a été construit en 1864 en forme de pagode.

    En face de la salle de spectacle, un square auquel on accède en suivant de petits "clous" fixés dans le bitume.

     

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Là, une stèle comporte les 90 noms des victimes.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    En longeant le square jusqu'à l'autre extrémité, on peut reprendre la rue Oberkampf pour aller voir au Numéro 47 l'un des seuls endroits de Paris où l'on peut encore voir des pavés de bois (il y en a aussi au Numéro 81 de la rue Saint-Maur).

    Ces pavés avaient été installés sous le préfet Haussmann en copiant sur la ville de Londres (la ville moderne par excellence) mais durant la grande crue de Paris en 1910, les inondations les soulèvent et dépavent les chaussées de bois. A la décrue, d’autres matériaux sont choisis. Les pavés de bois sont progressivement délaissés et définitivement abandonnés en 1938.

    De la Cour des miracles au quartir Popincourt avec Générations 13

    Savez-vous que le pavé de bois gagne à l'époque les lieux les plus prestigieux de la ville : l’avenue des Champs Elysées, l’avenue Marigny, la place Beauvau, la rue de l’Elysée, la place de l’Opéra, la rue Royale et les grands boulevards... ?

    Si l'on continue la rue Oberkampf un petit peu, on croise la rue Popincourt qui a donné son nom à ce petit "village" seulement formé de quelques rues.

     

    Un grand merci à Anne pour la préparation de cette très intéressante balade parisienne.


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  • Aujourd'hui, c'est la grève des transports mais heureusement la promenade préparée par Anne Viala dans le cadre de son atelier "Marches de 6 km" à Générations 13, se situe dans un périmètre atteignable à pied depuis la Butte aux Cailles et le beau temps m'accompagne... 
    Je rejoins ainsi la Porte d'Ivry à pinces et y retrouve la quinzaine de participantes à la promenade.

    Anne a choisi un thème pour cette marche :

    A l'approche de l'hiver, la société se penche sur les plus pauvres : 17 octobre, journée du refus de la misère initiée par ATD - Quart Monde et reprise par l'UNESCO, 13 novembre, journée mondiale des pauvres dans l'Eglise catholique, nombreux appels aux dons à l'approche des fêtes de fin d'année. La politique sociale du 13ème est forte du fait du fort pourcentage de gens modestes : logements sociaux, centres médicaux, centres d'accueil, associations. Ceci est vrai depuis longtemps et le fut beaucoup, en particulier, aux 19ème et 20ème siècles. 

    Anne nous montre, au numéro 16 de l'avenue d'Ivry, la plaque indiquant que les usines Panhard et Levassor ont démarré leur activité ici en 1891. C'était donc quelques trente ans après l'annexion d'une partie d'Ivry à la ville de Paris.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Contournant ce grand immeuble de briques rouges,

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    nous voici maintenant au 113 de la rue Regnault où se trouve l'entrée de L'Arche d'Avenirs. On aperçoit au loin la fresque Street-Art de la Joconde de l'artiste San Miguel Okuda au sein de la Villa d'Esté.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    L’Arche d’Avenirs est l’accueil de jour des Œuvres de la Mie de Pain. Labellisé "Espace Solidarité Insertion" (ESI) depuis 2006, il offre divers services de première nécessité aux personnes sans-abri : un espace hygiène (douches, buanderie) des consignes, un accès aux soins, un écrivain public...

    Dans ces nouveaux locaux depuis 2011, des activités d’animation et de remobilisation complètent l’accueil auprès d’un public très souvent dépourvu de réseau relationnel et affectif.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Chiffres-clés 2018

    • 54 548 passages (+13% par rapport à 2017)
    • 744 personnes domiciliées dont 44 nouvelles inscriptions en 2018
    • 1 312 personnes reçues en entretien par les travailleurs sociaux
    • 260 entretiens avec une psychologue
    • 2 500 kits d’hygiène distribués
    • 14 692 douches (88% d’hommes)

    Une partie du groupe devant l'entrée de l'ESI

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Passage devant Tang Frères où une fresque "Nostalgia" a été réalisée par l'artiste chinoise Satr : elle représente un tigre de Sibérie, animal totem du Nord-Est de la Chine, qui se repose sous un pin en regardant au loin. Une hirondelle survole la tête du tigre, comme si elle est en train de transmettre les pensées de ce dernier vers son pays d'origine, la Chine, qui manquait à l'artiste pendant son séjour en Europe.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Après qu'Anne ait demandé aux participantes leur choix pour rejoindre la rue Charles Fourrier, étape finale de cette ballade (passage par des squares ou par des rues), nous traversons le Jardin Baudricourt situé en face de chez Tang Frères.

    Une découverte pour moi qui habite pourtant le XIIIe depuis plus de vingt ans...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le jardin, sur lequel donnent de grandes tours, est planté à cette époque de très jolis chrysanthèmes.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Nous voici maintenant dans le Jardin de la Dalle d'Ivry, moins joli mais depuis lequel on aperçoit sur la gauche de la photo l'église Saint-Hyppolite, qui est également un centre social important du XIIIe arrondissement.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Quel contraste entre l'église en pierres meulières et cette grande tour de logements !

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Arrivés Avenue de Choisy, nous découvrons ce joli dragon qui nous rappelle que nous sommes ici en plein quartier chinois.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Ces travaux sont-ils ceux, gigantesques, du futur métro devant desservir l'aéroport d'Orly... ?

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Juste en face, l'église Saint-Hyppolite, lieu de culte mais aussi d'accueil des plus défavorisés. Je ne prétends pas en parler aussi bien qu'Anne mais j'ai consulté ses notes et aussi mon ami internet...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Anne nous explique que le nom de l'église a été donné en remerciement du don du terrain qu'avait fait Hyppolite Panhard, le fils de René, au clergé. Par ailleurs, saint Hyppolite était un soldat romain martyrisé au IIIe siècle à cause de sa foi.

    Ici, le lundi matin  de 7h30 à 8h30, derrière cette porte, il y a possibilité de prendre un petit-déjeuner dans le "Petit Café".

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Dans la cour de Saint-Hyppolite, il y a aussi le "Relais Fraternel" (autrefois il y avait une roulotte).

    Face à la crise sanitaire et à l’augmentation des personnes en situation de précarité, des paroissiens de Saint- Hippolyte se sont mobilisés pour créer l’association "Le Relais Fraternel" et ainsi distribuer des colis alimentaires à ceux qui sont dans le besoin. La première distribution a commencé le 28 novembre 2020.

    On peut y apporter le samedi entre 10h et 13h des denrées non périssables ou bien devenir bénévole pour assurer leur distribution.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Nous empruntons ensuite la rue des Malmaisons (qui doit son nom à celui d'un lieu-dit) et dont je ne donne pas cher dans un avenir plus ou moins proche...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Et rejoignons ainsi l'Avenue d'Italie où le marché se tient tous les jeudis.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    On y trouve, au numéro 126, Ma Ressourcerie, une association citoyenne à but non lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901. Il s'agit d'un magasin où l'on peut venir déposer des objets ou des vêtements dont on veut se séparer et qui sont revendus à petit prix.

    Sur leur site, on y apprend qu'une ressourcerie remplit quatre fonctions :

    - Collecter les objets dont vous ne voulez plus ou dont vous n’avez plus l’usage.
    - Remettre en circuit dans des espaces de seconde main des objets propres et en bon état
    - Transformer les matières invendables en nouveaux objets
    - Sensibiliser à la prévention des déchets et inciter le public à une consommation responsable et raisonnée.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Chemin faisant, nous voici arrivés sur la Place d'Italie, non loin de la Mairie du XIIIe. Anne nous y montre l'Avenue de la Sœur Rosalie.

    Cette avenue doit son nom à Jeanne Marie Rendu (1786-1856), dite Sœur Rosalie, qui fut célèbre au XIXe siècle pour sa charité envers les nécessiteux et les souffrants du quartier Mouffetard voisin, notamment durant les journées de Juillet 1830.

    En 1859, l'abbé Le Rebours achète un terrain dans l'avenue (qui se nomme alors "rue de Gentilly") et y fait construire une chapelle dédiée à la nonne. En 1867, la chapelle est détruite et transférée à l'angle de la rue Corvisart et de l'actuel boulevard Auguste-Blanqui : c’est maintenant l’église Sainte-Rosalie. L'église accueille parfois des chorales... Je fais partie de Chœur Choisy, la chorale du Club musical de La Poste dont le prochain concert aura lieu le 16 avril : publicité gratuite !!!

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    Au 55 de la rue Bobillot se trouve le Groupe Alliance Espérance.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    L’association Alliance-Espérance s’est développée petit à petit en fonction des besoins qui se sont fait sentir après l’ouverture du centre d’accueil. Elle rassemble aujourd’hui trois groupes d’associations aux objectifs complémentaires avec pour valeurs communes l’accueil, l’écoute, et l’aide à la réinsertion:

    "Alliance pour la Vie" gère les établissements "Abritoit" et la "Maison Marie-Louise", qui assurent un hébergement mais aussi un accompagnement social, éducatif et psychologique aux accueillies.
    L'ESAT "Regain-Paris" a pour mission l’aide à la réinsertion par le travail de personnes désocialisées et fortement marginalisées, avec un Établissement  de Service et d’aide par le travail.
    "Août Secours Alimentaire" reçoit et nourrit dans un cadre chaleureux des personnes défavorisées durant le seul mois d’août grâce à une action ponctuelle, mais aussi au fil de l’année avec "Les Compagnons de la Tour Saint-Jacques". Entre 1994 et 2006, le nombre de repas distribués chaque année durant le seul mois d’août est passé de 22.000 à 380.000, le nombre de personnes logées a été de plus de 200.

    Tout près de là, le Bar Billot, que je connais par amie interposée : il s'agit d'une imprimerie numérique tenue par les travailleurs de l’ESAT Regain Paris (l'imprimerie emploie des travailleurs en situation de handicap).

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Qui dit "Rue Bobillot" dit aussi "Rue Vandrezanne"... Au numéro 44, vous connaissez sûrement l'association Générations 13 et son slogan "Bien vivre ensemble pour mieux vieillir" qui prend soin des seniors !

    A côté, se trouve une crèche : au XIXe siècle c'était un asile de vieillards puis c'est devenu un foyer de consultation pour femme enceintes et pour leurs bébés (PMI).

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    L'église Sainte-Anne de la Butte aux Cailles fait l'angle entre la rue Bobillot et la rue de Tolbiac. Construite sur pilotis, elle souffre actuellement et ceci depuis plusieurs années de problèmes de stabilité : des travaux très importants ont été engagés afin de la stabiliser en renforçant les fondations de l'édifice. Anne nous apprend qu'à son emplacement, il y avait autrefois une roulotte : c'est l'histoire de Paulin Enfert.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    La Mie de Pain, créée par ce dernier et inaugurée en 1891, est située au 20, rue Charles Fourrier. Elle est bien connue des habitants du XIII : il s'agit d'une association de lutte contre la précarité qui accueille et accompagne les personnes en situation d'urgence. Elle propose chaque jour 360 places d'hébergements avec le couvert qui va avec.

    On pourrait dire qu'ainsi il devrait ne plus y avoir de "Sans Domicile Fixe" mais elle a des règles bien sûr que certains ne sont pas prêts à accepter et puis on y est parfois victime de vols la nuit : c'est du moins ce que j'ai entendu dire... Bref, elle ne résout pas tous les problèmes mais y contribue largement.

    Pourquoi ce nom de Mie de Pain ?

    Un volatile picorant des miettes de pain jetées à terre l'a inspiré...

    Une exposition se tient cette année dans les locaux de l'ARPE où la Mie de Pain a son siège social pour rendre hommage à Paulin Enfert dont on célèbre cette année le centenaire du décès.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Paulin Enfert âgé, toujours avec son nœud papillon...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

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    Paulin Enfert (1853-1922) a tout juste 17 ans lorsqu’éclate la guerre de 1870. Malgré son jeune âge, il s’engage pour défendre sa patrie. C’est donc en soldat qu’il vit le siège de Paris par l’armée prussienne, les bombardements, les rationnements et en fin de compte l’amertume cuisante de la défaite. Il est probable que sa vocation de chrétien au service des plus humbles soit en partie due aux événements de la Commune qui l'ont beaucoup marqué.

    Après son service militaire, Paulin Enfert a été prestidigitateur, peut-être même l'élève de Robert Houdin ? Un art qui lui servira par la suite auprès des jeunes.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    A 29 ans, il entre comme employé au sein d'une grande compagnie d'assurances et restera célibataire, ce qui le servira en lui permettant de se donner pleinement à ses oeuvres de charité. IL constate en effet que l'industrialisation détruit les emplois et plonge de nombreuses familles dans la misère, touchant en particulier les enfants qui ne sont pas scolarisés malgré la loi et qui sont ainsi livrés à eux-mêmes.

    Vue de la Colonie de la Butte aux Cailles : ça ne respire pas l'opulence...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Famille de tanneurs au bord de la Bièvre dans le XIIIe

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Sur un grand terrain de 2000 m² offert par un riche donateur, Jules Nolleval, il crée un patronage pour les jeunes (le patronage Saint-Joseph de la Maison-Blanche), des salles de classe et d'apprentissage, introduit le catéchisme, crée une salle de spectacle qu'il anime lui-même, envoie les enfants en colonie de vacances etc., le tout sur la base du bénévolat.

    Au début, une roulotte lui sert d'abri...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Quant à l'église Sainte-Anne, c'est le chocolatier Lombart qui en finança la construction : on appelle la façade de Sainte-Anne la "façade chocolat" !

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

     

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Jules Lombart et sa femme Honorine, ont donné leur nom aux deux clochers de l'église, Julius et Onorina, à moins que ce ne soit aux deux cloches... ?

    ☻ Promenade dans le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le plan du XIIIe du temps de la Bièvre

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Une balade bien intéressante

    Un grand merci à Anne pour l'avoir organisée et guidée. 


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  •  
    Ce jeudi, nous avons battu le pavé, guidés par Anne, à la découverte des passages insolites de la capitale, situés au cœur du Sentier. Il s'agissait bien sûr de la promenade bimensuelle qu'elle organise dans le cadre de son atelier "Marches de 6 km" au sein de Générations 13.

    Les 2e et 10e arrondissements en regorgent : il y avait là en effet, depuis 1789, des terrains confisqués à la noblesse et au clergé propices aux opérations immobilières. C'est ainsi qu'au 19e siècle y sont créés les premiers passages couverts drainant la clientèle aisée habitant la rive droite de la Seine.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Nous commençons notre promenade à la station Château d'Eau en découvrant, à travers des grilles hélas fermées, le Passage du Désir (autrefois Allée du Puits) au niveau du numéro 50 du boulevard de Strasbourg. Ce passage, éventré en 1852 au moment du percement dudit boulevard, possède cette belle entrée car les urbanistes haussmanniens et leurs successeurs avaient l'obligation, lorsqu'un nouveau boulevard coupait un vieux passage, de le refaire démarrer par une élégante arcade.

    Une chance, non ?

    Les passages couverts insolites de Paris

    Sous le porche, une belle voûte en briques et pierre (photo Le piéton de Paris)

    Les passages couverts insolites de Paris

    Il s'agit d'une copropriété de six cages d'escalier.

    Les passages couverts insolites de Paris

    La cour est très élégante avec les arcades de ses anciennes boutiques et ateliers en rez-de-chaussée.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Nous gagnons la rue du Château d'Eau non sans remarquer (merci Françoise H.) cette peinture murale qui donne l'illusion au promeneur qu'ici il y a toujours du soleil, ce qui n'est définitivement pas le cas aujourd'hui !

    Les passages couverts insolites de Paris

    Au croisement de la rue du Château d'Eau et de la rue du faubourg Saint-Martin, la mairie du 10e arrondissement a fière allure. Elle fait partie du quartier de la Porte Saint-Denis comme le montre ce très joli cartouche décoré d'un oiseau.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Il s'agit d'un bâtiment inspiré de la Renaissance française, dû à un architecte, Eugène Rouyer, arrivé second au concours de la reconstruction de l'Hôtel de Ville de Paris (brûlé pendant la Commune de Paris). Au niveau de la toiture, très verticale, une série de petites lucarnes surmontées de pinacles forment comme une dentelle de pierre.

    J'aime beaucoup.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Passé le perron, on accède au grand hall d'entrée, très vaste, débouchant sur un majestueux escalier d'honneur qui a tapé dans l'œil de tous les participants.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Conçu à doubles volées, il repose sur des arcs en anse de panier. A son sommet, une loggia rythmée de colonnes à chapiteaux corinthiens plonge sur le vide du rez-de-chaussée.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Les dessins de différents peintres illustrateurs de livres pour enfant provenant du fonds patrimonial "Heure Joyeuse" a attiré notre attention. Dans ceux d'Isabelle Simler, les chats ont la part belle, mais pas que...

    Les passages couverts insolites de Paris

    Les passages couverts insolites de Paris

    Les passages couverts insolites de Paris 

    Dans la rue Bouchardon, le marché Saint-Martin doit être un lieu sympathique pour faire ses courses. Le marché actuel est situé au rez-de-chaussée d'un immeuble moderne construit en 1987-1989. 

    Les passages couverts insolites de Paris 

    La toiture de l'ancien marché édifié en 1854 s'effondra en 1874 suite à une surcharge de neige entrainant la démolition entière du bâtiment.

    Les passages couverts insolites de Paris

    On conserva toutefois les portes de l'ancien marché.

    Les passages couverts insolites de Paris 

    Le Passage du marché a beaucoup de charme avec la terrasse de son petit hôtel qui invite le promeneur à s'asseoir pour boire un petit verre.

    Les passages couverts insolites de Paris

    On voit dans ce quartier des vêtements qui paraissent d'un autre âge...

    Les passages couverts insolites de Paris

    Tous les passages n'ont pas de belles entrées..., tel le passage Brady situé au 43 rue du faubourg Saint-Martin. 

    Les passages couverts insolites de Paris 

    Déjà ressortis ? Mais non, nous sommes ici dans la partie découverte de ce passage

    Les passages couverts insolites de Paris 

    Dans ce magasin, la maison Sommier (costumier depuis 1922) tout ici pour se déguiser, depuis l'enfant jusqu'à l'acteur de théâtre ! 

    Les passages couverts insolites de Paris

    Un peu d'histoire

    En 1825, un commerçant du nom de Brady commence les travaux de ce passage qui sera finalement inauguré en avril 1828 et qui portera le nom de l’initiateur du projet. Dans les années 1831, c’est un lieu ou abondent les friperies, les revendeurs et les cabinets de lecture.  Puis, dans les années 1970 commencent à s’installer des commerçants indiens et pakistanais, jusqu’à occuper la quasi totalité du passage, c’est ce qui lui vaut son surnom aujourd’hui, la « petite Inde ».

    En Mars 2002, la partie couverte du passage est inscrite aux monuments historiques de Paris. Plus tard, des marchands de sommeil s’emparent de l’endroit, il devient peu à peu insalubre et la nuit tombée on redoute de s’y promener à cause de l’insécurité. En 2007, un terrible incendie finit de ternir la réputation du passage de Brady, on lamentera la mort de deux femmes et d’une fillette.  Heureusement, depuis 2011 le passage Brady reprend des couleurs, les immeubles sont réhabilités, les insalubrités résorbées et l’insécurité ne règne plus dans cette merveille du 19e siècle.

    L'autre partie, couverte, du passage se trouve de l'autre côté du boulevard de Strasbourg : ah, ce baron Haussmann tout de même, il en a fait des dégâts dans Paris ! On est tranquilles avec Anne Hidalgo maintenant : elle ne risque pas de favoriser les voitures dans la capitale, hi hi hi...

    Je plaisante, bien sûr mais ce n'est pas drôle !

    Les passages couverts insolites de Paris

    Les passages couverts insolites de Paris

    A l'entrée du passage, une plaque avec un nom, celui d'Antoine Ponnoussamy qui redonna vie au passage Brady en apportant la gastronomie et la culture indienne dont la musique, la danse et le cinéma. Pionnier, il fut le fondateur de la première association culturelle franco-indienne dans les années 1970. Il œuvra pour l'ensemble de la communauté indienne de France.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Effectivement, tous les restaurants du passage sont soit indiens soit pakistanais et..., affichent des prix défiant toute concurrence.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Les passages couverts insolites de Paris

    Les passages couverts insolites de Paris

    Appétissant, non ?

    Les passages couverts insolites de Paris

    Cet institut de beauté est aussi indien, même s'il affiche qu'il est bien à Paris !

    Les passages couverts insolites de Paris

    Quant aux coiffeurs, ils tiennent le haut du pavé et sont légion.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Les passages couverts insolites de Paris

    Des colliers de fleurs naturellement dans cette "épicerie-artisanat" riche d’une expérience de quarante ans, spécialisée en produits des Indes proposant d'ailleurs à sa clientèle une très large gamme d’épices, thés et autres produits rares, mais aussi des produits de soins naturels, de l’artisanat et des encens.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Si vous cliquez ICI, vous verrez dans le Journal du village Saint-Martin le parcours extraordinaire d'Antoine Ponnoussamy...

    Les passages couverts insolites de Paris

    Du passage de l'Industrie,

    Les passages couverts insolites de Paris

    Je n'ai retenu que ce fauteuil à 2500 euros. Il faut dire qu'il en jette !

    Les passages couverts insolites de Paris

    Nous rejoignons le boulevard de Strasbourg et passons devant le célèbre théâtre Antoine.

    Celui-ci a vu passer d'illustres auteurs tels qu'Albert Camus ou encore Jean-Paul Sartre, des metteurs en scène de renom comme Peter Brook ou Louis Jouvet ainsi que de prodigieux acteurs à l'image de Pierre Brasseur et Jacqueline Maillan. Le personnage le plus mémorable reste toutefois celui qui a donné son nom au théâtre, à savoir André Antoine, qui a provoqué dans cette salle une véritable insurrection artistique : le Théâtre Libre. La vocation de ce mouvement proche du naturalisme est la liberté ; le théâtre est conçu comme un fantastique laboratoire où des auteurs délaissés trouvent désormais leur place. Le jeu de l'acteur s’affranchit de toute contrainte conventionnelle afin que la mise en scène atteigne son apogée.Les passages couverts insolites de Paris

    Un peu plus loin, au coin de la rue de Metz, un immeuble intéressant : celui de la BNP Paribas.

    L'immeuble a été bâti en 1900 par Charles Lefebvre. Il est entièrement construit en béton armé, ce qui autorise la présence de grandes baies éclairant les bureaux. Les façades sont rythmées par des bow-windows superposés. Un revêtement en mosaïque de grès émaillé dû aux célèbres céramistes Alphonse Gentil et Eugène Bourdet recouvre l’ensemble du bâtiment.

    Les passages couverts insolites de Paris

    Décorée d’imposants lions sculptés, la façade est couronnée par une mosaïque percée d’un oculus et surmontée d’une corniche saillante cintrée.

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    En vue de la Porte Saint-Denis qui, en fait, n'est pas une porte mais un arc de triomphe destiné à commémorer les 40 villes prises par Louis XIV lors de la bataille du Rhin.

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    Le Passage du Prado : une entrée plus que simple qui s'explique peut-être par l'année de percement du boulevard Saint-Denis dans lequel il prend (1660).

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    Le passage est créé en 1785 : initialement découvert, il est couvert en 1925. Son nom, donné en 1930, fait référence au musée du Prado à Madrid. Avant cette date, il était appelé « Passage du Bois-de-Boulogne », en référence à un bal public qui s'y trouvait, le bal du Bois-de-Boulogne. En 1836, y tient commerce un commissionnaire du Mont de Piété tandis que la société Les voitures de Paris à Saint-Denis y ont leur siège.

    En 2012, le passage a subi une profonde restauration. Au sol a été coulée une dalle de béton, recouverte d'un revêtement d'asphalte poli incrusté de morceaux de verre

    Zut, je l'ai loupé...

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    La rénovation des fermes repeintes de couleurs vives lui a apporté une note de gaité.

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    L'installation créée rend hommage au quartier indien : des carafes lumineuses inversées, luminaires pensés par Yann Kersalé et SNAIK pour la cristallerie Baccarat ont été fixées sous les éléments décoratifs en plâtre.

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    La verrière Art déco après rénovation

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    Le style architectural des supports de la verrière renvoie à l'expo des Arts décoratifs de 1925.

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    La photographe photographiée (merci Françoise H.)

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    Communautés turques, indo-pakistanaises, afghanes y cohabitent dans une multitude d'activités.

    Evidemment, ici on déjeune exotique...

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    Et le bureau de traduction qui y est installé ne chôme pas.

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    La Porte Saint-Denis sous un angle inhabituel

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    Dans la rue Saint-Denis, encore des boutiques proposant des vêtements un brin démodés, quoique..., ce sont apparemment des robes de mariées.

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    Une bonne initiative, respectée en plus !

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    Je pensais que des restaurants Ouïghour, il ne devait pas y en avoir des masses sur Paris : que nenni, celui-ci "Boulettes restaurant" est loin d'être le seul. Pas eu le temps d'aller voir ce qu'on peut y déguster mais sur le net j'ai vu qu'il était tenu pas du tout par un ouïghour qui aurait échappé aux geôles chinoises (encore une mauvaise plaisanterie...) mais par un certain Kevin Austruy, bien de chez nous et surtout "Meilleur Ouvrier de France". Apparemment, c'est excellent et pas cher.

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    La devanture fleurie ornée d'une céramique de cet autre restaurant, la brasserie Dubillot, incite à s'y attarder.

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    Il paraitrait qu'on y mangeât bien aussi.

    Ouvert tous les jours. Service continu de 9h à 1h du matin
    222 Rue Saint-Denis, Paris 2ème
    Métro : Réaumur-Sébastopol

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     Mais nous ne sommes pas là pour parler cuisine n'est-ce pas ?

    Nous voici maintenant arrivés à l'entrée du Passage du Caire donnant sur la rue Saint-Denis. Son entrée est soignée et fermée par d'élégantes grilles en fer forgé. Comme pratiquement tous les passages couverts de la capitale, celui-ci ferme le soir.

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     Nous sommes en plein dans le Sentier avec ses magasins de gros de toute sorte. La principale industrie de ce passage au 19e siècle était l'imprimerie, la lithographie et la fabrication des chapeaux de paille. 

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     Actuellement, c'est principalement la fabrication de mannequins pour vitrines de magasins de mode.

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    Ca déballe, ça déballe...

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    C'est aussi ici le royaume du commerce de la confection.

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    Cela fait plusieurs fois que je remarque ces anciennes lanternes indiquant autrefois la présence de gardiens ou de concierges dans le passage.

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    Il serait facile de se perdre dans ce labyrinthe de ruelles qui s'entrecroisent mais heureusement, nous avons un bon guide !

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    L'art des verrières

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    Le Passage du Caire débouche sur la place du même nom au niveau d'un superbe immeuble dont la façade est décorée à l'antique. La place, triangulaire, a été ouverte à la fin de l'année 1799 sur une partie des bâtiments et des jardins du couvent des Filles-Dieu et son nom lui fut donné en mémoire de l'entrée victorieuse des troupes française au Caire le 23 juillet 1798.

    C'était ici autrefois l'emplacement de l'ancienne Cour des miracles ainsi appelée parce que, le soir venu, "les aveugles voyaient clair..., les estropiés retrouvaient l'usage de leurs jambes". On y trouvait aussi des milliers de mendiants, tire-laine et "vendangeurs de coste" (les pickpockets de l'époque), faux paralytiques, soldats déserteurs, filles de joie... Tous ces gueux élisaient leur roi et leur reine. Il y avait une bassine devant une statue de saint volée dans une église. Les gens qui passaient devant étaient obligés d'y jeter une pièce, d'où l'expression "cracher au bassinet". Le premier lieutenant de police, La Reynie, nettoya la cour des Miracles en 24h, promettant aux six derniers mendiants encore présents d'être pendus sur place. "Bonne nouvelle" s'écrièrent le voisinage et les braves gens (d'où, dit-on, le nom du quartier).

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    La façade, témoignage de l'architecture "Retour d'Egypte", comporte trois effigies de la déesse Hathor, reconnaissable à ses oreilles de vache.

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    Elles sont surmontées d'une frise de hiéroglyphes rappelant les batailles passées.

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    Tout en haut, une caricature du peintre Henri Bouginier, élève travaillant dans l’atelier du peintre Antoine-Jean Gros au début du 19e siècle dont le nez était la cible de ses camarades. Un jour il en eut assez, et se fâcha. Pour le punir, ses condisciples crayonnèrent son nez sur tous les murs de Paris !

    On parle du "nez de Bouginier".

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    Sur la place du Caire, tout le monde se regroupe pour la photo.

    Les passages les plus insolites de Paris avec Anne

    Le Passage du Ponceau a été ouvert en 1826. Il tenait son nom d'un petit pont couvrant, au-dessus de la rue Saint-Denis, un égout à ciel ouvert. En 1413, ce petit pont s'appelait d'ailleurs le "ponceau Saint-Denis auprès des Nonnains". L'égout fut recouvert par François Miron, prévôt des marchands et le nom resta.

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    Le groupe regarde la plaque au sol marquée du nom du passage.

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    Un passage qui, apparemment, ne m'a marqué que par son entrée et sa sortie sur le boulevard de Sébastopol !

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     En arrivant sur le boulevard, nous faisons halte dans le square Emile Chautemps situé juste en face de l'entrée du théâtre de la Gaité Lyrique.

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    Deux bassins, à sec en ce moment - dommage - ornent le square. Elles sont l'oeuvre de Charles Gumery et d'Auguste-Louis-Marie Ottin.

    Celui du bassin nord rend hommage à l'Agriculture et à l'Industrie.

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    Celle du bassin sud met en scène Mercure et la Musique.

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    Un peu plus loin, toujours sur le boulevard de Sébastopol, une jolie entrée de porte cochère.

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    Anne nous emmène ensuite au numéro 131 qui donne accès au Passage des Dames de Saint-Chaumond où se trouve un bel Hôtel particulier datant du 18e siècle. Celui-ci a été réalisé par l'architecte Jacques Hardouin-Mansart de Lévi, petit-fils de Jules Hardouin-Mansart.

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    Curieusement, les deux petits putti qui ornent le portail ne portent pas le même numéro...

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    Par chance, la porte cochère ne possède pas de digicode et nous permet d'entrer dans la cour.

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    Côté boulevard de Sébastopol, une rotonde centrale anime la façade, dotée d’un élégant balcon en fer forgé finement sculpté à l’étage.

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    Les consoles du balcon, le mascaron représentant une tête de femme (œuvre du sculpteur Nicolas Pineau), ainsi que les clefs des baies cintrées sont très gracieux.

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    Le balcon en ferronnerie ouvragée, dalles chantournées, volutes de pierre, est marqué d'un monogramme. Je n'ai pas réussi à trouver ce que voulaient dire les lettres que je déchiffre comme DMC et je ne pense pas qu'il s'agisse de la célèbre marque de fils à broder !

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    La rue de Palestro conduit vers la rue Réaumur et le métro Réaumur-Sébastopol.

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    Il s'y trouve là un très bel immeuble pourvu d'une rotonde : c'est celui de l'ancien siège des magasins Félix Potin. Du temps de sa splendeur, il était surnommé "La Poivrière" et est maintenant occupé par un Monoprix tout ce qu'il y a de plus banal. 

    Les passages couverts insolites de Paris 

    Cette "pelle Starck" (j'ai appris leur nom grâce aux "Petites promenades" d'Anne-Marie) donne les renseignements sur la rue du Ponceau. Comme je l'ai dit plus haut, l'égout du Ponceau qui empuantissait les environs fut couvert en 1605, ce qui permit de créer la rue du Ponceau, refaite en 1642.

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    Et voici la rue Réaumur avec cet immeuble qui en jette, n'est-ce pas ?

    Il se présente tel un édifice néogothique, bien loin de la tendance Art nouveau qui avait alors toutes les faveurs dans la capitale. La partie centrale est de loin celle qui se démarque : elle nous rappelle immédiatement les églises et cathédrales médiévales avec ses détails et ses hautes fenêtres en ogive que l’on imaginerait bien recouvertes de vitraux. Ajoutons à cela une sublime horloge monumentale, décorée sur le thème du temps et de l’astrologie. Sur ce cadran qui rivalise avec les plus beaux de la capitale, on découvre les différents signes du Zodiaque (que l’on retrouve sculptés un peu plus bas dans une forme animalière) et les douze mois de l’année, gravés dans une typographie typiquement médiévale. 

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    Dans la même rue, j'ai aussi remarqué ces jolies caryatides supportant un balcon. Avez-vous vu le reflet dans la fenêtre... ? Je ne suis pas parvenue à l'identifier.

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    Près de là, Anne nous fait remarquer ces deux maisons datant du Moyen-Age. C'est vrai qu'elles tranchent dans le paysage avec leurs deux seuls petits étages et leur toit à double pente.

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    A leur angle, prend le Passage Basfour reliant la rue Saint-Denis à la rue de Palestro. Il existe depuis le milieu du 14e siècle et était alors une impasse comme le montre encore une inscription gravée dans la pierre. Son nom provient d'un four à plâtre qui existait dans le passage.

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    Le passage est pavé, ce n'est pas si fréquent dans Paris de nos jours.

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    Les contreforts de la maison qui en fait l'angle ont dû être étayés...

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    Jolie déco de balcon

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    Le Passage de la Trinité débouche à son issue sur la rue Saint-Denis. Il tire son nom d'un hôpital fondé en 1201 par deux gentilshommes allemands pour héberger les voyageurs arrivés après la fermeture des portes de l'enceinte de Philippe Auguste.

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    Nous sommes ici au cœur de l'industrie du sexe.

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    On y trouve aussi des boutiques plus poétiques...

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    Et encore un passage ! Celui du Bourg-l'Abbé

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    Édifié en 1828, par Auguste Lusson, entre le Passage du Grand-Cerf et le Passage de l'Ancre (toujours existant et bordé de boutiques mais non couvert), il est dit sur les guides que le passage Bourg-l'Abbé n'est plus aujourd'hui que l'ombre de sa grandeur passée. Perso, je ne l'ai pas trouvé si dégradé que ça mais j'ai lu aussi qu'il est en voie de réhabilitation.

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    Proche autrefois d'un terminus de diligences il attirait la clientèle des voyageurs qui y faisaient des emplettes en surveillant l’heure, d’où la présence de la grosse horloge.

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    La menuiserie-ébénisterie Lulli

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    L'entrée est du passage ouvrant sur la rue de Palestro est l’œuvre d'Henri Blondel, également architecte de la Bourse de commerce. Les deux caryatides qui encadrent l’entrée, sculptées par Aimé Millet sont des allégories du Commerce et de l'Industrie.

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     La clé de voûte de l'arcade porte une ruche entourée d'abeilles, symbole de l'activité économique des lieux, autrefois "bourdonnante". (Photo Francine A.)

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    Au sol, à l'entrée du passage, une plaque portant son nom

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    Le Passage du Grand Cerf prend dans la rue Saint-Denis au niveau du numéro 145. Son nom provient de l'ancienne enseigne d'un hôtel.

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    Nous voici arrivés dans le domaine du luxe avec ce passage faisant face à celui du Bourg l'abbé, créé en 1825 et recouvert d'une verrière depuis 1845.

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    Des silhouettes sportives le décorent en l'honneur des Jeux Olympiques d'hiver de Pékin.

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    Ici, toutes les boutiques rivalisent entre elles pour offrir au chaland les plus beaux produits.

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    La sortie rue Dussoubs

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    Notre balade se termine à la Tour Jean-sans-Peur.

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    Dernier élément du palais parisien des Ducs de Bourgogne, la plus haute tour civile médiévale de Paris a conservé un grand escalier d'apparat, le décor végétal de sa voûte d'escalier, chef-d'œuvre de sculpture : un lieu de vie presque inchangé depuis six siècles avec en particulier l'étude de Jean-Sans-Peur et les plus anciennes latrines de Paris, au confort exceptionnel.

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    Deux expositions à voir ce printemps...

    Les passages couverts insolites de Paris

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    Toutes les bonnes choses ont une fin, n'est-ce pas ? Et bien, nous voici arrivés au terme de ce voyage dans le temps au cours duquel nous aurons parcouru "à vue de podomètre" quelque cinq ou six kilomètres.

    Un grand merci à Anne pour cette très agréable promenade.


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