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☻ Les ponts de Paris (3ème partie) avec Anne-Marie Guérin
Dans le cadre des "Petites promenades dans Paris", Anne-Marie Guérin a conduit le 14 Mai la troisième partie du parcours "Ponts de Paris, cette fois du Pont Neuf au Pont de l'Alma.
Le texte est d'Anne-Marie Guérin, les images de Monick Lavenir et Internet.
Ponts de Paris 3èpartie : du Pont Neuf au pont de l’Alma
14 mai 2024
Nous avons déjà fait deux promenades qui ont permis de connaître les ponts de Paris du pont d’Austerlitz jusqu’au pont Saint Michel.
Voici la dernière partie pour l’instant ; peut-être irons-nous la saison prochaine explorer les ponts qui sont au-delà de la Tour Eiffel.
En attendant en ce triste mardi, notre promenade débute au Pont Neuf : remarquez les parapluies.
Au XVIe siècle, Henri II est sollicité par les abbés de l’Abbaye de Saint Germain qui demandent un pont à cet endroit pour relier leur Abbaye au Louvre. Henri II demande au Prévôt des Marchands (ancêtre du Maire de Paris) de lever une taxe sur les Parisiens pour financer les travaux. Le Prévôt qui tient à sa popularité ne le fait pas. Rien de nouveau sous le soleil.
Les travaux sont interrompus du fait des guerres de religions, le pont ne sera terminé qu’en 1606 sous le règne d’Henri IV. C’est le plus ancien pont de Paris.
C’est le premier pont sans maisons. Henri IV, nouvellement converti au catholicisme disait qu’il ne voulait pas que des maisons lui cachent la vue des flèches de Notre Dame. Un peu hypocrite l’Henri…
Sa statue trône au bout du pont côté rive gauche.
4 parmi les 6 courageuses qui ont bravé la pluie.
Nous sommes sous le pont devant un panneau qui rappelle que
c’est là que fut brulé en 1314 et sur ordre de Philippe le Bel le grand maître des Templiers, Jacques de Molay.
Sur le bûcher, Jacques de Molay a maudit Philippe le Bel et sa descendance.
Ce fut efficace : Philippe le Bel meurt huit mois après. Ses trois fils qui lui ont succédé en trois courtes périodes sont morts sans descendance.
Après la mort du dernier en 1328, c’est un Valois qui monte sur le trône de France et s’en est fini de la dynastie des Capétiens.
Maurice Druon a tiré une fresque historique de cet épisode : « Les rois maudits »
Une série est parue sur le petit écran en 1972.
Le pont des Arts.
La passerelle originelle construite en 1802-1804 a été reconstruite en acier en 1982-1984.
En 2015, la passerelle risquant de s’écrouler sous le poids des cadenas, le grillage a été remplacé par des panneaux en plexiglass. La coutume, consistant, pour les amoureux, à fermer un cadenas sur les grilles d’un pont et à jeter la clé dans le fleuve en-dessous serait née en Hongrie dans les années 1980.
Le pont suivant est le pont du Carrousel (1935-1939) Ce jour-là, rive gauche, une œuvre d’art était installée :
« L’arbre aux mille voix » de Daniel Hourdé.
Quatre statues ornent le pont du Carrousel, en voici deux :
Paris, derrière « l’arbre ».
Dans la statuaire, la Ville de Paris est toujours représentée avec une couronne sur la tête.
Cette couronne représente les diverses enceintes de la Ville.
La Seine.
La couleur du ciel derrière ne trompe pas, c’est une photo récupérée sur Google.
Autre grand classique : l’eau qui s’échappe d’une vasque pour représenter un fleuve.
Le pont Royal est le 3e plus ancien pont de Paris.
Financé sur la cassette personnelle de Lois XIV, il a été construit de 1685 à 1688.
C’est le premier pont qui enjambait la Seine sans s’appuyer sur une Ile : il aura fallu attendre presque le XVIIIe siècle pour réaliser cette performance.
Ce pont permettait aux courtisans qui partageaient leur temps entre Paris et Versailles de rejoindre rapidement leur roi bien aimé. En effet ce pont permettait d’accéder à la route de Versailles. Au bout du pont, rive gauche, la route de Versailles existe toujours : c’est le RER C.
Passerelle Léopold Sédar Senghor .
Autrefois passerelle de Solférino, elle porte ce nom depuis 2006 pour célébrer le centenaire de la naissance du poète et homme d’Etat Sénégalais.
La passerelle actuelle a été construite de 1997 à 1999 : c’est le 2e ouvrage le plus récent après la passerelle « Simone de Beauvoir » qui date de 2006. On remarque encore des parapluies au bout du pont à gauche.
Pont de la Concorde
J.O. obligent, nous remarquons, devant la colonnade de l’assemblée six déesses de toutes les couleurs. Chacune de ces demoiselles pratique un sport différent.
Un premier pont a été construit à cet endroit entre 1788 et 1792 en utilisant des pierres provenant de la Bastille. En 1921-1931, il a été élargi des deux côtés passant ainsi de 14m de large à 35m. C’était nécessaire parce qu’après les deux ponts des périphériques amont et aval c’est le pont de Paris où la circulation est la plus forte.
Quand on passe sous le pont on distingue bien les ajouts du début du 20e siècle mais ce jour-là en cet endroit les quais de Seine étaient inaccessibles : J.O. encore et toujours !
Le pont Alexandre III
On pourrait écrire tout un article sur la décoration de ce pont, classé « Monument historique » en 1975.
Comme l’indique ce blason, la construction du pont a duré de 1897 à 1900. Le tsar Nicolas II, fils d’Alexandre III a posé la première pierre. Le nom du pont célèbre l’amitié franco-russe. Alexandre III, avait en 1891signé une alliance avec le Président de la République Française. Le pont a été construit pour l’exposition universelle de 1900.
Le cahier des charges prévoyait qu’il soit suffisamment large et plat pour qu’on puisse voir entièrement les Invalides depuis les Champs Elysées. Sa largeur envisagée à 50 m fût ramenée à 40 m pour ne pas perturber la navigation.
4 pylônes de 17 m sont surmontés de « Renommées ». (Allégories sous la forme d’une femme ailée embouchant une trompette).
Renommée au combat.
Vous avez compris maintenant, quand le ciel est bleu, c’est une image empruntée à
Google.
Au pied de chacun de ces pylônes, une statue représente la France à 4 périodes de l’histoire.
La France de Louis XIV.
A la clé des arcs, on peut voir des sculptures en cuivre des nymphes de la Neva côté amont et des nymphes de la Seine côté aval.
Nymphes de la Neva : on remarque au centre, l’aigle à deux têtes de la Russie impériale.
Devinette : à quoi reconnait-on que cette photo a été prise le 14 mai et non piquée sur facebook ?
Nymphes de la Seine avec l’emblème de Paris au centre.
Pont des invalides.
Que remarque-t-on sur le bateau mouche ?
Le Pont des invalides est un des rares ponts de Paris à avoir un nombre pair d’arches.
A l’origine, il y avait là un pont suspendu à deux piliers donc trois arches construit en 1828-1829. Le pont actuel date 1854-1855. Les anciennes piles ont été réutilisées et une 3e ajoutée au milieu d’où les quatre arches. Souvenez-vous : les problèmes d’intervalles à l’école primaire.
Pont de l’Alma : deux arches.
Le premier pont a été construit de 1854 à 1856.
Inauguré par Napoléon III qui lui a donné le nom de sa première victoire en Crimée. C’est pourquoi à l’origine, il était décoré par des statues qui représentaient les soldats de diverses armes qui avaient participé à la bataille : un artilleur, un chasseur un grenadier et un zouave.
De 1970 à 1974 le pont est entièrement remplacé du fait de son étroitesse et d’un tassement, seul le zouave a été conservé mais pas au même endroit.
Le Zouave : il n’a même pas les pieds mouillés.
Rendez-vous la saison prochaine pour la suite et merci encore à Annie, Josiane, Marie Françoise, Monick et Sylvie qui ont suivi toute la promenade malgré la pluie.
Sources : Paris de pont en pont, de Claudine Hourcadette, Sophie Marguerite Serge Montens.
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