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Ce post est le fruit des photos que j'ai prises en visitant le quartier avec Générations 13 sous la houlette d'Anne-Marie, ainsi que de mes recherches sur le net.
J'ai ainsi beaucoup consulté (et parfois emprunté...) à :
► Paristoric,
et d'autres encore...
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La "pelle" sur la rue Réaumur indique que la rue fut ouverte entre les rues Saint-Denis et Notre-Dame-des-Victoires en 1895-1896 : elle relie le Sentier au boulevard de Sébastopol.
C'est au 51 de la rue Réaumur qu'Anne-Marie nous donne rendez-vous cet après-midi pour une visite architecturale du quartier de ladite rue.
Et c'est au scientifique et naturaliste René-Antoine Ferchault de Réaumur que la rue rend hommage. J'ai vu sur le net que cet homme était une vraie encyclopédie à lui tout seul, s'intéressant aussi bien à la reproduction des écrevisses qu'aux toiles d'araignée ou à la fabrication de la porcelaine etc etc... Il est aussi l'inventeur du thermomètre à alcool !
Un autre homme qui laissera son nom à la postérité, le célèbre épicier Félix Potin, inventeur de la vente dite "à la gâche" (on "gâchait" un article afin de pouvoir en placer cent autres à des prix moins attrayants). Le Siège Social de son épicerie, devenue célèbre depuis sa création en 1844, se situe justement à l'angle du Boulevard de Sébastopol et de la rue Réaumur.
C'est Charles-Henri Camille Lemaresquier (1870-1972) qui en a été l'architecte. Celui-ci édifie en 1910 un immeuble néo-baroque du goût de la Belle Epoque à celle où fleurit plutôt l'art nouveau ou l'art déco.
Des guirlandes de fruits en ronde-bosse mettent en valeur la rotonde d'angle polychrome de cet immeuble cossu, image de la réussite de l'entreprise.
Les trois oriels de la rotonde sont surmontés d'une sculpture portant un caducée (bâton d'olivier ou de laurier surmonté de deux ailes et entouré de deux serpents) et des cornes d'abondance.
Nous voici maintenant au 3 de la rue de Palestro (qui fait l'angle avec la rue de Turbigo). On peut y voir la monumentale entrée du Passage du Bourg l'Abbé encadré par deux colonnes doriques surmontées d'imposantes cariatides. Le passage relie la rue de Palestro à la rue Saint-Denis.
NB : L'équivalent féminin de l'atlante est la cariatide : il s'agit d'une statue de femme généralement vêtue d'une longue tunique soutenant un entablement sur sa tête. Le nom vient de celui des habitants de Caryes, situé en Laconie (dans le Péloponèse), qui s'étaient alliés aux Perses lors de l’invasion des Grecs. Ces derniers les exterminèrent et réduisirent leurs femmes en esclavage, les condamnant à porter les plus lourds fardeaux.
Au centre, un cartouche garni d'une ruche, emblème de l'activité économique
Les cariatides ont été sculptées par Aimé Millet : ce sont des allégories du Commerce et de l'Industrie, symbolisés respectivement par l'ancre, attribut de la marine marchande, et par les pièces de machines.
"Le Commerce" est symbolisé par un mètre étalon sur lequel la cariatide s'appuie et un ballot de marchandises.
"L'Industrie" s'appuie sur un marteau ; une roue crantée rappelle la mécanique.
Entrons dans le passage...
A l'intérieur, de jolies vitrines revêtues de bois comme ici celle de ce menuisier-ébéniste.
Avouez que les devantures ont "de la gueule" !
On sort du passage par la rue Saint-Denis, juste en face du Passage du Grand Cerf.
Amusant, ce nom de restaurant !
A l'angle de la rue Saint-Denis et de la rue Réaumur (N)82-96) se trouve l'ancien immeuble des magasins Réaumur : il date de 1897.
Son horloge en mosaïque, autrefois éclairée, m'a tapé dans l'oeil !
Le magasin appartenait autrefois à Jean-Baptiste Gobert-Martin comme le montre l'inscription. Wikipédia signale que le jeu de mots "Arrêt au mur"... à une époque ou le calembour était signe de joie de vivre et de bonne humeur n'est pas le signe du hasard.
Remarquez les caducées sur les colonnettes encadrant la mosaïque : on fait ici du commerce (celui du prêt-à-porter de qualité et de la vente par correspondance).
Plus loin, au 61-63 rue Réaumur, se trouve l'un des plus beaux immeubles de la rue. Sa façade néo-gothique est surmontée d'une horloge monumentale : on aime beaucoup les horloges à la fin du XIXème ! Au centre, le "portail" de cette véritable cathédrale cache un escalier qui dessert les étages.
Il est d'ailleurs un véritable hymne au temps qui passe, puisque les douze mois de l'année y sont représentés ainsi que les signes du zodiaque et les quatre saisons.
L'horloge où sont inscrits les mois de l'année
Sous l'horloge, la représentation des douze signes du zodiaque et des quatre saisons.
Anne-Marie nous fait remarquer au-dessus du portail d'entrée une sculpture qui représente deux têtes d'hommes - très barbus ! - se tournant le dos (affrontés) : j'ai oublié leur signification...
Peut-être s'agit-il de la signature des deux architectes... ?
Que nenni ! Christiane, qui a fait la même balade et que je remercie, m'indique qu'il s'agit d'une tête de Janus, divinité romaine à double visage (biffrons), autre symbole temporel : tourné vers le passé et regardant l'avenir...
Janus a donné son nom au mois de Janvier qui initie l'année.
En face, un autre immeuble attire notre regard.
Mais continuons notre ballade : nous avons encore beaucoup de pain sur la planche...
Ce magasin de mode, Best Mountain, a choisi d'orner sa devanture d'impressionnants atlantes venus d'ailleurs. Je n'ose pas vous parler de ce qui a été dessiné à la craie par les passants sur le pagne de celui de droite... !
NB : En architecture, l’équivalent masculin de la cariatide est l'atlante. Le terme dérive du nom du titan grec Atlas (en grec ancien « le porteur »), condamné par Zeus à soutenir les cieux jusqu’à la fin des temps.
Au 94-96 rue Réaumur se trouve le deuxième immeuble de "A Réaumur" : il a été construit dans les années 1930 et offrait 3500 m² de surface consacrées à la vente de prêt-à-porter et à la vente par correspondance.
Ses grandes baies vitrées sont surmontées de sculptures représentant des têtes d'homme dont la barbe bouclée est en harmonie avec les guirlandes de fleurs...
Pour ce qui est des têtes de femmes, elles portent un collier à la place de la barbe !
Homme ou femme... ? That is the question... En tout cas, je sais que je n'aimerais pas avoir de pareilles oreilles : un peu pointues non, comme celles d'un diable !
Juste à coté, au numéro 100, un immeuble qui a abrité la rédaction de plusieurs quotidiens : d'abord l'Intransigeant, puis Pariser Zeitung (un journal en langue allemande) sous l'Occupation, puis plusieurs journaux issus de la résistance (dont Combat) et enfin France-Soir dirigé par Pierre Lazareff jusqu'à son départ en 1998 pour Aubervilliers.
Sa façade très classique est ornée de deux frontons triangulaires représentant, l'un l'équipe de la rédaction, l'autre l'équipe des typographes.
Les rédacteurs (on y voit une femme.)
Les typographes sont entre hommes.
Le portail d'entrée en fer forgé
Une mosaïque portant le nom du Journal décore le sol du hall.
Dans le hall, caché dans un petit coin, se trouve une inscription relative à l'ancienne cour des miracles. Ma photo est très mauvaise mais personne d'autre sur le net n'en n'a fait de meilleure...
Il existait en effet une cour des miracles principale à l'emplacement actuel de la Place du Caire mais il y en avait plusieurs autres, secondaires, dont celle-ci située rue Réaumur. L'origine du nom est bien sûr dû au fait que tous les éclopés qui mendiaient dans la journée retrouvaient la santé le soir !
La cour des miracles par Brueghel
L'immeuble possède de très belles portes en ferronnerie ornées de médaillons dorés représentant des moyens de locomotion faisant référence à la vitesse.
Un steamer : sympas les vagues !
Une voiture de course
Un ballon-dirigeable
Un aéroplane
J'ai loupé deux médaillons : Anne-Marie a un horaire à respecter... Je les ai trouvés sur le net, très bien photographiés (et donc mis en valeur) par PHB.
Une locomotive à vapeur
Une montgolfière
Très difficile de prendre une bonne photo du 97 de la rue Réaumur : dans cette rue du quartier du Sentier, la circulation est intense...
Par contre, les larges surfaces vitrées de ces immeubles à vocation industrielle et commerciale offrent de beaux reflets. A noter également les deux oriels en bossage ornés de guirlandes de fleurs et surmontés de frontons brisés.
Les trois travées centrales portent au premier étage de jolis mascarons.
Charmant ce balcon art déco en fer forgé !
Et curieux cet immeuble d'angle (N°101 de la rue Réaumur) : pas facile à meubler ! Il 'est vrai qu'à cette époque les canapés étaient de taille modeste et en arrondi...
Superbe, ce balcon, non ?
Pour la sobriété, on repassera ! Mais avouez que l'ensemble est magnifique tout de même. A part ça, soit les heures des tailleurs de pierre n'étaient pas chères payées, soit l'architecte disposait d'un budget énaaaauuuurme (?)
De jolies cariatides engainées supportent l'un des balcons de l'immeuble.
NB : on dit d'un atlante ou d'une cariatide que la statue est engainée quand on ne représente que le haut du corps, le bas étant "gaîné" dans une colonne.
L'entrée de cet autre immeuble se situe toujours sur la rue Réaumur, au numéro 116.
Le portail d'entrée est surmonté de deux imposants atlantes dont le bas du corps se fond dans une sorte de colonnette enguirlandée de fleurs : Art Nouveau oblige.
Sur le fronton triangulaire, Diane accompagnée de deux amours
Au niveau des ornementations des balcons d'angle, on peut voir caducées et cornes d'abondance représentatives de l'activité commerciale du quartier.
L'immeuble voisin, au 118, a été construit en 1906 pour un usage commercial ainsi qu'en témoignent ses larges baies vitrées. Celles-ci n'ont rien de froid car l'architecte les a agrémentées d'un décor de feuillages et de volutes inspirées de l'Art-Nouveau.
Il a été primé au concours des façades de la ville de Paris.
De la sobriété dans l'art-Nouveau pour cet immeuble situé au 124 de la rue Réaumur. Avouez qu'il se remarque dans le paysage avec sa structure métallique !
Trois bow-windows au quatrième étage rompent la monotonie de sa façade et autorisent les balcons du cinquième : astucieux !
Quittons un instant la rue Réaumur pour emprunter la rue Montmartre.
Au Numéro 142 se tient l'immeuble édifié en 1883 pour abriter le siège du journal "La France".
Deux atlantes, très réalistes et revêtus d’une dépouille de lion, et deux figures de cariatides symbolisant, à gauche le Journalisme et à droite la Typographie, mettent en valeur l’enseigne du journal située sous le balcon du premier étage.
Au rez-de-chaussée de l'immeuble une plaque rappelle l'Histoire.
Jolies ces décorations de balcons, non ?
Que de souffrance dans le visage de cet atlante engainé qui peine à soutenir sa charge... La signature du sculpteur (Louis Lefèvre) est inscrite dans la pierre.
"Le Journalisme" tient la plume de l'écrivain...
"La Typographie", elle, est accompagnée du matériel adéquat.
C'est en sortant du Journal pour aller déjeuner avec ses amis que Jaurès a été assassiné dans ce café (appelé à l'époque "A la chope du croissant") le 31 juillet 1914. Un plaque le rappelle sur la devanture qu'Anne-Marie nous commente.
Beaucoup de ressemblances entre le 130 rue Réaumur et le N°97 vu plus haut. Sa structure métallique et ses larges baies vitrées intercalées entre des pilastres à chapiteaux composites confèrent à l'immeuble une très grande légèreté.
C'est depuis l'extrémité de la rue Léon Cladel qu'on en a la plus jolie vue car il s'agit d'un immeuble d'angle orné d'une rotonde.
Caducées... En veux-tu en voilà !
Cet immeuble en pierre de taille avec dôme et horloge (au N° 132-134) a été construit en 1899-1900 pour une banque. Immeuble primé au Concours des façades de la ville de Paris.
En face, au 121, ce n'est que dômes et courbes : les règlements d'urbanisme de 1884 et 1902 poussent au gonflement des toits ; en 1893 l'autorisation des bow-windows entraîne l'ondulation des surfaces pour le plus grand plaisir de nos yeux qui s'écarquillent...
Admirez l'élégance de ce petit clocheton dont la toiture est en écailles...
Chemin faisant, nous voici arrivés à la Bourse : on est bien ici dans le quartier des affaires.
Au 2, rue du Quatre Septembre (rue qui prolonge la rue Réaumur) se trouve un immeuble dont le porche est muni de cariatides engainées dues au ciseau d'Aimé Millet.
Un peu plus loin, au numéro 12, le sculpteur (le même Aimé Millet) a choisi de les travailler en pied et de les pourvoir d'ailes ! Elles étendent le bras et la main chargée d’épis vers le motif couronnant l’arcade.
Au 18 de la rue du Quare Septembre se trouve un immeuble qui occupe tout un pâté de maisons. Il s'agit de la succursale parisienne du Crédit Lyonnais construite dans le dernier quart du XIXème siècle.
Le 5 mai 1996 il est l'objet d'un très grave incendie qui mobilise 600 pompiers : le feu est maîtrisé au bout de 19 heures mais les dégâts sont très importants et la banque doit revendre l'immeuble à un grand groupe d'assurances américain.
L'immeuble s'appelle maintenant "Le Centorial", ce qui a permis de respecter le sigle CL sculpté dans la pierre...
Faisant le tour du pâté de maison, nous arrivons sur le Boulevard des Italiens, devant le Gaumont Opéra, qui, une fois de plus offre à nos yeux une très jolie coupole.
Dès le début des années 1900, les exploitants de cinéma avaient compris le parti qu’ils pouvaient tirer de l’installation en façade d’atlantes ou de cariatides, et ainsi trouvaient là le moyen d’élargir leur public en attirant une clientèle plus huppée. Cette démarche détermine une politique de séduction utilisant les ressources de la sculpture afin d’annoncer le luxe du décor de la salle en évoquant celui des plus grands théâtres du boulevard.
A l’étage supérieur, quatre cariatides symbolisant la Folie, la Comédie, la Satire et la Musique sont dues au sculpteur Jules Salmson.
Je suppose que celle-ci est celle représentant la Comédie...
Notre balade architecturale se termine au 3, rue de la Chaussée d'Antin : on y trouve (encore !) un balcon soutenu par un atlante et deux cariatides.
NB : Un site sur le net répertorie presque toutes les cariatides et les atlantes de Paris : ICI.
Allez, un petit Quizz pour terminer : ces cariatides sont-elles engainées... ?
La réponse est dans le texte ! Il suffit de le lire...
Bon courage à vous !
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C'est au sud-est de la Capitale que m'entraîne aujourd'hui notre randonnée bimensuelle avec Générations 13 conduite par Jacqueline.
En gare de Sucy-en-Brie vers les 10 heures du matin...
Une maison à l'architecture intéressante...
Quel est cet arbre porteur de gros fruits orangés ? Jean-Pierre nous précise qu'il s'agit d'un plaqueminier.
Quésako.... ? Mais c'est un arbre à Kakis bien sûr !
Originaire de la Chine, ses fruits ressemblent à de grosses tomates tirant vers l'orange. Astringent car riche en tanins quand il n'est pas mûr, il devient délicieux à maturité. L’Europe ne l’a découvert qu’au XIXe siècle et en France ce n’est qu’en 1870, à Toulon, que les premiers plaqueminiers sont plantés. Les méridionaux ont été les premiers à savourer ce nouveau fruit exotique.
A la Claude Monet...
Un tronc tout à fait impressionnant
Le Morbras est un affluent de la Marne.
Nous voici arrivés à l'entrée du Parc départemental du Morbras. Celui-ci s'étend sur plus de 12 hectares le long de la rivière.
Paul nous raconte l'histoire liée à ce parc.
Il fut, au début du siècle, le cadre des promenades des héros de Raymond Radiguet dans "Le diable au corps", premier roman paru en 1923. C'est le récit d'une histoire d'amour entre un jeune garçon et une femme tandis que le fiancé de cette dernière se bat sur le front durant la Première Guerre mondiale. Cette œuvre marque les esprits par l'extraordinaire sens de la formule de son auteur, et surtout le mythe qui l'entoure (Radiguet est mort à l'âge de 20 ans).
Raymond Radiguet (1903-1923)
En avril 1917, Raymond rencontre Alice Serrier, une jeune voisine de ses parents à Saint-Maur qui vient de se marier avec Gaston, parti au front. La liaison de Radiguet (14 ans) avec Alice alors que le mari de celle-ci est dans les tranchées inspirera Le Diable au corps. Cette liaison ne durera qu'un an et, à partir de 1918, il s’éloignera peu à peu de la jeune femme.
Cependant, Raymond Radiguet niera toujours la dimension autobiographique de son roman.
Nous voici partis pour la traversée du parc (cliquer ICI pour voir le pdf associé).
Il faut de bons yeux pour apercevoir ces cyclamens !
Jean-Pierre nous dit que cet arbre est un mûrier. Il devrait bientôt prendre de belles teintes orangées...
A l'entrée de la Forêt Notre-Dame, des panonceaux indicateurs.
Cliquez sur la photo pour lire son contenu.
A la bonne heure : voici une indication de lieu...
Seules Eliane et Marie-France pourrons comprendre ce trait d'humour !
Après une belle promenade bien boueuse dans la Forêt domaniale de Notre-Dame..., direction les Orchidées Vacherot et Lecoufle pour la partie "culturelle" de la randonnée.
Un petit film nous y attend : on y apprend tout sur l'orchidée et ses créateurs qui ont été consacrés "Champions du monde" lors du 18ème congrès en 2006.
Dans la serre, les photos sont interdites mais heureusement on peut en trouver sur le site internet de cette maison créatrice et sélectionneurs d'orchidées depuis 130 ans.
Cette famille d'horticulteurs officie à Boissy Saint-Léger (Val-de-Marne) et c'est aujourd'hui Philippe, arrière-petit-fils du fondateur, et sa femme Françoise, qui dirigent l'entreprise familiale créée en 1886. Allier le savoir-faire à la modernité était un pari difficile, que l'entreprise a remporté au prix d'une ténacité et d'une créativité débordantes.
Ne me demandez pas leur nom...
Eh non, ce n'est pas la même...
A coup sûr : c'est un Phalaenopsis, la plus commune d'entre elles.
Celle-ci est déjà plus élaborée.
Les blanches sont très belles aussi...
Il y en a pour tous les goûts ! Pour toutes les bourses, c'est moins vrai : les prix sont élevés, travail et consécration oblige...
Merci Jacqueline pour cette belle balade.
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Départ Gare de Lyon ce jeudi en direction de Montargis : arrivée à Vulaines-sur-Seine vers 10 heures. Le temps n'est pas super beau mais il ne pleut pas.
Maguy est une "nouvelle" qui fait tout de même sa troisième randonnée avec nous. Toujours souriante, elle a été tout de suite adoptée par le groupe.
Jacqueline nous explique les nouvelles règles : il faut désormais par-ti-ci-per !
Les couleurs d'automne battent leur plein.
Voici la maison que Stéphane Mallarmé occupa à Valvins : il s'agit d'un hameau de Vulaines, cité comme lieu de baignade sur la Seine lors des séjours de Louis XIV à Fontainebleau par Alexandre Dumas dans "Le Vicomte de Bragelonne".
Sur la façade de la maison un bronze représente le poète.
La chambre de Mesdames Mallarmé
Accrochée au mur, une photographie faite par Degas représentant Mallarmé et Renoir.
De 1895 à 1896, Edgar Degas se passionne pour la photographie et réalise notamment une série de portraits et d’autoportraits, dans des intérieurs et en lumière artificielle. L’artiste fait poser ses modèles selon une idée très précise et cherche, à travers ce médium, des nouveaux effets de lumière et de clair-obscur.
La salle à manger où se trouve la pendule de Saxe qui sonne treize heures...
A l’automne 1864, Mallarmé rapporte de Londres à sa femme Marie cette petite pendule en porcelaine de Saxe aux motifs floraux. Elle décore d’abord leur appartement de Tournon en Ardèche où Mallarmé occupe son premier poste comme professeur d’anglais. Eblouie par sa splendeur, Marie Mallarmé ne cesse de la contempler. Cette œuvre est présentée dans la salle à manger qui a été réaménagée.
Poème en prose : Frisson d'hiver
"Cette pendule de Saxe qui retarde et sonne treize heures parmi ses fleurs et ses dieux, à qui a-t-elle été ? Pense qu'elle est venue de Saxe par les longues diligences autrefois. (...)"
Le Boudoir
Ce cabinet japonais laqué de style extrême-oriental se trouvait dans l’appartement parisien de Stéphane Mallarmé. Il a été apporté à Valvins après la mort du poète. Il témoigne de la vogue du japonisme qui déferle sur l’Europe dans la seconde moitié du 19ème siècle. Mallarmé possédait d’ailleurs d’autres objets, éventails et kimonos, de style japonisant.
La chambre du poète
Un jeu de glace fait croire qu'il va entrer par la porte entrouverte !
La chambre de Geneviève
Comme son père, Geneviève aime les souvenirs et les vieux objet. Elle décore sa chambre presque comme un petit musée avec les portraits de son père et de sa famille. Elle y met aussi des objets qui lui appartiennent comme son piano.
Lanterne magique de marque Lapierre (vers 1885)
Elle a servi à projeter les plaques de verre peintes en 1896 par Julie Manet, pupille de Mallarmé, après la mort de sa mère, Berthe Morizot.
Et maintenant, sus à la cueillette des pommes ! Le jardin en regorge...
Il suffit de se baisser pour les ramasser.
Elle est bonne cette Reine des Reinettes, Jacqueline ?
Provisions rangées, nous repartons pour notre balade.
Voici à peu de choses près la vue que Mallarmé avait sur la Seine depuis sa chambre.
Un peu plus loin, une guinguette où il ne doit pas être désagréable de déjeuner.
Le chemin se sépare : mais où aller... ? Apparemment les "pros" n'hésitent pas une seconde !
Traversée de Samois-sur-Seine
Une jolie statue de Django Reinhardt qui acheta une maison à Samois deux ans avant d'y mourir.
Prenez le temps de regarder cette vidéo sur la vie de Django Reinhardt tout en écoutant sa musique... La vidéo est visible en cliquant sur "Regarder sur Youtube".
Il suffit de passer le pont et c'est tout de suite l'aventure, comme aurait dit Brassens.
Vais-je parvenir à rattraper le groupe ?
Ces oies bernaches sont la raison de mon retard.
Pique-nique sorti du sac en bord de Seine
Jacqueline avait repéré ces oies. Elle me propose de les faire s'envoler...
Waaaooohhh...
Voici la maison de Django Reinhardt
Sympa la petite maison de poupée voisine !
Appréciées les chaussures de randonnée pour marcher sur ces pavés...
Un petit passage à couvert très rigolo
Au sortir de la forêt, on aperçoit la civilisation : au loin, le village de Fontaine-le-Port, notre but.
La gare de Fontaines-le-Port, nous dit ce panonceau, a remporté en 1955 le prix de la plus jolie gare de France : je n'ai rien trouvé sur le net à ce sujet !
A vous de juger
Retour Gare de Lyon
Cette fois-ci, je crois que c'est Marie-Annick qui dirigeait la balade, non ?
Merci à elle pour ce beau parcours
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Pour cette première randonnée d'automne, direction le sud de Paris : nous nous rendons en effet aujourd'hui à Jouy-en Josas où se trouve le Musée de la toile du même nom que Jacqueline a mis au programme des visites.
A la gare du "Petit Jouy les Loges", une petite photo vite fait bien fait : Jacqueline n'a pas l'habitude d'attendre les retardataires car son atelier s'intitule "randonnée 4 à l'heure" et nous devons être au musée à 11 heures pétantes !
Le Château de l'Eglantine a été construit en 1891-1892 pour Emile Franck, un riche parisien. Après être passé entre différentes mains, il est racheté en 1979 par la municipalité qui y installe en 1991 le Musée de la Toile de Jouy. Une construction moderne baptisée "l'Orangerie" y a été adjointe : elle abrite les expositions temporaires.
Une fois de plus Jacqueline a commandé le soleil comme vous le voyez !
J'ai emprunté cette photo à mon fidèle ami internet car elle rend bien compte des jardins qui précèdent le château : le site du Musée explique qu'ils ont été créés par pour rappeler les couleurs des tissus qui séchaient à l'époque sur les terrains de la manufacture .
Nous sommes vint-trois aujourd'hui à participer à cette balade (et la liste d'attente est longue paraît-il)...C'est la rançon du succès de Jacqueline qui insuffle un vent de bonne humeur au sein du groupe. Deux nouvelles recrues tout de même aujourd'hui qui j'espère me pardonneront d'avoir oublié leurs prénoms...
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Au premier étage du Musée, une frise rappelle les différentes étapes de la fabrication.
La manufacture a été fondée en 1760 par Christoph-Philipp Oberkampf. un industriel allemand naturalisé français en 1770 après dix ans de résidence en France. L'emplacement de la manufacture fut choisi en raison de la présence de la Bièvre et de ses qualités chimiques propices au lavage des toiles. Cette manufacture devint rapidement l'une des plus importantes "indienneries" du XVIIIème siècle et a laissé son nom dans l'histoire de l'art décoratif.
Pas vraiment évident de faire des photos dans le Musée qui est, soit trop éclairé par les vitres, soit dans la pénombre pourtant nécessaire à la conservation des étoffes...
Les différentes étapes de fabrication
► 1 - Lavage des toiles blanchies
La toile brute est lavée puis battue au fléau pour enlever la gomme et les apprêts du tissage.
► 2 - Grillage et calandrage
Elle est ensuite passée sur du métal chauffé pour en ôter le duvet de coton. La toile est relavée, séchée, puis passe à la calandre (entre deux cylindres appelés "rouleaux de calandage") qui en écrase le grain pour une meilleure impression sur une surface rendue lisse.
Deux techniques d'impression des motifs : planches de bois gravées en relief pour les motifs polychromes, plaques et rouleaux de cuivre gravés en creux pour les motifs monochromes.
► 3 - Impression au bloc de bois
Le mordançage (à l'aide de sels métalliques) est une étape souvent incontournable de la teinture textile végétale artisanale. Il a pour fonction de créer un pont chimique entre les fibres textiles et les teintures naturelles, ces dernières n'ayant pas suffisamment d'affinités chimiques avec la fibre pour pouvoir s'y fixer durablement. De la bonne consistance du mordant épaissi de gommes dépend la netteté du motif. On imprime un mordant par nuance de couleur.
► 3bis - Impression à la plaque de cuivre
Un seul mordant imprimé. Après chaque mordant, la toile est séchée.
► 4 - Bousage en cuve
La toile est trempée dans un bain de bouse de vache afin d'éliminer les gommes utilisées pour épaissir les mordants.
► 5 - Bains de teinture
Les toiles attachées bout à bout sont plongées dans un bain de teinture bouillant à base de garance. Un enfant actionne un moulinet qui maintient les toiles en mouvement pour les teindre uniformément.
► 6 - Blanchiment sur herbe
Les parties non mordancées sont devenues légèrement colorées. Il faut donc les blanchir. Les toiles sont étendues dans les prés, motif en dessous, arrosées sept à huit fois par jour pendant six jours.
► 7 - Pinceautage à la main
Les pinceauteuses ajoutent à la main les petits détails de couleur. Le vert est obtenu par superposition de bleu et de jaune jusqu'à l'invention du vert solide en 1806.
► 8 - Séchage des toiles
Après un dernier lavage les toiles sont suspendues pour sécher le long d'un haut bâtiment nommé "l'étendard".
► 9 - Lissage glaçage
Un apprêt à base de cire et d'amidon peut être tissé à la ville d'agate sur la toile pour lui donner un aspect brillant.
► 10 - Pliage et expédition
Les toiles sont aplaties et emballées pour l'expédition.
Et maintenant une visite (un peu rapide à mon goût...) du Musée avec le sourire de Françoise
En France, dès la fin du XVIe siècle, des navires revenaient des Indes chargés d’épices et d’étoffes de coton aux coloris chatoyants - les indiennes - qui connurent un très grand succès auprès du public. Ces cotonnades colorées étaient réputées plus agréables à porter, plus faciles d’entretien et plus durables et elles convenaient aussi bien au vêtement qu’à l’ameublement.
Cependant, ces nouvelles importations heurtaient les intérêts des fabricants « d’étoffes nationales », drapiers normands et soyeux lyonnais en premier lieu. Tant que Colbert vécut, leurs protestations restèrent vaines, en dépit de leurs solides arguments mercantilistes ; après sa mort, son rival Louvois n’eut plus les mêmes raisons de temporiser. Ce dernier porta un coup d’arrêt à cet « engouement social » des Français pour les indiennes et instaura, dès octobre 1686, une véritable prohibition de ces étoffes « exotiques », allant à l’encontre du goût du public dans l’ensemble du royaume.
Le jeune Oberkampf grandit dans une famille de teinturiers allemands établie en Suisse. Il apprend le métier avec son père, fabricant de toiles imprimées (indiennes). Lorsque, fin 1759, arrive enfin la levée de la prohibition, il propose au suisse du roi Louis XVI, Antoine Guerne, dit "Tavannes", de s'associer avec lui pour la création, à Jouy-en-Josas, d'une manufacture d'indiennes dont il devient le directeur en 1760. A ses débuts, il bénéficie de l’aide de son père : procédé d’impression du bleu inventé par son père, envoi d’ouvriers qualifiés et achat de toiles de grande largeur et de produits pour la teinture, difficiles à trouver en France.
Oberkampf par François Gérard - 1819
Afin de donner plus d'étendue à ses opérations, Oberkampf s'associe M. Sarrasin de Maraise ; les fonds qu'il lui apporta, ses connaissances dans les affaires et ses conseils, rendirent cette association très avantageuse pour l'un et pour l'autre, et elle ne finit qu'en 1788, par la retraite de M. de Maraise, avec une fortune des plus considérables.
Le couple de Maraise, associés d'Oberkampf
Les produits...
Les outils...
La manufacture suivit toujours le goût de l'époque.
Ici un coton imprimé à la planche de bois intitulé "Obélisque, pont et ruines" - vers 1770
Marie-Antoinette, reine de France, est cliente de Jouy pour ses habits et son mobilier. Les archives nationales mentionnent dans sa garde-robe "une robe sur considérations (paniers) en toile de Jouy choisie par la reine. En 1784, Oberkampf fournit les tissu de la bibliothèque de la reine dans ses nouveaux appartements de Versailles.
Fragment d'une robe de Marie-Antoinette (coton imprimé à la planche) - vers 1780
Même dans les compositions végétales, la manufacture de Jouy suit le goût de l'époque. Elle imprimera ainsi plusieurs dessins avec des Ananas. Ce fruit, découvert par Christophe Colomb, est cultivé avec succès à Versailles dans le potager du roi entre 1754 et 1782. On sait que les dessinateurs de Jouy ont également accès à des planches botaniques dont ils s'inspirent.
Le petit buveur : siamoise imprimée à la planche de bois - mai 1784
Le buveur de Watteau copié d'une gravure d'Aveline est placé dans un décor d'arabesques et de motifs picotés.
Les scènes de genre imprimées à la plaque de cuivre sont nombreuses en Angleterre dès les années 1760. Oberkampf en achète et s'en inspire.
La diseuse de bonne-aventure - Manufacture anglaise
Oberkampf s'adjoint de grands peintres comme Jean-Baptiste Huet qui exécuta le dessin ayant servi à fabriquer le coton ci-dessous imprimé sur plaque de cuivre. Son dessin répond aux exigences d'Oberkampf pour s'adapter au "nouveau goût" pour l'antiquité et les motifs géométriques.
Sous le Premier Empire, on honore la récente découverte de l'Egypte.
Cependant, si les nouveaux motifs plaisent, les anciens sont toujours réédités et toujours vendus.
Redescendant au rez-de-chaussée, la visite se termine par le "salon Oberkampf" : le mobilier de la famille Oberkampf, agrémenté de portraits, est présenté grâce à un dépôt du musée du Louvre. Une ré-édition d'un motif floral polychrome permet de se rendre compte de l'effet produit par un décor en toile de Jouy.
Maquette de ce qu'était la manufacture à l'époque : on peut y voir les toiles sécher sur l'herbe.
Il est temps, nous dit Jacqueline, de reprendre la balade...
Une grimpette raisonnable
Pique-nique au bord de l'étang...
Pas désagréable n'est-ce pas Francine ?
Sous-bois de conifères cette fois-ci
Nous reprenons ensuite le train à Bièvres, mais attention, pas n'importe quel train : le train "Versailles" décoré avec des vues du château et des jardins grâce à un partenariat entre la Sncf et le Château.
Jean-Pierre et ses copines ont opté pour un petit salon tandis que le reste de la troupe a préféré prendre de la hauteur.
On peut même y apprendre l'Histoire...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Merci Jacqueline pour cette journée en bonne compagnie.
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En ce vendredi plutôt clément, nous sommes allés à la rencontre d'Hector Guimard guidés par Anne-Marie qui nous avait donné rendez-vous sur la place de la Porte de Saint-Cloud.
Les deux fontaines qui ornent la place datent de l'Exposition internationale des Arts et Techniques de 1937 qui laissera dans Paris de nombreux témoignages comme le Palais de Tokyo ou le nouveau Palais de Chaillot.
Elles sont l'oeuvre de Paul Landowski (1936) et ont pour titre "Les sources de la Seine". L'une représente la vie citadine et l'autre la vie à la campagne comme ci-dessous.
Dommage qu'elles soient maintenant devenues stériles même si c'est pour de bonnes raisons (des raisons de préservation). Les voici en fonctionnement dans les années 1930.
Non loin de là, le Hameau Michel-Ange ouvert en 1883 tout près de la rue du même nom.
Au fond, un immeuble Art déco.
Quel havre de paix en plein Paris !
Nous voici maintenant dans l'avenue de la Frillière : avouez que c'est top !
Au numéro 9, un immeuble construit par Hector Guimard pour la "Société des immeubles propres à l'Education et à la Récréation de la Jeunesse" : il s'agit de l'ancienne école du Sacré-Cœur. Il constitue un tournant entre son oeuvre de jeunesse et sa première période Art Nouveau.
Avant que le rez-de-chaussée ne soit fermé par des vitrages, il constituait la cour de récréation des enfants.
Cet immeuble est à rapprocher de cette "Vue d'un marché avec salle au-dessus" de Viollet-le-Duc.
Au numéro 10, juste en face, se trouve la Villa Claude Lorrain, fermée par un code bien sûr.
Tournant à droite au bout de l'avenue de la Frillière, on arrive à l'Avenue Georges Risler : Même si le vocable d'avenue semble un peu pompeux..., il n'en demeure pas moins que celle-ci vaut le détour, donnant accès à deux Villas pleines de charme.
A l'entrée, l'église de tous les saints de la terre Russe : une petite chapelle orthodoxe en fait
Où va se nicher la végétation tout de même...
Au 77 rue Boileau, une façade élégante Art Nouveau datant de 1902
L'ancien atelier de Jean-Baptiste Carpeaux se trouve au 39 Boulevard Exelmans. Une "pelle" en raconte l'histoire.
Deux statuettes en pierre rappellent sur la façade le métier de l'artiste.
Le pêcheur à la coquille, l'une des oeuvres les plus renommées du sculpteur
Et cette jeune fille avec la main dans les cheveux dont je n'ai pas trouvé trace sur le net.
Si certains en doutaient, la signature fait foi !
Rejoignons l'avenue de Versailles, le 142 plus précisément qui fait l'angle avec la rue de Lancret : ici se trouve un immeuble dit "de rapport" d'Hector Guimard dans le style Art Nouveau (l'immeuble Jassedé, Louis Jassedé étant un promoteur).
Il a beaucoup de "gueule" je trouve (j'adore la forme des mansardes).
La porte d'entrée principale de l'immeuble (Photo Lonzac)
Le côté rue de Lancret, même s'il ne constitue pas la façade principale de l'immeuble a été soigné également comme le montre cette photo d'une bouche d'aération.
Le groupe devant l'Hôtel Deron Levent (Guimard - 1905- 1907) situé, comme le montre la photo, au sein de la Villa de la Réunion : Charles Deron Levent était un négociant en textiles.
Juste à côté se trouve l'Hôtel Jassedé (1893) qui ne manque pas d'allure lui aussi. Guimard y a associé la pierre à la céramique et opté pour une franche dissymétrie.
Élégance de la grille de fermeture ornée de scarabées
La plaque de rue en céramique
En direction de la rue Jouvenet
Encore un bel immeuble au Numéro 39 de la dite rue : Art Déco celui-là sans conteste,
Même si le numéro de la rue est encore influencé par l'Art Nouveau.
On débouche alors sur la rue Boileau.
L'ambassade d'Algérie y a élu domicile au Numéro 40 : il s'agit de l'Hôtel Danois qui a été bâti en béton en 1908 par l'architecte Joachim Richard dans un style orientalisant.
Juste à côté, le Hameau Boileau ainsi appelé du fait que l'écrivain y habita.
Boileau dans la cour de son jardin à Auteuil : la campagne près de Paris...
Boileau a vécu presque 25 ans à Auteuil : en 1685, il achète au 26 de la rue des Garennes (actuelle rue Boileau) une maison à un étage tapissée de vigne dont le jardin atteint l'entrée de l'actuel hameau. Plus tard, après sa mort, la maison fût fréquentée par Voltaire, ami de son nouveau propriétaire.
L'endroit n'a pas trop changé.
Pour mémoire, Boileau a écrit dans "De l'Art poétique" des vers que tout le monde connait bien.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.C'est également Boileau qui a figé la forme actuelle de l'expression "appeler un chat un chat" dans un vers de sa première Satire : "J'appelle un chat un chat et Rollet un fripon" (ce Rollet était un procureur véreux)...
Anne-Marie se repère dans sa documentation...
Nous sommes au pied de l'ancienne Auberge du Mouton Blanc où Molière, Racine, Boileau et La Fontaine tenaient table parfois en compagnie de Ninon de Lenclos ou de la Champmeslé, fameuse tragédienne française (c'est pour celle-ci que Racine, amant de l'actrice, écrivit ses plus grandes pièces).
Avez-vous remarqué que maintenant Anne-Marie se munit d'un
Sympa !
On l'entend mieux parmi le bruit de la circulation parisienne.
Une maison du XIXème siècle : on peut la reconnaître à ses volets en bois et y voir, comme nous l'a fait remarquer Anne-Marie, une poulie destinée à hisser des matériaux à l'étage.
La grille d'Honneur du Lycée Jean-Baptiste Say : à l'origine les bâtiments servaient à une manufacture de laine et de cachemire (à la mode depuis la campagne d'Egypte) appartenant à M. Ternaux Roussseau.
Au 6 de la rue du Buis se trouve un petit immeuble dans lequel habita Olympe de Gouges.
Auteur de nombreux romans et pièces de théâtre, elle s’engage dans des combats politiques en faveur des Noirs et de l’égalité des sexes. Son écrit politique le plus célèbre est la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (septembre 1791), véritable manifeste du féminisme adressé à Marie-Antoinette.
Dans le camp des Girondins, elle prend la défense de Louis XVI en tant qu'homme et accuse Robespierre et les Montagnards de vouloir instaurer la dictature par la violence.
Arrêtée le 20 juillet 1793, elle sera jugée sommairement (sans avocat) le 2 novembre et exécutée le lendemain (alors qu'elle était probablement enceinte) sur l'échafaud.
Elle n'avait que 45 ans...
Il y a eu un débat récemment qui la concernait : François Hollande a choisi cette année 4 résistants au nazisme (2 hommes et 2 femmes) pour entrer au Panthéon. Olympe de Gouges, pourtant arrivée en tête de la consultation sur internet organisée par le Centre des Monument Nationaux, aura peut-être sa chance l'an prochain... ?
Détail de la façade
Edicule Guimard pour la station de métro Eglise d'Auteuil
L'église d'Auteuil, la voici : elle est de style romano-byzantin et date des années 1890. Le village d'Auteuil ayant été rattaché à Paris en 1860, la ville participa à sa construction.
En témoigne le blason de Paris situé sur le côté de l'église
Il est battu par les flots mais ne sombre pas !
(autrement dit : Fluctuat nec mergitur !)Notre Dame d'Auteuil : Vierge à l'Enfant de Henri-Charles Maniglier (1882)
Pour la petite histoire, à l'origine trouvée gênante car au milieu du porche, elle fût déplacée dans le jardin du presbytère et ne retrouva sa place, sur le côté du porche cette fois-ci, qu'en 1988...
A l'angle de la rue d'Auteuil, un plaque commémore l'emplacement d'une ancienne maison de campagne de Molière. Cliquez sur l'image pour la voir mieux.
Et encore un immeuble Art Nouveau... Un ! (rue du Père Brottier)
Nous avons maintenant rejoint la rue Jean de La Fontaine : au numéro 60, on trouve l'Hôtel particulier construit par Hector Guimard pour Paul Mezzara, industriel du textile et créateur de modèles de dentelles. Il s'agit là, parait-il, d'une de ses réalisations les plus réussies.
Quelle élégance dans la ferronnerie du balcon !
La porte d'entrée est en "faux bois" peint, typique de l'Art Nouveau.
Admirez la finesse de la grille donnant sur la rue.
Un peu plus loin dans la rue, voici la Fondation des orphelins apprentis d'Auteuil créée en 1866 par l'Abbé Louis Roussel. Fondation catholique, sous tutelle du Ministère de l'Intérieur, de l'Archevêché de Paris et de la Congrégation du Saint-Esprit, elle se consacre à l'accueil, la formation et l'aide à l'insertion des jeunes en difficultés sociales.
Qui dit édifice religieux dit cloître...
Gagné !
Il se trouve derrière cette colonnade... Si vous cliquez, vous verrez le nid !
Au fond de la cour, la Chapelle dédiée à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, que le Père Daniel Brottier, co-fondateur de la Fondation, choisit pour être la protectrice de ses orphelins.
Notre promenade tire maintenant à sa fin : ce très bel immeuble se situe rue Agar, du nom d'une tragédienne de la fin du XIXème siècle aussi célèbre que Rachel ou Sarah Bernhardt.
Moi, je connaissais les deux autres ! (je n'ai pas d'actions dans ce pressing, la photo n'était tout simplement pas facile à prendre...).
La plaque de rue, en harmonie avec le style de l'immeuble, Art Nouveau...
Et encore un !
N'en jetez plus : la cour est pleine...
Gouttières décorées : jusqu'où va le détail !
Le bouquet final
Le Castel Béranger occupé par Hector Guimard lui-même (au rez-de-chaussée)
Le Hameau Béranger puise son inspiration dans le Moyen-Age et dans la nature.
En levant les yeux, un drôle de chat...
Un clin d'oeil à lui-même : Guimard s'est représenté sous la forme de ces masques décorant le balcon.
L'architecte conçoit des hippocampes en ferronnerie, sortes de gargouilles sans fonction autre que décorative.
Superbe, non ?
Un autre animal bizarre...
Revenons sur terre avec ce portail d'entrée à la grille ondulante.
Le vestibule est tapissé de panneaux de grès vernissés d’Alexandre Bigot, aux tonalités cuivrées et aux formes étranges.
Nous ne sommes pas loin de la Tour Eiffel mais surtout tout à côté de la Maison de la Radio.
Fin de la ballade...
ou presque : juste un dernier coup d'oeil sur ce curieux immeuble du 18 de la rue de l'Assomption, construit en 1925 par Charles Lemaresquier.
Étonnante sculpture d'un Bacchus "vomissant" (il y avait beaucoup de vignes autrefois dans l'arrondissement) : est-ce la raison de cette sculpture... ?
Un grand merci Anne-Marie
pour ton guidage super efficace
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