• Aujourd'hui, Anne-Marie nous proposait, dans le cadre de ses "Petites promenades dans Paris", une visite guidée de la Cathédrale russe orthodoxe Alexandre Nevsky située au 12 rue Daru dans le 8ème arrondissement, tout près du parc Monceau.

    Celle-ci est enserrée entre deux pavillons mansardés d'époque XIXe siècle dans lesquels est logé le personnel clérical.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Aujourd'hui, le temps est bouché et il fait frisquet : on n'est plus habitués ! Nous attendons cependant dehors jusqu'à l'ouverture de l'église à 15h (et ceci jusqu'à 18h), admirant les tours et leurs bulbes dorés.

    Je n'ai pas retenu le nom de la conférencière mais celle-ci était très intéressante. N'ayant pris que des photos (pas de notes), je ne transcrirai ici que ce qui m'en reste à ce jour, aidée par internet. Certaines personnes ont réussi je crois à faire les deux. Moi, je n'y arrive pas. L'idéal serait de partager nos compétences !

    L’église possède une architecture hybride et est en forme de croix grecque : de style byzantin à l’intérieur mais de style moscovite à l’extérieur. Ses cinq bulbes dorés sont dotés de flèches qui s’élèvent à plus de 50 m. (le chiffre cinq est symbolique dans cette religion). La flèche centrale représente le Christ tandis que les autres représentent les quatre évangélistes.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Nous commençons la visite par la crypte qui n'est ouverte au public que durant les offices qui s'y tiennent en français.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Je n'ai bêtement pas pris en photo le pilier central qui partage l'église selon une croix grecque en quatre parties égales, telles que celle-ci.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

     

    Voici mon oubli réparé grâce à cette photo gentiment prêtée par Odile Fabre.

    ☻ Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky

    La conférencière nous explique que dans la religion orthodoxe il n'y a pas de statuaire mais que les décors sont essentiellement muraux et au plafond, seule la partie basse étant laissée à nu.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Sainte Geneviève, patronne de Paris, portant la bible et un cierge : le cierge est le symbole et le rappel du miracle des cierges du chemin de Saint-Denis.

    Sainte Geneviève et son groupe de vierges consacrées avaient pour habitude de se rendre de Paris à Saint-Denis pour prier sur la tombe du Saint, en partant avant l’aube et en effectuant une pause près de l’actuelle Porte de la Chapelle. Un jour qu’une tempête particulièrement violente s’était levée, le vent éteignit leurs cierges les plongeant dans la nuit noire. Revenues de leur confusion, Sainte Geneviève se mit en prières et les cierges se rallumèrent miraculeusement.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La conférencière nous explique ici l'histoire de la construction de la Cathédrale.

    L’apparition d’une église russe à Paris est étroitement liée, comme dans la plupart des pays, à l’échange de missions diplomatiques. Même s'il y avait depuis la venue de Pierre le Grand en 1717 une ambassade russe à Paris, il n'y avait néanmoins pas d'église, en tout cas pas assez grande.

    Paris avait ceci de particulier qu’une grande colonie orthodoxe y était présente, composée de russes mais aussi d’autres nationalités. Après la révolution de 1917, on peut estimer à plusieurs millions le nombre de russes disséminés dans toute l'Europe.

    A partir de 1847, le père Joseph Vassilieff, recteur de l’église russe de Paris, docteur en théologie de l’Académie de St Petersbourg, consacre toute son énergie à ce projet.

    Les conditions sont peu favorables (la guerre de Crimée a lieu de 1853 à 1856) et le gouvernement russe et le St Synode refusent catégoriquement au père Vassilieff toute subvention pour la construction de l’édifice. Il va alors envisager un financement privé, une souscription. Mais il a besoin d’une autorisation pour la lancer et ce n’est qu’en 1856, après deux autres refus, qu’il obtient l’autorisation du tsar Alexandre II d’ouvrir cette souscription.

    Chacun participera à la mesure de ses moyens mais c'est le tsar Alexandre II qui financera le plus gros des travaux sur sa cassette personnelle (150.000 francs-or). En 1857 et 1858, deux parcelles attenantes sont acquises pour la construction de l’église.

    L'église est consacrée en 1861.

    Puis la conférencière nous parle en détail de l'iconostase qui sert à isoler le prêtre des fidèles et qui suit une règle très stricte dans la religion orthodoxe.

    Il est composé de plusieurs parties, trois plus précisément.

    Au centre, la porte royale permet le passage du prêtre vers le monde divin. De chaque côté, deux plus petites portes, les portes diaconales, permettent au clergé non célébrant d'accéder à l'autel.

    La conférencière nous dit que cette iconostase provient d'une autre église et c'est la raison pour laquelle il n'est pas plus grand.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La porte royale de la crypte

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie haute de la porte centrale, une représentation de l'Annonciation.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie basse, les quatre évangélistes

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    De gauche à droite : Saint Paull'archange Gabriel et Marie portant l'enfant Jésus

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    De gauche à droite : le Christ bénissantSaint Jean-Baptiste et Saint Etienne

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Devant l'iconostase des portoirs à icônes : celle-ci représente une Vierge à l'Enfant "qui guide" nous explique notre conférencière.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13 

    Avant de quitter la crypte, un coup d'œil sur l'icône de la Vierge à l'Enfant située à l'entrée.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La conférencière nous explique qu'il s'agit ici d'une Vierge "orante", l'une des trois représentations de la Vierge à l'Enfant dans la religion orthodoxe. Elle porte l'enfant en son sein. 

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    On s'arrête dans le vestibule d'entrée pour le prendre en photo.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    On y voit une très jolie fresque présentée sur un fond de feuillages tourbillonnant du plus bel effet. 

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13 

    Nous rejoignons l'église principale où la visite se poursuit.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    En entrant à l'intérieur on est frappé par l'abondance des décors dorés. (photo Jean-Claude Lafarge)

     Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Mais aussi par la hauteur de la coupole décorée d'une fresque représentant le Christ. Mais si, ouvrez l'œil : on le devine ouvrant les bras pour accueillir ses ouailles. Il me semble que la conférencière avait parlé de séraphins mais je n'en suis plus sûre...

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Sur le net, la photo est meilleure mais minuscule.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie haute de la Cathédrale, une représentation de La Cène.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Tournons nous maintenant vers l'iconostase qui est ici dans une version plus complète, c'est-à-dire à deux étages. Vous apercevez sur la porte royale ici encore l'Annonciation en haut et les quatre évangélistes en bas.

    Dans la partie basse, sur les portes diaconales, le Christ, à droite, voisine l'archange Saint Michel et Saint Alexandre Nevsky, patron de l'église. La Vierge, à gauche, voisine Saint Etienne portant une pierre attribut de son martyre, et Saint Nicolas.

    Le niveau supérieur est consacré, autour de l’icône de la Trinité, aux rois et prophètes de l’Ancien Testament à gauche et à des saints du Nouveau Testament à droite.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Une récente restauration datant de 2014-2015 me permet de vous montrer cette Vierge "de tendresse" (la troisième représentation de la Vierge dans l'église orthodoxe) dans toute sa splendeur. (photo cathédrale-orthodoxe.com)

    Y'a pas photo non ?

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Deux autres Vierges à l'Enfant dans la Cathédrale : celle-ci, "de tendresse", si mes souvenirs sont bons a été volée pendant les campagnes napoléoniennes et a été retrouvée par miracle, c'est le cas de le dire, dans le château de Chenonceau quand la famille des chocolats Menier en fit l'acquisition.

    Il aurait été dommage qu'elle ne trouve pas sa place ici.

    Désolée pour la mauvais qualité de la photo mais l'église est sombre.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Et cette autre "qui guide", dans une posture plus solennelle.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Les personnalités qui sont venues à la Cathédrale :

    Le tsar Nicolas II et son épouse, Alexandra en 1896.

    Pablo Picasso y épouse la danseuse Olga Khokhlova en 1918.

    Henri Troyat s'y marie en 1938.

    Macha Meryl et Michel Legrand s'y marient en 2014.

    Gérard Depardieu s'y fait baptiser en 2020.

    Pour "vivre" une messe orthodoxe à la Cathédrale, regardez cette vidéo tournée pendant un office. Vous y entendrez le chœur (dans l'église orthodoxe la seule musique est celle des voix humaines).

    Ici se termine cette visite qui m'a bien intéressée et beaucoup appris.


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  •  

    Nous avions rendez-vous cet après-midi au métro Cité avec l'Association Paris art et histoire pour découvrir l'ancien Palais de Justice, une visite guidée animée par Bernadette Verdeil et proposée par Anne-Marie Guérin dans le cadre de son atelier "Petites promenades dans Paris".

    Ayant déjà fait la visite en 2019 avec la même conférencière, je vous mets ci-dessous un lien vers le post que j'avais fait à l'époque, avant que ne se tienne le procès de Redouane Faïd qui nous a en partie gâché la visite de cet après-midi, les lieux ayant été complètement réaménagés pour permettre à ce procès de se tenir en toute sécurité.

    Nous étions une bonne vingtaine à nous y retrouver.

    Bernadette Verdeil a changé de look depuis 2019 ! Avec les cheveux courts et brune, la voici maintenant avec une queue de cheval et blonde.

    Elle nous montre ici un plan de l'ensemble des bâtiments du Palais où l'on voit bien la partie récupérée par le Tribunal de Cassation depuis le déménagement de certaines des instances du Palais au sein du nouveau bâtiment construit par Renzo Piano aux Batignolles.

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Pour lire le post de 2019 : cliquez ICI.

    Vous verrez que nous avions visité alors le Palais de Justice en long, en large et en travers ! Voici quelques photos de cette après-midi, prises par Monick en grande partie, que je remercie ici.

    Aux marches du Palais

    Non non, il ne s'agit pas de la chanson bien connue de tous, mais de l'ancien palais des rois de France (depuis Philippe-Auguste jusqu'à Charles V). On y exerçait donc la justice mais pas que...

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

     Une chambre de justice

    Bernadette nous a expliqué que le roi rendait la justice dans un "lit de justice" d'où la notion de chambre. Il s'agissait d'un grand siège garni de coussins où le roi prenait place quand il rencontrait le parlement.

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Chambre criminelle de la Cour de Cassation

    Visite guidée de l'ancien Palais de Justice avec Paris art et histoire

     

    Depuis l'espace des journalistes

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Devant la tapisserie de Beauvais

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Merci à Bernadette Verdeil pour la visite

    et à Anne-Marie pour l'avoir proposée.


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  • Promenade : « En descendant la rue des Martyrs » depuis la place des Abbesses

    dans le 18
    e jusqu’à l’église Notre Dame de Lorette dans le 9e.

    ◄►◄►◄►◄►◄►

    Nous avions rendez-vous au square Jehan Rictus où se trouve le mur des « Je t’aime ».

     

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin 

    Ce mur est constitué de 612 carreaux de lave émaillée.

    311 "Je t'aime" sont écrits non seulement dans les langues courants mais aussi dans des dialectes

    rares ou oubliés (navajo, inuit, le bambara...).

     

    Origine du nom de la rue

     

    Les martyrs en question sont :

     

    Saint Denis, premier évêque de Paris avec ses deux compagnons : Rustique et Eleuthère. Ils

    auraient été décapités ici à Montmartre (Mons Martyrum) vers 250. D’autres versions proposent une

    décapitation sur l’Ile de la Cité en 528. Quoiqu’il en soit, Saint Denis aurait ramassé sa tête puis se

    serait dirigé vers le Nord pour mourir à l’emplacement de l’actuelle basilique de Saint Denis.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Statue de Saint Denis vers 1460 par l'atelier d'Antoine Le Moiturier

    Place des Abbesses :

    Deux abbayes ont coexisté à Montmartre :

    L’abbaye d’en haut qui derrière l’actuel Sacré Cœur. Elle a été fondée au 12e siècle par des bénédictines et il n’en reste plus que l’église Saint Pierre. Cette abbaye d’en haut possédait à mi-pente, là où nous sommes une chapelle consacrée au martyr de Saint Denis. 

    En 1613, l’abbesse Marie de Beauvillers décida de construire, à côté de cette chapelle un second prieuré qui devint l’abbaye d’en bas. En 1682, les bénédictines s’installèrent dans un magnifique monastère de style classique dont il ne reste plus rien aujourd’hui.

    Découverte de la crypte des premiers chrétiens

    Lors de la construction de l’abbaye d’en bas, on découvrit sous la chapelle mentionnée plus haut une crypte. Une légende se propagea alors comme quoi Saint Denis aurait été décapité à cet endroit.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Crypte du martyrium de Saint Denis

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Le groupe se dirige maintenant vers l’église Saint Jean de Montmartre.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    C’est une église en ciment armé recouvert de briques rouges. Sa construction a commencé en 1894 dans un contexte de politique anticléricale. La Ville de Paris fit plusieurs fois arrêter le chantier. Du fait de sa construction sur d’anciennes carrières de gypse, 80 piliers soutiennent l’église. La minceur de ces piliers comparée à leur hauteur fut un argument. L’architecte Anatole de Baudot ayant prouvé la solidité de ses infrastructures, l’église fut achevée en 1904.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Un bas-relief évoque Anatole de Baudot à l’entrée de l’église

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Retenons de cette église La chapelle de la Vierge d’Eugène Thierry (1875 1961)

    Autour de la vierge, consolatrice des affligés, le peintre a représenté des scènes et des personnages liés à la grande guerre : à gauche, un soldat agonise, la tête posée sur les genoux d’une religieuse. A droite, un poilu casque sous le bras est accompagné de sa jeune épouse.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Après cette promenade autour de la Place des Abbesses, nous entrons dans le vif du sujet :

    La descente de la rue des martyrs

    Comme tous les faubourgs de Paris situés au-delà de la barrière des fermiers généraux, le village de Montmartre ne payait pas de taxes sur l’alcool. C’est ainsi que divers estaminets, guinguettes, auberges, bals et autres lieux de mauvaise vie fleurissaient sur ses pentes.

    Quelques cabarets perpétuent la tradition :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    A l’angle du Boulevard de Rochechouart (Marguerite de Rochechouart, une abbesse) et de la rue des Martyrs, un immeuble très laid porte le nom de Bouglione. C’est parce qu’il est construit à l’emplacement d’un ancien cirque d’abord appelé Bouglione puis Médrano. Ce cirque fut détruit dans les années 70.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Le cirque Médrano au début du XXe siècle

    Une fresque, le long de la rue des Martyrs est le seul souvenir qui nous reste de ce cirque où Picasso venait chercher des modèles.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    De sympathiques seniors posent devant la fresque.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Place Lino Ventura

    Il habitait pas loin d’ici, rue Lafayette.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Villa Marie Louise, dans la Cité Malesherbes

    C’est une ancienne maternité. C’est là que sont nés Johnny Halliday en 1943 et François Hadji Lazaro en 1956.

    Hadji Lazaro, disparu en février 2023, a immortalisé la rue des Martyrs avec une chanson "Dans la salle du Bar-Tabac de la rue des Martyrs" que vous pouvez écouter ci-dessous.

    Nous empruntons maintenant la rue Victor Massé : au numéro 12, comme nous le rappelle une plaque, il y avait le cabaret du Chat Noir chanté par Aristide Bruant.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Ecoutez ci-dessous Aristide Bruant...

    En réalité, l’établissement qui se trouvait à cet endroit était le 2e Chat Noir. Un premier avait été ouvert par Rodolphe Salis Boulevard de Rochechouart en 1881. Il est rapidement devenu trop petit et Salis le vend à Aristide Bruant et ouvre un nouveau cabaret ici en 1885.

    La principale attraction de l’établissement était le théâtre d’ombres : des silhouettes découpées dans du zinc projetées à l’aide d’une lanterne magique. Malheureusement pour Salis, le cinéma fait son apparition vers 1895 et malgré le talent des dessinateurs de silhouettes (Caran d’Ache, Steinlen Willette), le cabaret périclite et Salis le revend en 1896.

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    La célèbre affiche de Steinlen qui lui-même vivait avec 40 chats. 

    Nous empruntons la rue de Navarin pour rejoindre la rue des Martyrs et au n° 33, nous rencontrons un autre « Enfant du 9e » :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Au 23 de la rue des Martyrs, une autre plaque :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Une gardienne pas très aimable nous laisse quand même pénétrer dans le passage en question où nous admirons le visage du maître de l’opérette :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Quelques immeubles remarquables sur le parcours :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Cet immeuble au n° 9 de la rue de Navarin abritait autrefois une maison close « Madame Christine » ; de jeunes employées du quartier s’y prostituaient. On appelait ces jeunes femmes les « Lorettes » à cause de l’église toute proche.

    La rue des Martyrs est une rue commerçante avec quelques enseignes ou affiches pittoresques :

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    En descendant la rue des Martyrs ; une promenade d'Anne-Marie Guérin

    Notre parcours se termine à l’église Notre Dame de Lorette qui a laissé son nom aux jeunes filles peu farouches du quartier.


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  • Dans le cadre des Petites promenades dans Paris, l'atelier d'Anne-Marie Guérin, nous sommes allés visiter l'Ambassade de Roumanie rue Saint-Dominique, installée depuis 1939 dans l'Hôtel de Béhague, un hôtel particulier du septième arrondissement de Paris construit à la "Belle-Epoque".

    Nous sommes ici dans le quartier du Gros-Caillou, borne qui séparait autrefois les abbayes de Saint-Germain et de Sainte-Geneviève.

    A deux pas de là se trouve la Fontaine de Mars, d'abord appelée Fontaine du Gros Caillou, édifiée en 1806, bien mise en valeur par sa position au sein d'une placette entourée de cafés. A l'origine, son eau provenait de la pompe à feu du même nom.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    La fontaine de Mars est un édifice de style néo-classique.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Elle représente Mars, dieu de la guerre, aux côtés d'Hygie, déesse de la santé. Le mot "hygiène" vient du nom de la déesse.

    Mars est représenté nu, coiffé d'un casque : il porte un bouclier et une épée. Hygie, elle, est représentée couronnée de lauriers et tenant une coupe à la main dans laquelle vient boire un serpent.

    Je viens de découvrir le coq en bas à droite : Les dames romaines sacrifiaient au dieu Mars un coq le premier jour du mois qui porte son nom, et c'est par ce mois que l'année romaine commençait jusqu'au temps de Jules César.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Trois mascarons de bronze crachaient l'eau autrefois (le dernier jusqu'en 2012). Au pied de la fontaine, un repère de crue signale le niveau atteint par les eaux de la Seine lors de sa crue de 1910 (le fleuve ne se situe qu'à 600 mètres d'ici).

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    L'hôpital militaire du Gros-Caillou, fondé en 1759, qui se situait juste en face de la fontaine a été démoli en 1895 car devenu vétuste. Il a été remplacé par des immeubles haussmanniens fort élégants.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Mais je "tourne autour du pot" : l'objet de cette sortie est bien l'Hôtel de Béhague, encore dit de Béarn, dont voici la façade au numéro 123 de la rue Saint-Dominique.

    Vous remarquerez les deux portes cochères en bois sculpté : l'une d'elles servait à l'entrée des voitures à cheval et l'autre à leur sortie.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    C'est Michèle Mazure de l'association Paris Art et Histoire qui sera notre guide aujourd'hui (le groupe comprend une vingtaine d'adhérents).

      ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    L’architecte Gabriel Hippolyte Alexandre Destailleur (1822-1893) construit en 1866-1867 un grand hôtel particulier de style Louis XV pour abriter les collections et les boiseries du XVIIIe siècle de la comtesse Victoire-Félicie de Béhague. Cet hôtel sera entièrement démoli par la suite. En 1868, le même Destailleur construit sur le même terrain un petit hôtel particulier, toujours dans le style Louis XV, destiné à Octave de Béhague, le fils de la comtesse de Béhague.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Héritière d’un banquier franco-autrichien, le baron Samuel de Haber, Martine de Béhague, la fille d'Octave, est riche, très riche, mais son adolescence est ponctuée de drames : en moins de six ans, elle perd en effet ses parents, ses deux grands-mères et son grand-père paternel. Lorsque Berthe, sa sœur aînée, se marie avec le comte Jean de Ganay, sa solitude est grande. Cependant, un peu plus tard, elle se marie à 20 ans au comte René de Galard de Brassac de Béarn (OUF !), sous-lieutenant au 20e régiment des chasseurs à cheval, issu de la plus ancienne noblesse. Martine de Béhague devient ainsi comtesse de Béarn (on ne prononce pas le n).

    Les deux fortunes réunies permettent l'agrandissement entre 1895 et 1904 des anciens bâtiments dont Walter-André Destailleurs, fils d'Hyppolyte, sera chargé. Robert de Montesquiou, qui avait la dent dure envers Martine de Béhague, appellera son hôtel particulier la "Byzance du septième".

    L'union s’avère cependant un échec : cinq ans plus tard, ils sont officiellement séparés de corps. Le divorce, scandaleux à l’époque, ne sera prononcé qu’en 1920, lorsque les mœurs se libéreront, et Martine reprendra alors son nom de jeune fille.

    Sans enfant, elle se réfugie dans les voyages et réunit une collection d'œuvres d'art. Elle entretient également des relations avec des écrivains et des peintres dont elle collectionne les œuvres. Pour plus amples renseignements, voir l'article de la Gazette Drouot, très intéressant, en cliquant ICI

    Martine de Béarn par Pascal Dagnan-Bouveret en 1897

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Cet abri-couvert servait à l'époque à se mettre à l'abri des intempéries.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Dans le hall d'entrée, un panonceau aux armoiries de la Roumanie : Michèle Mazure nous précise qu'ici, nous ne sommes plus en France... L'hôtel de Béhague a en effet été acheté peu de temps après le décès de sa propriétaire par le roi Carol II de Roumanie et est actuellement le siège de l'Ambassade de Roumanie en France.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Ce meuble très travaillé possède des charnières ainsi que de petits tiroirs (merci pour l'info Rosalia).

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Une photo de Monick

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Détail

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Cette pièce intermédiaire élégamment voûtée et éclairée par de jolis flambeaux donne accès au jardin.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Photo internet

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Elle est ornée d'une très jolie statue de marbre blanc qui représente l'enlèvement de Ganymède.

    Ce jeune prince, fils du roi Tros et de la nymphe Callirrhoé est décrit dans l'Iliade comme le plus beau de tous les adolescents de la terre. Bien sûr Zeus en tombe follement amoureux et utilise sa faculté de se transformer pour séduire le jeune garçon. Dans le cas présent, c'est déguisé en aigle qu'il enlève Ganymède alors que ce dernier fait paître son troupeau sur le mont Ida en Phrygie. Il en fait son amant et par la même occasion, Ganymède devient l'échanson des dieux.

    La statue peut être contemplée de dos grâce à l'immense miroir situé au fond de la pièce.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

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    De l'autre côté se trouve un escalier monumental absolument superbe qui s'inspire de l'escalier de la Reine à Versailles et est habillé de somptueux marbres polychromes.

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    Sa rampe en fer forgé m'a tapé dans l'œil.

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    A l'étage, des miroirs agrandissent l'espace.

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    La fixation de cette lanterne est particulièrement soignée.

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    En haut de l'escalier un très joli haut-relief représente "Le temps emportant l'Amour", une œuvre de quatre mètres de hauteur, réalisée en 1898, par le sculpteur Jean Dampt (1854-1945).

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    Le temps est comme de coutume représenté sous les traits d'un vieillard portant une faux. Quant à l'Amour, c'est un bébé que le vieillard tient dans son bras.

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    Pour accéder à ce premier étage, il y avait donc cet escalier mais aussi l'un des tout premiers ascenseurs de Paris.

    On entre dans le Salon bleu par des portes très finement sculptées comme c'est, du reste, le cas dans tout l'Hôtel.

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    Le Salon bleu tire son nom de la couleur des tapisseries de son mobilier. Dans l'angle, une plaque de rue porte le nom du roumain Georges Enesco (1881-1955), compositeur, grand virtuose du violon et également chef d'orchestre.

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    Rapsodie roumaine de Georges Enesco : concert 2022 à la Tour Eiffel

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    Michèle Mazure nous fait encore une fois remarquer ici la richesse de l'ornementation de cette porte (qui donne accès à la bibliothèque) et surtout celle de sa serrure.

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    Nous passons ensuite dans le Salon d'Or qui servait de bureau et de salon de réception à Martine de Béhague. Il fut aménagé en 1897 et est décoré de magnifiques boiseries rococo dorées à l'or fin.

    Comme vous l'aurez remarqué, chacune des pièces est ornée des trois drapeaux français, roumain et européen. La Roumanie est dans l'Europe même si elle a gardé sa monnaie, le leu.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

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    Le plafond est peint aux couleurs du ciel...

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    Les peintures des dessus de portes sont dans le style des compositions florales du XVIIème.

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    Un petit salon octogonal et aveugle donne accès, si mes souvenirs sont bons, à la Salle à manger.

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    Il est décoré de très jolies boiseries rococo.

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    Des toiles en leur centre représentent des scènes champêtres.

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     La salle à manger est habillée de marbres polychromes dans le goût de Versailles.

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    Elle est décorée d'une œuvre de jeunesse de François Boucher (1703-1770)« La Naissance de Vénus ».

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    Le tableau fit l’objet d’une étude en 1994.

    Il fut acheté aux environs de 1902-1904, pour 21 000 £, aux descendants de madame Tussaud qui l’avait acquis vers 1848 et exposé dans son musée de cires. L’historien d’art Alastair Laing suppose que cette œuvre fut exécutée vers 1731.

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    Face à lui, une décoration très surprenante : il s'agit d'une fontaine, la Fontaine de Neptune, à double vasque.

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    Le haut-relief qui la surmonte reprend le motif du " Bain des Nymphes " de François Girardon (que l'on peut voir à la Cité de l'architecture et du patrimoine).

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    L'univers aquatique est en effet très à la mode au XVIIIe siècle. En témoigne la frise cernant le plafond en forme de stalactites

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    Dans sa niche de jaspe vert, la «fontaine de Neptune» est faite d’une double vasque en forme de conque, avec un masque de grotesque à barbe ruisselante, qui crachait de l’eau, servant probablement à rafraîchir les boissons.

    Un peu inquiétant, non ?

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    Quittant la salle à manger, nous voici maintenant dans une petite pièce dotée d'un escalier pouvant mener à la Bibliothèque, pièce que nous ne visiterons pas mais dont j'ai trouvé une photo grâce à mon ami internet. Martine de Béhague avait hérité de son père l'amour des livres et elle confiera le soin de sa bibliothèque à Paul Valéry.

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    Pour terminer cette visite, Michèle Mazure nous emmène visiter... le théâtre.

    Martine de Béhague a en effet pour autre passion la musique et elle veut une salle de concert. Il faudra plus de huit ans pour aménager ce temple au décor byzantin dont Robert de Montesquiou (vexé de ne jamais être invité par la propriétaire de l'Hôtel de Béhague) disait "C'est la Byzance du quartier du Gros Caillou".

    Il s’agit à l'époque d’une sorte de théâtre-musée aux murs peints de nuances d’or, orné de colonnes de marbre, d’un balcon en porphyre, de panneaux mosaïqués où des soieries anciennes pendent du plafond pour des raisons esthétique et acoustique. Il n’y a pas à Paris de plus grande salle de spectacle privée.

    Martine de Béhague y a donné de nombreuses représentations : Gabriel Fauré y dirigea son requiem. En 1909, Isadora Duncan y dansa, invitant ainsi le Tout-Paris. A l'époque, elle avait fait appel à Mariano Fortuny, artiste complet et éclectique qui fut couturier (il inventa le plissé),  photographe, architecte, sculpteur, mais aussi scénographe, le chargeant de créer l'éclairage de son théâtre.

    Cliquez ICI pour écouter le podcast de France-Inter sur le théâtre Byzantin.

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    Le voici éclairé tel qu'il est actuellement en vue d'un prochain spectacle.

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    Gilbert Obel a pris le relais pour nous conter l'histoire de la Roumanie, un pays au passé très mouvementé entouré à l'heure actuelle par cinq pays : au nord par l’Ukraine, à l’est par la Moldavie et la mer Noire, au sud par la Bulgarie et à l’ouest par la Serbie et la Hongrie. Parmi ces six pays, il est le seul à avoir une langue d'origine latine (on y parle souvent le français dans les villes, mais moins dans les campagnes bien sûr : je l'ai observé à deux reprises, une fois sous Ceausescu et une fois peu de temps après la chute du mur).

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    Pour plus de renseignements sur l'histoire du pays, consultez ICI le site de l'Ambassade à Paris.

    Un grand merci à Anne-Marie pour avoir organisé cette visite qui nous a permis de découvrir, à portée de métro, de fort belles choses. Ceci bien sûr n'aurait pu se faire sans la compétence de nos deux guides, Michèle Mazure et Gilbert Obel que je remercie ici.


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  • Aujourd'hui, Anne-Marie nous emmène flâner au sein de la Cité Universitaire à la découverte de ses différents pavillons. J'ai déjà fait il y a plusieurs années une visite guidée des lieux mais une petite piqure de rappel ne fait pas de mal.

    Nous avons rendez-vous devant l'entrée du RER, sur le boulevard Jourdan et sommes une bonne dizaine à participer à cette promenade.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    L'entrée principale de la Cité internationale universitaire (la CiuP) se trouve juste en face du RER et est libre d'accès au public entre 7h et 22h.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Une fois les grandes arches franchies, on se trouve dans un espace représentant quelque 40 hectares de terrain. Avec 7000 logements (représentant une capacité d'accueil de 12.000 jeunes) répartis dans 43 maisons (lien sur la liste des maisons ICI), la Cité internationale universitaire de Paris est actuellement le lieu d'accueil le plus prisé des étudiants et chercheurs étrangers de la région Ile-de-France. Parmi les locataires, Allemands, Argentins, Espagnols, Suisses, Japonais, Marocains, Mexicains, Cambodgiens, Canadiens... s'y côtoient pour partager leurs connaissances et leur savoir-faire.

    Une règle au sein de la Cité : les étudiants du pays d'origine de chacune des résidences ne peuvent dépasser 60% du total des résidents, les 40% restants émanant obligatoirement d'autres nationalités.

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    Anne-Marie nous montre le buste d'André Honnorat, fondateur de la Cité internationale universitaire de Paris.

     La CiuP a été initiée par le ministre de l'instruction publique de l'époque, André Honnorat, en 1920, au lendemain de la Première Guerre Mondiale dans le contexte du courant pacifiste de l’entre-deux-guerres. Il s’agissait d’une part de favoriser l’amitié entre les peuples via l’accueil d’étudiants, de professeurs, d’artistes et de sportifs étrangers, et d’autre part d’améliorer le logements des étudiants parisiens. Elle a été construite en bordure du parc Montsouris, à l'emplacement des anciennes fortifications de Thiers et s'est beaucoup développée au fil des années.

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    Ci-dessous, le film institutionnel de la CiuP pour en savoir plus sur son fonctionnement

    Vous pouvez cliquer sur ce plan pour le voir en grand.

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    Voici son bâtiment principal, La Maison internationale, bâtie grâce au concours de John Rockefeller Jr par l'architecte américain Jean-Frédéric Larson qui s'est inspiré pour la construire de l'architecture du château de Fontainebleau.

    Ici se tient l'administration ainsi qu'un restaurant et une bibliothèque. Elle abrite aussi un théâtre ouvert à tous, tourné vers la création contemporaine et qui sert également pour l'organisation de colloques ou de rencontres, de façon à participer à la diffusion des savoirs.

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    La Fondation Deutsch de la Meurthe est née de la rencontre entre Paul Appell, mathématicien devenu recteur de l’Université de Paris et Émile Deutsch de la Meurthe, riche industriel lorrain qui fit fortune dans le domaine des huiles minérales et créateur avec son frère, Henry, des Pétroles Jupiter, qui deviendront le groupe Shell en 1948.

    Voici un médaillon le représentant

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    Nous passons ensuite devant le médaillon représentant Paul Appell qui mériterait un petit rafraichissement.

    Paul Appell, l’un des initiateurs de la Cité internationale universitaire, est un mathématicien célèbre, professeur puis doyen de la Faculté des sciences de Paris, recteur de l’Université de Paris, membre de l’Académie des sciences et également premier président du Secours national.

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    En direction de la Fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe

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    Emile Deutsch de la Meurthe (1847-1924) était un riche industriel qui a financé, sous forme de mécénat, la construction d'un ensemble de 7 pavillons, organisés spatialement comme une cité-jardin dans le style anglais néo-médiéval, pavillons destinés à loger des étudiants peu fortunés. Ils ont été construits sur le modèle des universités anglaises (type Oxford) et ont presque tous un environnement très arboré, ce qui en fait un véritable havre de paix.

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    Voici le pavillon central de la Fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe avec son élégante porte d'entrée en fer forgé.

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    En haut de la porte, une superbe corbeille de fleurs

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    Promenez-vous à l'intérieur de la Fondation en cliquant ICI.

    Dommage qu'internet ne permette pas de sentir les odeurs, vous auriez pu humer celle de ce seringat.

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    Vue sur la façade sud des bâtiments de la Fondation Emile et Louise de la Meurthe et leur beffroi

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    Mais que fait cette petite dame avec sa paire de ciseaux... ? Elle coupe le gazon pour entretenir cette œuvre d'art éphémère, très originale !

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    Le parterre est ici constellé de petits "post-it" de couleurs pastels.

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    Depuis l'arrière de la Maison internationale, on peut apercevoir l'église du Sacré-Cœur de Gentilly qui sert de lieu de culte aux étudiants catholiques : elle a été construite en dehors du campus pour respecter le caractère laïque de la Cité. Délaissée par les étudiants depuis 1968 suite à la construction du périphérique elle est, depuis 1979, affectée à la communauté catholique portugaise. 

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    Nous voici maintenant devant la Maison du Mexique qui a été inaugurée en 1953 et dont l'architecture tranche par son côté moderne par rapport à toutes les maisons vues précédemment. À l’extérieur, un mural en pierre commémore la découverte de peintures mayas dans le site archéologique de Bonampak.

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    En 2006, la Maison du Mexique a fait l'acquisition d'une réplique grandeur nature (3,60 mètres de diamètre) de la "Pierre du Soleil" conservée au Musée national d'anthropologie de Mexico. On l'aperçoit derrière la façade vitrée des bâtiments.

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    Retour à l'architecture des années 1930 et à la brique rouge avec le Collège Franco-Britannique dont l'inauguration a eu lieu en 1937. Les étudiants peuvent y ranger leurs vélos...

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    En face, se trouve la Fondation Biermans-Lapôtre qui accueille entre autres les étudiants belges et luxembourgeois. Jean Hubert Biermans et son épouse, Berthe Lapôtre, en sont les mécènes. Il s'agit de l'une des plus anciennes maisons de la Cité internationale. Elle a vu le jour en 1927 grâce à un don très important du couple Biermans-Lapôtre qui avait fait fortune au Canada dans la pâte à papier et qui n'avait pas d'enfant.

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    On peut y voir une statue de la Reine Astrid, épouse du Prince Léopold, décédée dans un accident de voiture en 1935 alors qu'elle n'avait pas encore 30 ans. Le sculpteur Raymond Couvègnes (1893-1985), a été grand prix de Rome en 1927 - date inconnue, entre 1935 et 1940 ?

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    La Fondation présente des toits caractéristiques de son pays d'origine, en "pas de moineau". Armand Guéritte, architecte en chef du gouvernement français, en est l'auteur et ma foi, "ça a de la gueule !"

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    Le porche d'entrée est orné de bas reliefs en pierre. D'un coté sont représentés des étudiants (en bas à gauche), de l'autre des scientifiques (en bas à droite).

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Un peu plus loin, la Maison du Japon présente un perron en forme de pagode ainsi qu'un "jardin japonais" où pousse un érable (du japon évidemment !) reconnaissable à son feuillage très léger de couleur rouge.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

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    Dans une visite antérieure, j'ai pu entrer dans la Maison, d'où les photos qui suivent.

    A l'intérieur, comme dans tous les pavillons, se trouve un salon de réception. Celui-ci est particulièrement intéressant car il renferme  deux œuvres du peintre japonais Fujita.

     Maison du Japon - Grand salon

     Tsuguharu Fujita, également connu après son baptême en 1959 sous le nom de Léonard Foujita, est un artiste complet : il est peintre, graveur, céramiste, photographe, cinéaste, créateur de mode... D'origine japonaise, il est né à Tokyo en 1886 et arrive à Paris en 1916 où il se lie d'amitié avec Picasso. Il décède à Zurich en 1968 et repose à Reims dans la chapelle Notre-Dame de la Paix qu'il a imaginée et peintre à la fin de sa vie.

      Deux œuvres de Fujita sont présentes dans la Maison du Japon : l'une d'elles s'intitule "L'arrivée des occidentaux au Japon" (les portugais furent les premiers à mettre le pied sur le sol nippon au 16ème siècle).

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    L'autre s'intitule "Les chevaux".

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     A la sortie, je remarque ce jardin de pierre si caractéristique de l'art des jardins de ce pays du soleil levant : les étudiants doivent se sentir "chez eux" à Paris...

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    La Maison de la Suède se distingue par son caractère de manoir du XVIIIe siècle avec sa haute toiture débordante percée d’œils-de-bœuf et de lucarnes. Des portes-fenêtres closes par des volets bleus ajoutent une note nordique à la façade et mettent en valeur la terrasse.

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    Nous sommes à la saison des roses...

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    La Maison du Brésil a été construite par Le Corbusier. Le bâtiment, composé d’une barre d’habitation de cinq étages, est porté par de puissants pilotis en béton brut de décoffrage, surmontés de poutres. La façade est traitée en loggias colorées, à la manière des unités d’habitation construites par Le Corbusier. L’édifice a été inscrit à au titre des monuments historiques en 1985.

    Novateur dans les années 1950, l'architecte est surtout connu pour ses aménagements intérieurs.

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    La visite de la Cité internationale universitaire de Paris se termine par celle de la Maison de l’Italie qui combine la rationalité des années 30 à la grande tradition classique. Elle comporte plusieurs éléments caractéristiques de cette tradition tels que sa loggia à arcades en rez-de-chaussée et ses chapiteaux ioniques dans la galerie du quatrième étage. 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

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    A l’intérieur de la maison, on peut admirer une fresque du XIVe siècle, détachée de l’Eglise Santa Maria dei Servi de Milan, détruite en 1847. Cette œuvre, exécutée par un peintre lombard anonyme et représentant Saint-François recevant les stigmates et Saint-Christophe, provient de la Pinacothèque de Brera à Milan. Elle a été totalement restaurée en 2008 en Italie.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le temps passe vite à se promener sous le soleil... mais le programme qu'Anne-Marie a préparé prévoit également la découverte des ateliers d'artistes de ce XIVe arrondissement alors on ne verra pas les autres maisons... 

    Celle-ci se repère sur le boulevard Jourdan.

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    Il s'agit de longer le parc Montsouris pour rejoindre la rue Emile Deutsch de la Meurthe. Mais d'où peut bien venir ce drôle de nom "MONTSOURIS" ?

    ► Le quartier de Montsouris doit peut-être ce nom singulier à la présence des anciennes carrières de gypse abandonnées qui ont laissé les sous-sols troués comme du gruyère, carrières sur lesquelles il a été bâti entre 1860 et 1878.

    ► Une autre tradition suggère que cette appellation proviendrait de la prolifération des rongeurs attirés par les nombreux moulins à vent où était concassé le grain des parisiens.

    ► Une explication moins poétique évoque l’indigence des populations originelles qui habitaient les environs.

    Nous passons ainsi devant une étrange stèle sur laquelle est gravée dans la pierre « DU REGNE DE …….. LA MIRE DE L’OBSERVATOIRE MDCCCVI ». Sur la partie manquante était écrit NAPOLEON mais le nom du premier empereur des Français, Napoléon Ier, qui figurait autrefois sur l’édifice, a été retiré à coup de burin par des opposants.

    La stèle marque l'emplacement du méridien de Paris, ligne imaginaire du pôle Nord au pôle Sud sur laquelle à midi heure solaire l’ensemble des points de ce méridien ont le soleil au zénith.

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    Dans la rue Emile Deutsch de la Meurthe et celle de Nansouty qui lui fait suite, on trouve toute une série de petites impasses ou "villas" pleines de charme.

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    La rue du parc Montsouris fait une boucle qui commence et se termine dans la rue Emile Deutsch de la Meurthe. 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13 

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    Elle possède quelques jolies façades.

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    Et la végétation s'en donne à cœur joie.

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    Elle se termine à l'angle de ce bel immeuble haussmannien.

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    La rue Georges Braque quant à elle, est en fait une impasse.

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     Le peintre Georges Braque y avait une maison-atelier au numéro 8 qui a été construite par Marcel Zielinsky, architecte que l'on retrouvera plus loin dans la rue Gauguet. On aperçoit, derrière la végétation, son ancien atelier tout en haut de la maison : il avait la particularité d'être orienté au Sud contrairement à l'habituelle orientation au Nord privilégiée par les peintres pour éviter les ombres.

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     La végétation, elle, est partout dans ce quartier : ici des campanules ont investi l'entrée de cette porte cochère.

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    Et ici, ce sont des chélidoines qui ornent la clôture.

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    Au numéro 14, la maison est même presque entièrement cachée par la végétation.

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    C'est le petit singe sur la grille d'entrée qui a attiré mon attention : les propriétaires ont peut-être voulu recréer ici la forêt amazonienne et sa faune !

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    Le square Montsouris est en fait une rue dont l'une des issues donne ici sur la rue Nansouty tandis que l'autre débouche sur l'avenue Reille.

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    Elle est entièrement pavée, et en forte pente.

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     Ses maisons ont été construites au début des années 1920.

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    C'est un véritable havre de paix.

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    Nous avons maintenant rejoint l'avenue Reille où se trouve, sur toute sa longueur, le réservoir de Montsouris dont Anne-Marie nous explique l'origine.

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    Le réservoir de Montsouris est construit entre 1869 et 1874 à la demande du Baron Haussmann par l'ingénieur Eugène Belgrand ; les travaux ont été retardés par la guerre franco-prussienne et les troubles de la Commune. Il fait partie d'un ensemble de nouveaux réservoirs qui ont pour but d'améliorer progressivement l'alimentation en eau des Parisiens. Les eaux de la Seine deviennent de plus en plus impropres à la consommation à la fin du XIXe siècle, en raison de leur variation de température saisonnière et du développement industriel et urbain en amont de la capitale.

    Le réservoir de Montsouris est situé sur un des points élevés du sud de Paris, près du parc du même nom. C'est le quartier des Champs-Elysées qui a été le premier à bénéficier de ses eaux en 1875.

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    L'eau arrive dans deux « bâches » (grandes cuvettes) situées dans le lanternon qui surplombe le réservoir, puis est dirigée par des « tulipes » (canalisations verticales) vers le réservoir. Tout au long de son parcours, l'eau est protégée de l'air et circule par gravité, afin de conserver sa température initiale.

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    Ici, au 53 avenue Reille, la maison-atelier du peintre Ozenfant, a été construite par Le Corbusier.

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    La rue Beaunier n'est qu'à deux pas et nous la rejoignons.

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    Au numéro 24, on trouve une plaque indiquant que Lénine a habité ici. Après une première tentative ratée de révolution en 1905, Lénine choisit de séjourner dans plusieurs pays européens. Pendant ce “tour d’Europe”, il arrive à Paris en 1908, la ville est alors en pleine explosion culturelle et artistique. L’histoire de Lénine avec la capitale française commence d’abord dans le quartier du Panthéon puis dans un appartement du 14e arrondissement, situé au 24 rue Beaunier. C’est là qu’il vit avec sa femme, sa belle-mère, et sa sœur. Aujourd’hui encore, on peut toujours apercevoir une plaque sur la façade de l’immeuble.

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    Nous descendons ensuite la rue de la Tombe-Issoire dont Anne-Marie nous explique la légende : Ysoré, Roi païen de Coimbra au Portugal, Sarrasin et de plus géant de près de 4 mètres 50, était arrivé devant Paris qui "estoit à cel jour moult petite ". Il s'était établi à Montmartre et venait chaque matin lancer un défi aux parisiens.

    Pour se défaire de lui, le bon Roi Louis envoya un messager à Guillaume d'Orange, seul capable d'abattre le terrible Ysoré en combat singulier. Guillaume vivait reclus dans son village de Gellone, près de Montpellier, après s'être illustré dans de nombreux combats contre les sarrasins. Il se déclara mort à l'envoyé du Roi Louis qui ne le reconnut pas, puis, tandis qu'à Paris l'affliction était grande, il reprit son vieil équipement de guerre et s'arracha de son ermitage pour secourir son suzerain. Arrivé un soir devant une porte de Paris, il se vit refuser l'entrée de la ville, ordre étant donné de ne laisser entrer qui que ce soit pendant la nuit. Guillaume passa celle-ci chez un pauvre homme, Bernard, dont la cabane était cachée dans un fossé abandonné. Bernard du Fossé lui confirma que chaque matin Isoré venait jusqu'au pied du rempart jeter un défi que jusqu'ici personne n'avait encore osé relever.

    Le lendemain matin, Guillaume s'en alla à la rencontre du géant, et les deux adversaires en vinrent aux mains. Guillaume tua donc Ysoré, lui coupa la tête, la porta à Bernard du Fossé à qui il se fit reconnaître, puis reprit au galop le chemin de son ermitage. Ysoré fut enterré à l'endroit même ou il était tombé.

    La tombe d'Ysoré devint Ysoere, Isore, Isoire puis La Tombe d'Issoire.

    Ceci est une légende bien sûr...

    Au coin de la rue d'Alésia et de la rue de la Tombe-Issoire, il y avait autrefois une sculpture très éloquente, œuvre de Corinne Béoust sur le mur du groupe scolaire. Elle a aujourd'hui disparu, sans doute abîmée par les intempéries...

    Dommage

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    A gauche de la rue, le Couvent Saint-François de Paris.

    À la fin de l'occupation allemande, le père Corentin Cloarec (1894-1944), aumônier des « résistants de la place Denfert-Rochereau », y fut assassiné le 28 juin 1944 par des membres de la Gestapo. Depuis 1945, une voie voisine, la rue du Père-Corentin, lui rend hommage.

     

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    Nous voici maintenant Villa Seurat, du nom du peintre pointilliste.

    Mais que regardent tous les adhérents ?

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    Il s'agit de l'ancienne maison-atelier de Chana Orloff dont le petit-fils a justement entrouvert la porte. Chana Orloff est née en Ukraine en 1888 dans la région de Karkhiv et est décédée à Tel-Aviv en 1968. C'est une sculptrice figurative juive de nationalité française.

    Elle se lia d'amitié avec d'autres jeunes artistes juifs, parmi lesquels Marc Chagall, Chaim Jacob Kipchitz, Amadeo Modigliani, Pascin, Chaïm Soutine et Ossip Zadkine et en 1913, elle expose au salon d'automne.

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    Les descendants de Chana Orloff, viennent d'obtenir, au bout d’une quinzaine d’années de procédures, la restitution d'une sculpture représentant le fils de l’artiste, L'enfant Didi, qui lui avait été spoliée dans le pillage de son atelier en 1943. Cette statue en bois de 90 cm, est désormais visible dans l'atelier de la Villa Seurat, là même où elle fut emportée par les Allemands en 1943. Sculptée en 1921, elle représente le fils que l'artiste eut avec le poète polonais Ary Justman, décédé de la grippe espagnole deux ans plus tôt.

    En novembre, la sculpture rejoindra le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, où elle restera en dépôt après avoir fait l’objet d’une exposition.

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    Nous continuons notre promenade par la rue Saint-Yves où se trouve aux numéros 11-13 l'entrée de la Cité du Souvenir.

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    Cette Cité a été construite en béton armé revêtu d'un parement de briques de 1926 à 1930 à l'initiative de l'abbé Alfred Keller, par les architectes F. Besnard et D. Boulenger.

    L’histoire de l’Abbé Keller et de son action

    L’Abbé Keller est ordonné prêtre en 1920, à la fin de la guerre de 1914-1918 qui a fait 1,3 million de morts chez les soldats. A 24 ans, le jeune prêtre est hanté par la misère qu’il côtoie tous les jours. Lui qui est issu d’une riche famille, de Wendel, n’a qu’une idée, venir en aide aux plus malheureux et créer pour eux les conditions d’une vie digne. Nommé vicaire à saint Dominique, il décide de créer un ensemble où les familles éprouvées et de modeste condition pourront être chez elles. En 1925, l’Abbé Keller lance une souscription par actions et y investit une grande part de sa fortune. Des gens modestes donnent, 80 000 prospectus sont distribués dans Paris, les fonds sont rassemblés en un mois. La somme nécessaire est même dépassée.

    La cité comporte une chapelle en rez-de-chaussée d'immeuble dont le décor est confié à Georges Desvallières (peintures et vitraux : un soldat mort emporté par le Christ, les Saintes Femmes au tombeau, Nativité...) , un des fondateurs en 1919 des Ateliers d'Art Sacré. 180 logements sont construits avec, sur la porte de chacun d’eux, le nom d’un soldat mort à la guerre. Ils sont répartis en trois immeubles en triangle dont deux, sur la rue saint Yves, encadrent l’entrée. Au centre, la chapelle : « Dieu est au centre ». La Cité dispose d’un jardin d’enfants, d’un dispensaire, d’un patronage.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

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    Allez, une dernière pour la route !

    La rue Gauguet, du nom d'un ancien propriétaire terrien. Et que peut-on voir rue Gauguet ? L'atelier d'un peintre devenu célèbre, qui à 41 ans en 1955 a préféré quitter ce monde : il s'agit de Nicolas de Staël.

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    Moins connu que Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens ou André Lurçat, l’architecte Marcel Zielinski a réalisé dans Paris plusieurs villas-ateliers qui se revendiquent de la Modernité en architecture dont celle-ci où le peintre avait installé son atelier. Sur le net, il est précisé que la grande tour à droite fait fonction d'escalier.

     

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    Il avait une vision très personnelle de la rue.

    La toile "Rue Gauguet", datée de 1949, est aujourd’hui conservée au Museum of Fine Arts de Boston.

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     Anne-Marie nous montre le document qui montre que c'est également au numéro 7 de la rue Gauguet que Salvador Dali et Gala s'installeront en juillet 1932.

    Propos de Dali

    « À notre retour à Paris, nous avons déménagé du 7 rue Becquerel au 7 rue Gauguet. C’était un immeuble moderne. Je considère que ce genre d’architecture est une architecture auto-punitive, l’architecture des gens pauvres - et nous étions pauvres. Donc, comme nous ne pouvions avoir de bureau Louis XIV, nous décidâmes de vivre avec d’immenses fenêtres, et d’immenses tables chromées, beaucoup de verre et des miroirs. Gala avait le don de faire « briller » toutes choses et, au moment où elle entrait quelque part, tout se mettait à étinceler furieusement. Cependant, cette rigidité presque monastique excitait encore plus ma soif de luxe. Je me sentais comme un cyprès poussant dans une baignoire. »

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    Fin de notre balade dans ce XIVe arrondissement.

    Mine de rien, nous avons fait près de 7 kilomètres.


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