• Cette fois-ci, c'est la bonne !

    Après plusieurs annulations, nous avons enfin pu assister à la visite guidée qu'Anne-Marie avait prévue pour ce mois de janvier dans le cadre de son atelier "Petites promenades dans Paris" : celle de la Fondation Eugène Napoléon sise au 254, rue du faubourg Saint-Antoine dans le 12ème.

    Notre guide - tout comme la semaine dernière pour la visite de l'Hôtel de Soubise - est toujours Gilbert Obel, de l'association "Paris Art et Histoire". Celui-ci va nous raconter tellement de choses (sans jamais regarder une note) que le post qui suit fera pâle figure au regard de sa conférence.

    Mais enfin, c'est tout de même mieux que rien, non ?

    L'histoire commence en 1834, année pendant laquelle la comtesse de Montijo, fuyant les remous des guerres carlistes, emmène ses deux filles en France, notamment dans la station balnéaire de Biarritz, proche de la frontière espagnole. Amie de Prosper Mérimée et de Stendhal, elle s'installe ensuite en 1854 avec ses filles dont Eugénie, la cadette, au 12 place Vendôme. Entre Biarritz et Paris, c’est Stendhal qui enseigne l’histoire aux deux jeunes filles et Mérimée, le français.

    Les trois femmes sont régulièrement invitées aux cérémonies officielles données par le Prince-Président Louis Napoléon Bonaparte qui, à 44 ans, est encore célibataire même s'il a une vie amoureuse bien remplie. Dès qu'il fait connaissance de la jeune et jolie Eugénie qui n'a, elle, que 25 ans, il s'en éprend rapidement.

    "J'ai préféré une femme que j'aime et que je respecte à une femme inconnue dont l'alliance aurait eu des avantages mêlés de sacrifices" dira-t-il pour justifier son choix.

    Eugénie est ici peinte par Franz Xaver Winterhalter en 1857 qui fût le portraitiste attitré du gotha européen durant le deuxième tiers du XIXème siècle. Avouez que le futur Napoléon III n'a pas fait un mauvais choix.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Le 26 janvier 1853, la Commission municipale de Paris vote une somme de 600.000 francs or pour l'acquisition d'un collier de diamants destiné à l'impératrice Eugénie, à l'occasion de son mariage avec Napoléon IIIPour se rendre compte de la somme que cela représente, il faut savoir qu'à cette époque le salaire journalier d'un ouvrier tourne autour des 2 francsCependant, deux jours plus tard Eugénie refuse le collier, souhaitant qu'avec cet argent soit créé "un établissement d'éducation gratuite pour les jeunes filles pauvres", ce qu'entérine une seconde délibération de la Ville.

    « Monsieur le Préfet,

    Je suis bien touchée d’apprendre la généreuse décision du Conseil Municipal de Paris qui manifeste ainsi son adhésion sympathique à l’union que l’Empereur contracte. J’éprouve néanmoins un sentiment pénible en pensant que le premier acte public qui s’attache à mon nom au moment de mon mariage soit une dépense considérable pour la Ville de Paris. Permettez-moi donc de ne pas accepter votre don, quelque flatteur qu’il soit pour moi, vous me rendrez plus heureuse en employant en charité la somme que vous aviez fixée pour l’achat de la parure que le Conseil Municipal voulait m’offrir. Je désire que mon mariage ne soit l’occasion d’aucune charge nouvelle pour le pays auquel j’appartiens désormais et la seule chose que j’ambitionne, c’est de partager avec l’Empereur l’amour et l’estime du peuple français.

    Je vous prie, M. le Préfet, d’exprimer à votre Conseil toute ma reconnaissance et de recevoir pour vous mes sentiments distingués.

    Eugénie, Comtesse de TEBA.

    Palais de l’Elysée, le 26 janvier 1853 »

    La somme servira à la construction des bâtiments actuels situés sur les dépendances de l'ancien marché aux fourrages de la barrière du trône, comme nous l'explique notre guide. Il fallait en effet une surface suffisante pour accueillir soixante jeunes filles (chiffre qui montera très vite à trois cents) dont le séjour devait se prolonger jusqu’à leur majorité (alors de 21 ans). Là, elles apprendraient, outre les fondamentaux de l'école (lire, écrire, compter), à coudre et à broder (les chasubles d'église en particulier), à repasser. Pour résumer, toutes les tâches ménagères réservées aux filles à une époque où la femme était réduite à la seule fonction de maîtresse de maison s'occupant des enfants. (Photo 2016)

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Pour vous situer le lieu, celui-ci se trouve entre la rue du faubourg Saint-Antoine et le boulevard Diderot : Vue d'avion, les bâtiments sont vraiment impressionnants !

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    En hommage au geste généreux de l'impératrice, l'architecte Jacques Ignace Hittorff concevra un établissement de plan octogonal calqué sur la forme d'un collier dont le salon d'apparat sert de fermoir et la chapelle de pendentif.

    Terminée l’année de la naissance du jeune Prince impérial en 1856 (il naît le 16 mars 1856), l’institution prend le nom de « Maison Eugène-Napoléon ». Elle ouvre ses portes le 1er janvier 1857. L'œuvre est confiée aux Sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul qui resteront présentes sur le site jusqu'en 1976. La Fondation s’ouvre à la mixité en 1984, mais doit fermer son internat en 1994, les locaux n’étant plus aux normes. Après douze années de combat difficile, un nouveau projet se met en place, avec l’aide de la Région, de la Mairie de Paris, des Petits Chanteurs à la Croix de Bois et de la Congrégation Notre Dame.

    Paris doit à Hittdorff, architecte de la Ville et du gouvernement, l'église Saint-Vincent de Paul, la gare du Nord, le cirque d'hiver, et les aménagements de la place de la Concorde, des Champs-Elysées et du bois de Boulogne.

    Les photos qui suivent ont été, pour certaines, prises en 2016 lors d'une précédente visite avec M. Obel. C'est la raison pour laquelle, elles sont plus ensoleillées par rapport au temps couvert d'hier... Parfois, une petite piqure de rappel ne fait pas de mal tant il y a de choses à retenir !

    Entrée principale à l'angle du faubourg Saint-Antoine et de la rue de Picpus : en 2019, le jardin de la Fondation Eugène Napoléon a pris le nom de Jardin de l'Impératrice Eugénie.

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    Sur le fronton, le nom de l'institution et celui de sa fondatrice (Photo 2016)

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    L'établissement, qui accueille des jeunes filles, est sécurisé : nous entrons dans l'institution en passant sous le passage couvert en fer forgé situé sur le côté droit.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Dans le vestibule, la quinzaine d'adhérents qui se sont inscrits à cette visite guidée.

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    Monsieur Obel nous montre ici l'endroit où nous nous trouvons : le fermoir du collier !

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Le vestibule donne accès au Salon de l'impératrice. Cette pièce est toujours dans son état d'origine : les lourdes tentures de velours de soie cramoisi et la moquette très "anglaise" n'ont pas été changés depuis le XIXème siècle, paraît-il. De larges baies vitrées en font une pièce très bien éclairée.

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    Nous prenons place autour de l'immense table en palissandre.

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

     

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    Le mobilier (12 fauteuils et 12 chaises) est à l'effigie de Napoléon et d'Eugénie.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    Encadrant la porte d'entrée, des portraits en pied des deux souverains par Franz Walter WinterhalerIl s'agit de copies exécutées par Anton Hansmann car les originaux ont disparu dans l’incendie du palais des Tuileries en 1871. M. Obel nous a dit qu'il en existait de nombreuses, au Louvre, à Versailles, à Saint-Cloud, et bien d'autres encore.

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    L'impératrice Eugénie : Debout, en robe à crinoline, l’impératrice se tourne vers le spectateur en désignant les jardins du Palais des Tuileries. Elle arbore son très fameux diadème de perles et de diamants créé par Lemonnier. Dentelles et manteau vert émeraude contrastent avec les rideaux d’apparat rouges, qui s’ouvrent comme sur un décor de théâtre.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    En pendant, de l'autre côté de la porte d'entrée, le portrait de Napoléon III 

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    L'Empereur des français porte la Légion d’honneur, soulignant ainsi qu’il entend renouer avec les heures brillantes du règne de son oncle, Napoléon. Il tient dans la main gauche la main de Justice à côté de laquelle se trouvent le sceptre er la couronne impériale.

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

    Les superbes cadres en bois doré mettant en valeur ces portraits sont surmontés du blason de la famille impériale : on y voit l'aigle impérial, au centre d'une croix formée par le sceptre et la main de justice. Une couronne surmonte l'ensemble.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Le style Louis XVI domine dans cette élégante pièce servant de lieu de réception et de repos à l'Impératrice. Les trumeaux des portes sont ornés d'un médaillon contenant les initiales des deux souverains, lequel médaillon est surmonté d'une couronne. En outre, une très élégante frise orne le plafond.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Une cour sépare le Pavillon d'Eugénie - abritant le salon de l'impératrice - de la chapelle, placée par l’impératrice sous la protection de la Vierge. On laisse derrière soi un bâtiment auquel l'architecte, Hittorff - qui était allé en Sicile et y avait constaté une antiquité colorée très différente de la perception monochrome du Premier Empire - a voulu donner un peu de couleur par le mariage de la pierre et de la brique. (Photo 2016)

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Une statue de Saint-Vincent de Paul, patron des associations charitables, fait face à la chapelle. (Photo 2016)

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Trois statues ornent la façade : L'Espérance, la Foi et la Charité.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    La Charité est traditionnellement représentée par une femme tenant un bébé dans ses bras tandis qu'elle s'occupe tendrement d'un ou deux autres.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Entrons !

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    On est tout de suite interpellés par le plafond composé de caissons ornés de peintures sur toiles marouflées représentant des lys, des roses, des croix, des couronnes, des monogrammes de Marie (AM pour Ave Maria) et d’Eugénie (EM pour Eugénie de Montijo) dans des soleils sur fond bleu.

    Vue sur le plafond du côté du grand orgue Cavaillé-Coll

    Visite guidée de la Fondation Eugène Napoléon avec "Paris Art et Histoire"

     

    Côté chœur

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    La fresque du chœur (de Félix Joseph Barrias) évoque l’origine de l’œuvre : l’impératrice offre symboliquement son collier à la Vierge en présence des orphelines de sa Fondation et des Sœurs de Saint-Vincent de Paul.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Dans sa peinture, Barrias a représenté l’impératrice agenouillée en orante devant la Vierge en MajestéCette position de prière (bras ouverts, paumes vers les cieux et doigt écartés) est celle des premiers chrétiens.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Dans la partie haute de la fresque, on voit Marie et l’enfant trônant, entourés de Sainte-Catherine et de Saint-Vincent de Paul. La tonalité jaune du ciel remplace le fond d’or des mosaïques byzantines habituellement utilisé dans les sujets sacrés pour illustrer la présence divine.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    L’impératrice est représentée en robe de mariée avec dans sa main gauche un collierOn peut penser que ce collier est celui que la ville de Paris envisageait de lui offrir à l'occasion de son mariage.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Cette robe était « en velours épinglé blanc, constellée de pierreries. Le corsage montant avait de grandes basques rondes garnies de volants d’Angleterre et de deux rangées de diamants. Le devant du corsage, orné également de point d’Angleterre, coquillé droit, était enrichi depuis le haut jusqu’en bas d’épis en diamants formant brandebourg, au centre desquels brillait une étoile en guise de bouton. Les larges manches « pagodes » étaient décorées de quatre rangées de point d’Angleterre et entre chaque rangée scintillaient des diamants. […] La jupe et la robe étaient en demi-queue traînante, toute recouverte de point d’Angleterre » .

    Barrias a pris soin de ne pas mettre en avant les bijoux portés par l’impératrice. Les diamants ont disparu dans le blanc de la robe. Il a bien représenté à la ceinture l’étoile qui sert de bouton mais ne lui a donné aucun éclat.

    Derrière l’impératrice, sont représentées des mères qui confient leurs filles à l’institution. L’une d’elles exprime sa reconnaissance en embrassant la robe d’Eugénie. Une autre, qui tient sa fille dans ses bras, invoque la Vierge en levant son doigt au ciel.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Au second plan, à l’extrême droite de la peinture, nous apercevons l'architecte Hittorff : il arbore sur sa veste, bien visibles, ses différentes décorations dont la légion d’honneur. Barrias s’est lui aussi représenté : c’est d’ailleurs l’un des rares portraits qu’on ait de lui à l’âge de 34 ans. Il porte, par dessus de son costume, sa blouse bleue de peintre et tient dans sa main la casquette des plâtriers, peintres en bâtiments et à fresque.

    À gauche de la fresque se tiennent des jeunes filles déjà accueillies par l’institutionElles sont habillées uniformément : robes de mérinos gris aux cols blancs, liserés bleus retenant des médailles de la Vierge et bottines grises. Leurs cheveux sont couverts d’un bonnet de dentelles noires (réservé pour les cérémonies religieuses). Deux sœurs de Saint-Vincent de Paul les encadrent. Au second plan, assisté de deux enfants de chœur, un prêtre tient une bible.

    Les pensionnaires prient pour leur bienfaitrice et deux d’entre elles répandent à ses pieds des roses – attribut de la Vierge –, rappel du jeté de pétales de roses effectué lors des processions de la Fête-Dieu.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Deux statues dans le chœur

    Eugène à droite, Napoléon à gauche pour Eugène Napoléon, le fils d'Eugénie !

    Saint-Eugène

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Saint-Napoléon.

    A noter que sous les Premier et Second Empire, la Saint-Napoléon est la fête nationale instituée le jour de la naissance de Napoléon Ier, le 15 août.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    La statue de la Vierge située à droite du chœur rappelle que la chapelle lui est consacrée.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    La cour de récréation des élèves donne sur l'arrière de la chapelle. (Photo 2016)

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois ont maintenant élu domicile à Autun et actuellement, la Fondation abrite deux établissements de l'Enseignement Catholique, l'Ensemble Scolaire Saint Pierre Fourier (enseignement élémentaire et secondaire) dans l'une de ses ailes tandis que l'autre est occupée par l'Institut supérieur Clorivière qui dispense des formations aboutissant à un BTS en Economie Sociale et Familiale, Tourisme, Management et même Œnologie. ainsi qu'une résidence pour étudiantes d'une capacité de 87 chambres.

    La Fondation ouvre son site au quartier et aux Parisiens par un programme d’activités culturelles proposées par la Ville de Paris, la mairie du XIIe et son conservatoire, par ses propres manifestations musicales et artistiques, des conférences ou des expositions et par l’ouverture au public du jardin de la rue Picpus.

    Merci à M. Obel pour cette visite passionnante et à Anne-Marie pour l'avoir organisée : une découverte pour tous et toutes.


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    Vendredi dernier, Anne-Marie Guérin qui anime l'atelier "Petites Promenades dans Paris", nous a proposé, comme c'est souvent le cas en période hivernale, une visite "au chaud", celle de l'Hôtel de Soubise, le siège des Archives Nationales à Paris mais également un Hôtel particulier datant du 14e siècle.

    Cette visite nous est comme d'habitude proposée pour un prix défiant toute concurrence par l'association Paris Art et Histoire avec laquelle nous avons un partenariat et c'est Gilbert Obel qui est aux commandes.

    Voici ce que j'en ai retenu.

    C'est à partir de 1371 qu'Olivier de Clisson, un grand seigneur féodal breton, successeur du connétable de France Bertrand du Guesclin, fait construire un hôtel particulier au cœur du chantier du Temple, aujourd'hui le Marais. On ne conserve de ce premier habitat que la porte d'entrée fortifiée cantonnée de deux échauguettes sur l'actuelle rue des Archives. Il s'agit là de l'unique vestige de l'architecture privée du XIVe siècle encore visible à Paris.

    Au-dessus de la porte d'entrée, un tympan qui mériterait peut-être un petit toilettage... Cela permettrait d'y admirer les deux blasons (l'un sur la gauche étant celui des Guise, l'autre sur la droite que je n'ai pas pu identifier) qui le décorent.

    Photoshop n'a pas pu faire mieux...

    ☻ Visite de l'Hôtel de Soubise avec Générations 13 et l'association Paris Art et Histoire

    Au-dessus de la porte, deux écus sculptés dans la pierre sont reliés par un phylactère portant le mot, aujourd’hui quasiment illisible, « pour ce qui me plaist ».

    Ils encadrent un M : est-ce la M de Marie, en référence à la Vierge, ou celui de Marguerite de Clisson, fille d'Olivier... ? Le doute subsiste.

    En 1553, François de Lorraine, duc de Guise, et sa femme, Anne d'Este, acquièrent l'hôtel particulier.

    Très délabré, le bâtiment exige d'importants travaux de reconstruction que la puissante famille des Guise confie au célèbre artiste italien, chef de file de la première école de Fontainebleau, Francesco Primaticcio, dit Le Primatice.

    Rien n'a malheureusement été conservé des célèbres peintures de la chapelle réalisées d'après ses dessins par Niccolo dell'Abbate. Sous l'influence du Duc de Guise, l'hôtel devient le siège de la Ligue catholique pendant les guerres de religion. C'est le cadre d'événements marquants de l'histoire de France : le massacre de la Saint Barthélémy y est probablement décidé en 1572 ainsi que la journée des barricades, en 1588, qui oblige le roi Henri III à quitter Paris.

    Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, Marie de Guise, dite Mademoiselle de Guise, dernière descendante du nom, embellit considérablement l'hôtel et ses jardins. L'hôtel de Guise devient alors un haut lieu de rencontres pour la noblesse parisienne : s'y côtoient, en habitués, CorneilleTristan L'Hermite ou le compositeur Marc-Antoine Charpentier.

     ◄►◄►◄►◄►◄►

    Après le décès, sans héritier direct, de la maîtresse de lieux en 1688, ses héritières décident de vendre le bâtiment à François de Rohan-Soubise et son épouse, Anne-Julie de Rohan-Chabot. Ceux-ci confient à leur architecte, le jeune Pierre-Alexis Delamair, le soin de le remettre au goût du jour. J'ai lu sur le net qu'Anne de Rohan-Chabot aurait été, un temps, la maîtresse de Louis XIV et que cet achat y serait lié.

    Ha ha ha... Je fais mon Closer, juste histoire de s'amuser !

    C'est sur la rue des Francs-Bourgeois que va s'ouvrir la nouvelle façade de l'hôtel particulier. Juste en face, on peut apercevoir entre deux immeubles situés au 57-59, les vestiges de l'ancienne enceinte de Philippe-Auguste sous la forme d'une tour, la Tour Pierre Alvart, dont seule la base date de l'époque du Roi de France.

    L'architecte Delamair décide de changer l'orientation de l'édifice en plaquant une nouvelle façade de style classique contre l'ancienne aile sud. Il construit, à l'emplacement de l'ancien manège des Guise, une majestueuse Cour d'Honneur à portique arrondi ouvrant par une demi-lune sur la rue des Francs-Bourgeois. L'abondant décor sculpté qui l'ornait (cf. photo ci-dessous) a disparu en 1793.

    Vue de l'entrée de l'Hôtel de Soubise vers 1750 d'après Jacques Rigaud

    L'entrée actuelle des Archives Nationales

    La Cour d'Honneur côté rue des Francs-Bourgeois

    Un péristyle constitué d'une série de double colonnes à chapiteaux composites est surmonté d'une balustrade ajourée : le projet de l'architecte était d'en faire un lieu de promenade mais il n'a pas abouti.

    Les chapiteaux sont dits "composites" car ils allient les deux rangées de feuilles d'acanthe du style corinthien aux volutes du style ionique.

    Ces colonnes jumelées se continuent sur la façade de l'Hôtel décoré d'un avant-corps central à double colonnes superposées.

    Les figures de La Gloire et de La Magnificence, à demi-couchées, et les deux groupes d’enfants symbolisant Les Génies des Arts surmontent le fronton dont les décors aux armes des Rohan-Soubise ont disparu à la Révolution.

    C'est Robert Le Lorrain (1666-1743) qui est chargé de sculpter les statues représentant les quatre saisons qui ornent le premier étage de l'hôtel.

    L'allégorie du Printemps est accompagnée d'un angelot qui cherche à attraper la guirlande de fleurs...

    Tandis que dans L'Eté, il se cache malicieusement derrière Cérès, la déesse de l'agriculture, brandissant sa faucille.

    L'allégorie de l'Automne tient une grappe de raisins dans la main gauche et une coupe de vin dans la droite.

    L'Hiver enfin, est représenté par un vieillard enveloppé dans une cape, avec un angelot se réchauffant les mains au-dessus d'un brasero à ses pieds. 

    Dans le même temps, l'architecte Delamair est chargé par le futur cardinal de Rohan (celui du "Collier de la Reine"), fils de François de Rohan-Soubise et d'Anne-Julie de Rohan-Chabot, de construire un autre Hôtel particulier qui s'appellera l'Hôtel de Rohan-Chabot.

    Sa façade monumentale se dresse sur les jardins communs aux deux hôtels.

    Le remariage en 1732 d'Hercule Mériadec de Rohan-Soubise, âgé de 63 ans, fils aîné de François de Soubise, avec la jeune princesse Marie-Sophie de Courcillon, seulement âgée de 19 ans, est l'occasion de confier à un nouvel architecte, Germain Boffrand, l'aménagement des appartements.

    Marie-Sophie de Courcillon par Jean-Marc Nattier

    Trop belle, non ?

    En 1735, Boffrand édifie un nouveau pavillon, de forme ovale, qui permet l'articulation avec l'aile nord en retour et dessert les appartements privés du prince héritier et de son épouse. À partir de 1736, il consacre tous ses efforts aux décors intérieurs. Ces appartements comptent parmi les plus beaux exemples de l'art rocaille, chef-d'œuvre collectif dû au talent des meilleurs peintres, sculpteurs et ornemanistes du temps – François Boucher, Charles Natoire, Jean-Baptiste II Lemoyne, Jacques Verbeckt, etc. – réunis sur le chantier autour de Boffrand.

    Vous en avez assez des descriptions extérieures ? C' est bien normal.

    Alors, entrons !

    Dans le vestibule d'entrée, une maquette de l'hôtel

    Avec un plan, c'est plus clair !

    Le N°1 c'est l'Hôtel de Soubise ; en N° on a l'Hôtel de Rohan : les deux hôtels ont été construits par Delamair et affichent, par la forme de leur cour, un petit air de ressemblance. Les autres numéros sont d'autres hôtels particuliers donnant sur la rue des Francs-Bourgeois. En N°7, le CARAN (Centre d'Accueil des Archives Nationales).

    Nous commençons par visiter le rez-de-chaussée, étage qui était réservé au Prince de Soubise. Des peintures des plus grands peintres du siècle de Louis XIV (François Boucher, Charles-Joseph Natoire ou bien Carl Van Loo) ornent magnifiquement les pièces de l'Hôtel.

    Nous voici ici dans la chambre du Prince qui possède une alcôve tendue d'un riche tissu cramoisi.

     Ici, les peintures sont mises en valeur par des cadres en bois doré superbement sculptés : elles représentent des scènes mythologiques.

    Hélas, trois fois hélas, mon ami internet ne m'a pas renseignée sur tous leurs thèmes et comme vous le savez peut-être j'ai une mémoire de poisson rouge !

    Je pense tout de même ne pas dire trop de bêtises en nommant cette peinture L'Hymen d'Hercule et d'Hébé (Pierre-Charles Trémolières).

    et cet autre Neptune et Amphitrite de Jean Restout

    Mars et Vénus de Carl Van Loo

    Il ne faut pas oublier de souligner les superbes moulures qui décorent murs et plafond.

    Ici, les armoiries de la Bretagne dont est originaire la famille de Rohan-Soubise : une hermine au centre encadrée par deux lions, surmontée d'une inscription latine Malo mori quam foedari : mieux vaut mourir qu'être déshonoré.

    Monsieur Obel nous fait aussi remarquer cette très belle pendule ornée de deux angelots.

    En quittant la chambre pour rejoindre la pièce suivante, nous passons à côté de la petite porte dissimulée dans une moulure donnant accès à l'escalier "secret" montant à l'étage de la Princesse...

    Nous voici maintenant dans le Cabinet des livres du Prince de Soubise, une toute petite pièce donnant sur la Chapelle de l'Hôtel.

    Aux angles de la pièce, deux peintures décoratives peintes en camaïeu de bleu, par François Boucher, illustrent La Pêche et La Chasse.

    Nous arrivons ici dans une pièce qui a la particularité d'être octogonale à l'extérieur mais ovale à l'intérieur : on l'appelle d'ailleurs le Salon ovale.

    Beaucoup de sobriété ici : cette harmonie plutôt neutre est seulement perturbée par les dorures des grands miroirs, auxquelles s’ajoutaient autrefois celles des meubles précieux.

    L’un des bras de lumière du salon ovale de l’appartement d’apparat du prince. Vous remarquerez qu'on n'y trouve aucune symétrie contrairement à la coutume.

    Les huit reliefs en plâtre des voussures du salon ovale, moulés et repris au ciseau, présentent des figures allégoriques, très largement consacrées aux arts et aux sciences.

    Pour L’Histoire de Lambert-Sigisbert Adam, le sculpteur a mis en scène la muse Clio, s’apprêtant à compléter le grand livre de l’Histoire, soutenu par Chronos (le Temps), alors qu’une figure de la Renommée souffle dans sa trompette.

    L'Histoire et La Musique de Adam également (peut-être ?)

    Le grand Cabinet du Prince

    Au-dessus de la porte, une peinture représentant Neptune et Mercure

    Sur le chevalet, un portrait du Prince de Soubise

    La visite des appartement du Prince terminée, nous montons visiter ceux de la Princesse à l'étage. Reconstruit sous Louis-Philippe, l’actuel escalier d’honneur est ornée d’une peinture "plafonnante", réalisée par Félix Jobbé-Duval en 1877-1881.

    Elle représente La France attachant ses archives à la nuit des temps.

    Vue sur la Cour d'Honneur depuis le premier étage

    Nous traversons rapidement une petite pièce, naturellement ornée de très jolis dessus-de-portes...

    Il me semble qu'ici il s'agit de l'histoire de Psyché et Aphrodite.

    Psyché est si belle qu'elle éveille la jalousie d'Aphrodite. Paradoxalement, elle ne trouve pas d'époux. Pour se venger, la déesse demande à Eros, son fils et dieu de l'Amour, de la rendre amoureuse du mortel le plus méprisable qui soit. Mais voilà qu'Eros lui-même en tombe amoureux. L'histoire se complique...

    Monsieur Obel nous a raconté ainsi toutes sortes de belles légendes issues de la mythologie.

    Nous entrons ensuite dans la Chambre d'Apparat de la Princesse de Soubise qui est somptueusement décorée. Le rouge cramoisi fut choisi pour les tissus ; le blanc et l’or, pour les boiseries. Le lit de parade à impériale trônait dans l’alcôve, réservée au rituel princier et délimitée par une balustrade dorée.

    Le plafond est orné d'une splendide rosace mettant en valeur le gros lustre en cristal de roche.

    Plus nous progressons, plus il y a de l'or...

    Les médaillons ovales des lambris de hauteur et des parcloses encadrant les trumeaux de glace, exécutés par le fameux Jacques Verbeckt et son équipe d’ornemanistes, illustrent, d'une part, des scènes mythologiques, et d’autre part, les attributs des Sciences, des Lettres et des Arts. Ce second thème renvoyait bien sûr à la formation intellectuelle de la Princesse de Soubise et à son désir de paraître en femme d’esprit.

    Parmi les sujets illustrant les aventures amoureuses de Jupiter, Verbeckt réalisa L’Enlèvement d’Europe : la légende, tirée des Métamorphoses d’Ovide, rappelle que Jupiter séduisit la princesse Europe, fille d’Agénor, roi de Tyr (Phénicie), sous la forme d’un taureau blanc. Attirée par l’odeur d’un crocus qui se trouvait dans la gueule du taureau, la princesse chevaucha l’animal ; celui-ci partit sur les flots, jusqu’à l’île de Crête, où il reprit forme humaine pour parvenir à ses fins.

    Le "clou" de l'Hôtel, si tant est qu'il faille décerner un prix à l'une de ces pièces toutes plus belles les unes que les autres, est le Salon ovale de la Princesse.

    Plusieurs personnes y sont installées sur des chaises pour dessiner.

    Quoi ? Sans doute les Amours qui animent le plafond.

    Cette pièce est un vrai chef-d'œuvre de l'art "rocaille". Evidemment, c'est un peu chargé mais avouez que ça en jette et le Prince de Soubise a besoin d'en mettre "plein les yeux" de sa jeune épouse âgée de 44 ans de moins que lui...

    Le grand lustre en cristal de roche qui y est accroché met en lumière les peintures et fait étinceler les dorures, qui se dédoublent dans les miroirs.

    Ces Amours sont vraiment charmants avec leurs divers accessoires en main (arc, carquois, oiseaux, corbeille de fleurs, thyrse).

    Le Salon ovale renferme l’ensemble de peintures le plus important de la campagne de travaux menée par Germain Boffrand. L'architecte confie l'exécution de celles-ci à Charles-Joseph Natoire qui veille à ce qu'elles s’intègrent harmonieusement au décor en les plaçant dans des cadres trapézoïdaux réservés au sommet de chaque panneau de boiserie. Ils forment un ensemble cohérent avec la sculpture ornementale et les stucs.

    Psyché découvre l'amour endormi (1738) par Charles-Joseph Natoire (1700-1777)

    Ici, le peintre illustre l'épisode où Psyché, appréciant les étreintes nocturnes de son mystérieux amant et piquée par la curiosité, approche une lampe à huile du visage de Cupidon laissant tomber une goutte d'huile sur sa cuisse et le faisant fuir.

    Rassurez-vous la mythologie se rapproche ici des contes de fées et l'histoire se terminera par un mariage...

    Au centre de la pièce, une table qui a une histoire.

    Notre guide nous explique que c'est celle sur laquelle Robespierre fut allongé alors qu'il avait été blessé dans la nuit du 9 au 10 Thermidor de l'an II.

    Robespierre blessé - chromolithographie de la fin du XIXe siècle

    Robespierre y agonisa dans l'antichambre du Comité de Salut Public (au Louvre) avant d'être guillotiné le lendemain.

    On peut y voir qu'aux quatre angles, les symboles de la Monarchie (à l'origine cette table, fabriquée en 1744, était celle du Cabinet de travail du Roi au château de Choisy)  ont été remplacés par le bonnet phrygien révolutionnaire.

    Au regard du Salon ovale, cette petite chambre des appartements privés de la Princesse semble bien modeste et pourtant elle est décorée de peintures de prix.

    Dans cet espace par lequel nous terminerons notre visite, un plan de Paris et de ses faubourgs réalisé pour Turgot, le prévôt des marchands, entre 1734 et 1739 par Louis Bretez, membre de l'Académie de Peinture et de Sculpture et professeur de perspective.

    Il a la particularité de nous montrer la capitale sous une orientation qui n'est pas habituelle, celle utilisée par les plans du XVIe siècle, qui utilisent la Seine comme un axe vertical de symétrie. Il couvre approximativement les actuels onze premiers arrondissements. Ainsi, le quartier du Gros Caillou (que certains d'entre vous ont déjà visité avec Anne-Marie), situé de nos jours entre la Tour Eiffel et les Invalides, se retrouve-t-il en bas à droite de la carte.

    Cliquez sur la carte pour l'agrandir.

    En face du plan de Turgot, une table qui elle aussi a une histoire puisque c'était le bureau de Mirabeau.

    Idem pour ces petits tabourets qui appartenaient sans doute au Comité de salut public.

    La dernière pièce est sombre...

    On peut y voir un "crochet", sorte de diable permettant aux archivistes de porter de lourdes charges.

    Sous la Révolution, l'hôtel de Soubise est mis sous séquestre puis finalement vendu au profit des créanciers de la famille de Soubise, à l'instar de son voisin l'hôtel de Rohan. Par le décret impérial du 6 mars 1808, il est acquis par l'État et officiellement affecté aux Archives de l'Empire. Au même moment, l'hôtel de Rohan est attribué à l'Imprimerie nationale.

    Dans l'ancien hôtel de Soubise, Napoléon Ier fait regrouper les archives qui étaient jusqu'à présent conservées dans plusieurs dépôts parisiens. Cependant, ces espaces, provisoires et inadaptés, deviennent vite surchargés et l'administration doit engager un programme de construction de dépôts ad hoc. La plupart des documents des Archives Nationales se trouvent maintenant à Pierrefitte-sur-Seine.

    Comme toujours, Monsieur Obel nous a gâtés en ne nous faisant grâce d'aucun détail concernant ce superbe Hôtel particulier. Nous devrions être fortiches en mythologie maintenant... Reste à intégrer tout ça !

    Merci à lui pour cette visite très fouillée, et à Anne-Marie qui a organisé la sortie.


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  • Vendredi dernier, Michel Duffau a organisé et guidé une balade dans Paris dans le cadre des "Petites promenades" de Générations 13.

    Au programme, le quartier de la Madeleine. Ce n'est pas tous les jours que je me propulse dans les beaux quartiers et, en cette période proche de Noël, je n'ai pas été déçue par les vitrines qui rivalisaient toutes de beauté.

    Le rendez-vous nous avait été donné derrière la Madeleine et, tout comme hier pour la balade avec Anne Viala, le soleil était au rendez-vous.

    Une chance !

    Le quartier de la Madeleine a d'abord été un domaine agricole concédé à l'évêque de Paris par le roi Dagobert Ier. A partir du XVIe siècle, un faubourg appelé La Ville-l'Evêque s'y est développé. La construction de l'église, commencée en 1757, ne sera achevée que sous le règne de Louis-Philippe, en 1812. Son aspect de temple grec lui a été donné par Napoléon qui voulait en faire un Temple de la gloire dédié à la Grande Armée.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Il y a maintenant, autour de l'église, de forts jolis bancs arrondis dont certains sont même associés à une "tablette" permettant de croquer son sandwich ou de taper le carton. Ils sont inspirés des anciens bancs "Adolphe Alphand".

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    C'est là que la quinzaine de participants a retrouvé Michel qui nous propose ce jour une marche d'environ 2h-2h30 dans l'un des plus élégants quartiers de Paris.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Michel nous montre tout de suite d'anciennes toilettes publiques souterraines de Style Art nouveau qui, fermées depuis 2011, vont être restaurées dans leur état d'origine d'ici à la fin de l'année 2022.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Ce sont les célèbres établissements Porcher qui les ont réalisées en 1905 sur le modèle des anciens "Lavatories" anglais. L’escalier qui y mène était décoré d’une mosaïque à motifs floraux. A l’intérieur, il y avait des toilettes pour hommes, des toilettes pour femmes et une loge de gardien.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Les voici tel qu'elles étaient du temps de leur splendeur.

     Les boiseries et portes sont en acajou. Les vitraux des portes des cabines représentent de motifs floraux. Des carreaux de céramique blancs ou à motifs de fleurs recouvrent les murs. Une chaise surélevée sur une estrade est destinée au travail du cireur de chaussures.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Nous voici arrivés sur le devant de l'église et j'y remarque de très beaux porches d'entrées : ils ont été réalisés par l'architecte Théodore Charpentier. Celui-ci, situé au numéro 3, a abrité le styliste Nino Cerruti qui y a installé sa maison de haute couture en 1967 ; on y voyait à l'époque Alain Delon et Jean-Paul Belmondo.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Le "clou" du quartier, c'est cette longue façade, sise au numéro 9, qui fait l'angle de la place avec le boulevard Malesherbes. Elle est également l'œuvre de Théodore Charpentier.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    C'est en effet ici que prend la Galerie de la Madeleine, dans laquelle nous ne rentrerons pas mais on se doute qu'elle abrite des magasins de luxe.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Les caryatides sont l'œuvre du sculpteur Jean-Baptiste-Jules Klagmann.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Depuis 1924 l'immeuble abrite un restaurant gastronomique "Lucas Carton".

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    L’inauguration officielle du restaurant date de la construction de l’immeuble par Théodore Charpentier en 1839. Il devient vite l'endroit couru du tout Paris de Napoléon III. En 1880, il est décoré de boiseries par Louis Majorelle qui en font un chef-d'œuvre de l'Art nouveau (les travaux ont duré quatre ans tout de même). Tout d'abord appelé "Lucas", il prend son nom définitif entre les deux guerres quand Monsieur Carton en fait l'acquisition.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Michel nous montre une photo de l'intérieur, plutôt "chicos"...

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Pas la peine de rêver, Mesdames, nous ne sommes ici que de passage !

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Rien que cette asperge à la "Lucas Carton" en dit long sur l'élaboration des plats...

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

     

    Traversant la rue Royale, Michel nous fait remarquer le bel alignement entre les façades de temple grec de l'Assemblée nationale et de l'église de la Madeleine. Je n'ai pas pris de photo car à cet endroit la circulation est intense.

     Nous restons dans le luxe avec ce passage très chic "Le Village Royal" faisant communiquer la rue Royale avec la rue Boissy-d'Anglas. Autrefois, il y avait ici une caserne de mousquetaires.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    A l'angle, une boutique Dior a élu domicile.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    On entre ?

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Toujours Dior

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Façade côté rue Royale

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Façade côté Rue Boissy-d'Anglas

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    La rue du Faubourg Saint-Honoré a déjà revêtu ses habits de fête (des guirlandes de sapin en lieu et place des guirlandes de lumières), économies d'électricité obligent peut-être... ?

    Ici, la Maison de beauté Carita qui occupe tout un immeuble.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Dans le boulevard de la Madeleine, cet immeuble qui fait l'angle avec la rue Vignon est celui de l'ancien Hôtel de la Compagnie des Messageries maritimes. Construit en 1924, il se distingue par son porche d'entrée Art-Nouveau en forme de coquillage.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Côté rue Gaudot-de-Mauroy, il affiche un bas-relief en forme de blason maritime représentant des ancres et un gouvernail.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    De l'autre côté du boulevard, au numéro 7, une jolie façade également datant de 1910, celle de la Compagnie d'Utrecht. Il fut construit pour la compagnie d'assurance Utrecht vers 1910.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    La façade comporte des éléments " Art Nouveau " remarquables dont une mosaïque polychrome ceinturant la corniche.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Il s'agit ici de l'ancien Hôtel de La Haye. Mirabeau y aurait habité en 1789.

     Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    On dirait bien que les bas-reliefs en pierre représentent des instruments de musique.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    L'immeuble situé en face, construit en 1785 par Auber, est lui aussi mis en valeur par sa forme ronde. S'y ajoutent de superbes balcons en fer forgé.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Il s'agit de celui du très célèbre Olympia de Bruno Coquatrix ouvert en 1954 et rénové en 1997. Gilbert Bécaud y fait ses débuts. Tous les grands de la chanson se produisent alors sur cette scène devenue mythique : Georges Brassens, Jacques Brel, Léo Ferré, Edith Piaf, Juliette Gréco, Barbara, Johnny Hallyday etc.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Nous voici maintenant arrivés sur le boulevard des Capucines : ici se trouve le musée-théâtre du parfum Fragonard. Il expose des alambics, des flacons de laboratoire, des pots-pourris et des torréfacteurs de parfum, ainsi que les animaux et les plantes qui fournissent les matières premières pour la parfumerie. Une collection de flacons de parfum illustre 3 000 ans de fabrication.

    Il serait fermé temporairement...

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    A deux pas de l'Opéra, aux numéros 27-29, un immeuble affiche une splendide façade Art nouveau largement vitrée. Un hôtel-restaurant 5 étoiles, le Kimpton St Honoré, s'y est ouvert en août 2021.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    En 1914, c'est l’architecte belge Frantz Jourdain qui signe la construction de cet immeuble Art nouveau, avec sa façade ouvragée habillée d’une trame de métal turquoise, ornée de motifs floraux stylisés. Le lieu abritera à partir de 1917 et ceci jusque dans les années 1980 le grand magasin «La Samaritaine de Luxe».

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    La façade s’anime de garde-corps aux motifs floraux, de colonnettes en cuivre aux chapiteaux végétalisés, de bandeaux de mosaïques représentant des lianes de capucines et des hortensias bleus.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Le bas de l'immeuble est orné d'une fresque en fer forgé des plus jolies.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Michel nous a fait le cadeau de nous laisser rentrer dans le hall - avec autorisation de la Direction - bien qu'étant en groupe et... ça valait le coup d'œil !

    L'un des deux ascenseurs est équipé d'un fauteuil et d'une table basse s'il-vous-plait des fois qu'on y reste plus de quelques minutes !

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    A côté de l'autre ascenseur, le grand escalier et sa rampe en fer forgé ont été conservés.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Je ne résiste pas à vous montrer cette salle de restaurant donnant sur la cour intérieure végétalisée,

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    ni à vous faire monter virtuellement sur le roof-top... (photos "Sortir à Paris"),

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    On redescend sur terre mais juste un instant puisque nous voici face à un autre 5 étoiles, l'Hôtel Scribe (de la chaîne Sofitel) qui fait l'angle du boulevard des Capucines avec la rue du même nom.

    Nous ne le visiterons pas !!!

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

     Le groupe emprunte maintenant la rue Edouard VII nommée ainsi en l'honneur du roi anglais Edouard VII qui était fou de la Capitale française et de ses divertissements. C'est ainsi qu'il décida d'offrir à la ville une salle de spectacle consacrée au cinéma. Elle a été construite en 1913 par l'architecte anglais Sprague.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Ce sera le théâtre Edouard VII-Sacha Guitry où le célèbre acteur se produisit à partir de 1920.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Une statue équestre du Roi lui fait face.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Michel nous montre quelques photos.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Celle-ci représente le souverain portant un manteau fabriqué dans le fameux tissu "Prince de Galles".

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    D'un théâtre à l'autre : celui-ci est le théâtre de "l'Athénée"-Louis Jouvet situé dans le square de l'Opéra-Louis Jouvet. L'acteur, qui fut successivement machiniste, costumier, accessoiriste, peintre et éclairagiste, dirigea le théâtre de 1934 à 1951, date de sa mort.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    La devanture du théâtre (construit en 1896), dans un style Art nouveau d'inspiration orientale, est celle de l’ancienne façade du théâtre de la Comédie parisienne construit en deux ans auparavant au même endroit. 

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Sur la place, une très jolie sculpture représente "Le Poète chevauchant Pégase". Elle est l'œuvre d'Alexandre Falguière (1896).

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Derrière le monument, le musée du parfum Fragonard

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Faisant l'angle de la rue des Mathurins, les anciens Bains Turcs de Paris. Il s’agit là de l’unique vestige d’un célèbre établissement de bains installé ici dans le dernier quart du XIXe siècle qui ne ferma qu'en 1954.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Après sa fermeture, une rénovation complète a fait disparaître tous les décors intérieursne laissant subsister que la façade. Je n'ai trouvé que cette photo pour évoquer le passé...

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    L’affiche publicitaire qui est diffusée à l’époque détaille tous les services proposés aux clients : MassageSalles d’inhalation pour les deux sexes, Lavage et douchesÉtuves à air secPiscine d’eau de sourceUn Buffet-restaurant est également disponible, ainsi qu’un Trinkhalle (entendez buvette) fourni en différentes eaux minérales. En outre, les dames peuvent, après les méfaits causés à leurs cheveux par le bain de vapeur, se refaire une beauté au salon de coiffure de l’établissement.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Arrivés au boulevard Haussmann nous apercevons des gens qui contemplent la capitale depuis la terrasse du Printemps. Il faut dire que le temps s'y prête...

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Quoi de plus beau que ces coupoles dorées qui brillent au soleil !

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    "Au tortues" était le nom du magasin situé au 55 du boulevard Haussmann. Avec sa superbe devanture en bois sculpté, il fut créé en 1864, et la boutique reçut son décor en 1910. 

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Le décor en marbre de la façade actuelle, d’inspiration Louis XVI, daterait de 1910 et comporte deux têtes d’éléphant et deux tortues, réalisées en bronze. Les animaux sculptés rappellent sa destination première : la vente d’objets en ivoire et en écaille.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Nous terminons notre balade par la rue des Mathurins dans laquelle j'ai remarqué ce beau bow-window.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Passant devant le théâtre des Mathurins (en travaux) et le théâtre Michel, nous arrivons à un croisement que certains d'entre nous connaissent déjà pour y être venus guidés par Anne-Marie lors d'une autre promenade : c'est celui où se trouve cet immeuble Art déco appartenant aujourd'hui à une banque internationale. Il fut construit par Pierre et Alex Fournier pour abriter les locaux de la Société financière française et coloniale.

    On comprend mieux ainsi la présence de ces animaux exotiques (chameau, éléphant, crocodile, requin, tigre, serpent, ainsi que toutes sortes d'oiseaux et de poissons).

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    En face, se tient la Chapelle expiatoire. Il s'agit d'un ensemble religieux et commémoratif consacré aux victimes de la Révolution, notamment le couple royal, qui a été construit de 1815 à 1826 et est classé monument historique depuis le 22 juillet 1914.

    Petites promenades dans Paris : "autour de la Madeleine" avec Michel Duffau

    Là s'achève cette promenade architecturale.

    Un grand merci à Michel pour l'avoir organisée et guidée.

    C'était super !


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  • Pour la reprise - post été - de l'atelier "Petites promenades dans Paris" de Générations 13, Anne-Marie, son animatrice bénévole, avait choisi ce vendredi de nous emmener à la découverte du village de Bercy. Elle nous avait donné rendez-vous au métro Liberté à Charenton-le-Pont.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Comme vous le savez sûrement, plusieurs villages à la périphérie du Paris de 1860 ont été annexés à la capitale à cette date : celui de Bercy, à l'est, en fait partie.

    On voit bien sur cette carte, la partie rouge cernée par le mur des Fermiers Généraux construit à l'aube de la Révolution, si impopulaire auprès des parisiens parce jalonné par 54 bureaux d'octroi ou barrières... et la partie orange qui se termine à l'Enceinte de Thiers construite sous Louis-Philippe (elle était située entre les Maréchaux et le périphérique) permettant à Paris d'absorber tous les villages alentour.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous sommes ici, comme je vous le disais, à Charenton-le-Pont et passons devant l'école Valmy, une école publique construite par Georges Guyon au XIXe siècle. Celui-ci l'avait pourvue d'un clocheton avec sonnerie intégrée pour que ses élèves soient toujours à l'heure ! 

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous passons ensuite devant la Chapelle Notre-Dame de Valmy

    La première chapelle du quartier de Valmy est construite en 1913, sur un terrain donnant rue du Général-Chanzy, légèrement à l'est de la chapelle actuelle. En 1963, l'ancienne entreprise de vin Nicolas, dont les terrains s'étendent de part et d'autre de celui de la chapelle, l'échange contre un terrain lui appartenant, légèrement plus à l'ouest. Un entrepôt est alors réaménagé en chapelle.

    En 1996, la chapelle actuelle est construite sur une partie de ce terrain.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Puis, nous longeons l'Atelier d'Arts Plastiques Pierre Soulages, créé en 1995, qui accueille des enfants ainsi que des adultes en offrant à chacun une diversité d’enseignements.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Apparemment, ici on n'imite pas le maître : on dessine en couleur...

    Je plaisante bien sûr !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Les rails de la gare de Lyon toute proche et les tours Duo de Jean Nouvel dont Anne-Marie est accro

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Cette passerelle, appelée Passerelle Valmy, traverse le faisceau ferroviaire de la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Elle occupe l'emplacement précédent du parc de l'ancien Château de Bercy appartenant à Charles-Henri Malon marquis de Nointel, intendant des finances sous Louis XIV. Il a été initialement construit en 1658 par François Le Vau, le jeune frère de Louis, que l'on connaît mieux. Inachevé en 1676, sa construction est reprise par Jacques de la Guépière.

    Voici une aquarelle de Christian Benilan (2006) montrant le château et ses jardins vers 1720, jardins dessinés par Le Nôtre qui s'étendaient jusqu'à la Seine comme vous pouvez le constater. Celle-ci était très fluctuante et pouvait causer des inondations...

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Sur cette autre aquarelle de Pierre-Denis Martin (vers 1725-1730), on peut apercevoir le château de Vincennes tout proche en arrière-plan.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Que reste-t-il de cette résidence ?

    De nombreuses boiseries sont réparties au musée des arts décoratifs, dans d’autres hôtels parisiens (comme rue de l’Elysée), français ou même anglais. Une console est au Louvre. La balustrade de la chapelle du château, qui servit de lieu de culte aux habitants de Bercy jusqu’à la construction en 1826 de l’église de la Chambeaudie, est conservée à Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux de Paris. Et un cèdre de son parc a été replanté aux buttes Chaumont.

    En 1861, la partie du parc entre l'actuelle rue de Paris (rue sur laquelle débouche le métro Liberté) et la Seine est vendue par son propriétaire le Comte de Gabriel de Nicolaï pour 10.500.000 Francs à une société présidée par le duc de Morny pour établir des magasins généraux et des entrepôts de vins entre la voie ferrée et le quai de Bercy.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Plusieurs modifications ont eu lieu sur la passerelle initialement construite en 1848. L'actuelle a servi de décor au film Jules et Jim en 1961 lorsque Catherine lance aux deux garçons : « Le terrain me parait excellent, je lance une course de vitesse, le premier qui arrive au bout de la passerelle ».

    La bande-annonce de Jules et Jim

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir : si je ne me trompe, il s'agit ici de tout l'espace que l'ancien village de Bercy occupait avant 1860. Au sud du périphérique, c'est maintenant la ville de Charenton-le-Pont.

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     La rue Marius Delcher sur laquelle nous nous trouvons nous conduit à la rue du Petit Château et aux écuries (1713-1714) qui elles, ont résisté aux transformations successives.

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    Elles se situent à l'intérieur d'une copropriété et ont fière allure !

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     Remarquez, au-dessus du portail la tête de cheval indiquant l'utilisation des lieux.

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     Sur le côté, également une superbe porte d'entrée sculptée d'une scène de chasse

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    Nous rejoignons Paris en traversant le périphérique non sans une pensée pour Jean Nouvel et Anne-Marie... Mon petit doigt m'a dit qu'il allait bientôt y avoir un café en haut de l'une d'elle, peut-être une idée de promenade en vue ?

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    Où sommes-nous installées confortablement maintenant, je ne sais plus... mais Anne-Marie a le chic pour trouver des sièges !

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    On reconnaît les habituées mais il me semble bien que de nouvelles adhérentes ont aussi participé à cette agréable promenade.

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    Nous voici maintenant arrivées au petit cimetière de Bercy, tranquille et ensoleillé dit le panonceau à son entrée (ce jour-ci, c'est le cas) qui comporte un peu plus de 1000 tombes et qui a la particularité d'avoir accueilli les sépultures de certaines familles travaillant dans le commerce du vin, anciens pinardiers (*) et tonneliers.

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    Voici celle de Louis Gallois, ancien Maire de Bercy, créateur des entrepôts vinicoles.

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    (*) Le mot pinardier vient de celui des navires-citernes qui transportaient le vin à l'époque (alors que désormais il est mis en bouteille sur place).

    Le beau temps nous poursuit jusqu'à la grille d'entrée d'une l'ancienne manufacture de tabac. Construite en 1855-1857, elle était utilisée pour la fabrication des cigares de luxe. Cette usine, l'une des 22 que comptait la SEITA (Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes) en 1937, a été fermée en 1969 et démolie en 1976 mais heureusement la grille d’entrée de cette manufacture sera conservée. 

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    En 1868, un journaliste de la Revue des Deux Mondes y réalise un reportage et décrit les lieux :

    "La manufacture de Reuilly était située jadis hors barrière, mais l’annexion de la banlieue l’a fait entrer dans l’enceinte de Paris. De grands arbres, de vastes terrains verdoyants, l’entourent et lui donnent l’aspect joyeux d’une usine de campagne."

    Les femmes sont nombreuses à travailler dans cette manufacture : pas moins de 200 femmes travaillent 10 heures par jour pour confectionner des cigares à raison d’une moyenne de 100 cigares par jour et par ouvrière.

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    Nous passons bientôt devant un immeuble sans grand intérêt si ce n'est d'avoir sur son mur une plaque datant de Louis XV ! Le bornage de Paris était destiné à "contenir" Paris dans ses limites à un moment donné.

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    On peut y lire :

    Bornes de Limites du règne de Louis XV de par le Roy

    Défenses expresses sont faites de bâtir depuis les présentes bornes et limites jusqu'au plus prochain village aux peines portées par les déclarations de sa Majesté

    Des années 1724-1726

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    Pauvre Louis XV, il doit se retourner dans sa tombe !

    Anne-Marie regarde son plan pour ne pas nous égarer...

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    Nous arrivons, après avoir traversé la rue Nicolai et emprunté la rue de Charenton à cette église du 12e arrondissement située sur une petite place (la place Lachambeaudie du nom de l'écrivain et chansonnier (1806-1872) dans laquelle je ne suis jamais entrée.

    L'occasion fait le larron !

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    Il s'agit de l'église Notre-Dame de la Nativité (on dit aussi parfois Notre-Dame de Bercy) qui prend pour modèle les basiliques romaines antiques.

    Construite à l'origine en 1823, elle subira de nombreux dommages (détruite sous la Commune de Paris, elle sera reconstruite à l'identique mais inondée par la crue de 1910, en 1944 elle sera touchée par le bombardement des voix de chemin de fer situées juste derrière, et subira même un incendie en 1982...) Elle est restaurée et inscrite aux Monuments Historiques en 1985. 

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    Des clés ? C'est Saint-Pierre.

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    Et ici Saint-Paul avec l'épée de son supplice

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    La nef à plafond plat est suivie d'un chœur peu profond.

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    Anne-Marie nous montre plusieurs grandes toiles qui sont très difficiles à prendre en photo...

    La résurrection de la fille de Jaïre (Charles de La Fosse - vers 1680) ici avec une curieuse, mais belle crucifixion

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    L'Annonciation (Daniel Hallé - 1659)

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    Le Christ et la Samaritaine (Jacques Stella - 1640-1645)

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    Face à l'église, la caserne des pompiers a belle allure.

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    On dirait bien qu'on touche au but, non ?

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    Nous voici maintenant dans la rue de Chablis, bien jolie avec ses maisonnettes en pierre meulière.

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    Elle est située à proximité des anciens entrepôts de Bercy naturellement.

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    Et justement, nous voici arrivées au Parc de Bercy : il a été créé entre 1993 et 1997 et occupe en partie les anciens chais viticoles subsistants du XIXe siècle qui contribuèrent à l'activité du plus grand centre mondial du négoce de vins et de spiritueux à cette époque et furent fermés dans les années 1960.

    La Cinémathèque, vous connaissez bien sûr. Elle était autrefois l'American Center et a été construite selon les plans de Franck Gehry en 1994 : je trouve qu'elle n'a pas vieilli.

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    Ayant quitté les grandes pelouses situées à côté du POPB (Accor Arena désormais), nous traversons le parc afin de nous diriger vers Bercy-Village.

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    Le parc, planté de 400 vignes, conserve le souvenir de son passé vinicole.

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    Voici la Maison du Jardinage : cette belle demeure datant du XIXe siècle est depuis 1997 un havre de paix dédié au jardinage en ville. Partie intégrante du réseau municipal d’écologie urbaine, elle accueille tous les amateurs de jardinage en milieu urbain, du débutant au passionné, mais aussi les porteurs de projet de jardins partagés ou de végétalisation.

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    Un vrai bonheur que de déambuler dans ce magnifique parc qui a bien poussé depuis que j'y ai mis les pieds il y a quelques années.

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    On ne sait de quel côté se tourner tant il est beau de partout !

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    Quelles sont ces superbes fleurs ? Certaines ont des applications sur leur téléphone pour le savoir, moi non !

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    Voici tout ce qui reste de l'ancien Petit Château de Bercy. Au XVIIIe siècle plusieurs demeures de plaisance sont bâties le long de la Seine entre Paris et Bercy. Ici se trouvait la "Folie" du duc de Gesvres, acquise en 1708 par le contrôleur général Orry qui prend le nom de Petit-Château pour la distinguer du grand Château de Bercy. En 1809, Monsieur de Chabons, maire de Bercy, achète le Petit-Château pour y constituer un entrepôt qu'il loue à des commerçants en vins. La Ville de Paris acquiert ensuite l’ensemble des entrepôts de Bercy en 1876 et démolit le château du Petit Bercy. Les vestiges du Petit Château dont les murs avaient été intégrés dans la construction des chais ont été découverts rue des Pommiers en 1988 par un négociant.

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     Après la traversée de la rue Joseph Kessel, nous voici arrivés dans le troisième jardin du parc. 

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    Là se trouvent encore des arbres centenaires qui imposent le respect.

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    Là aussi le Pavillon du lac dans la mare de laquelle barbotent ces canards.

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    Tiens, un héron niche ici...

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    En vue des bâtiments de Bercy Village, qui rappellent les anciens chais.

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    Au XIXème siècle se tenait là “le plus grand marché de vins et spiritueux au monde”. Le Cour Saint-Émilion faisait office d’immense entrepôt et de comptoir de vente de vins, préalablement mis en bouteille non loin de là, à Bercy. Des breuvages acheminés par la Seine directement de l’Yonne, de Bourgogne, d’Algérie, ou par train via la gare de Lyon en provenance du Midi.

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    Nous les traverserons rapidement pour rejoindre la rue des pirogues de Bercy. C'est dans cette rue qu'on a découvert des bateaux datant du Néolithique lors des travaux de terrassement du Palais omnisports de Paris-Bercy, 

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    La fouille de 1991-1992 a permis de mettre au jour deux habitats du Néolithique moyen (vers 4500 - 3400 avant J.-C.) et un du Néolithique récent (vers 3000 - 2600 avant J.-C.). Dix pirogues ont été trouvées au pied de ce site ainsi que des poteries, outils, et pointes de flèche. La fouille des sédiments a révélé une occupation presque permanente sur la berge d’un ancien bras de la Seine.

    Plusieurs de ces pirogues sont exposées au musée Carnavalet.

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    Nous sommes maintenant tout près de l'entrée du Musée des Arts Forains.

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    Le musée est installé au sein de six anciens chais en pierre meulière où il occupe une surface de 11.400 mètres carrés. Des bustes de clowns en décorent la façade donnant sur la rue des pirogues de Bercy.

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    Toutes les bonnes choses ont une fin hélas et la promenade se termine ici !

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    Un grand merci à Anne-Marie pour avoir guidé cette promenade.


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  • Le Jeudi 8 Septembre 2022, Anne-Marie avait programmé avec l'association "Paris Art et Histoire" une visite de l'Hôtel de la Marine commentée par Madame Mazure.

    Nous avions rendez-vous sur la place de la Concorde pour observer la façade de l'Hôtel et évoquer le lien entre celui ci et la place de la Concorde, de sa construction à nos jours.

    Un peu d'Histoire

    En 1748, la Ville de Paris décide de créer une nouvelle place devant accueillir la statue de Louis XV. Le roi qui possède alors ce terrain extérieur à Paris en fait don à la ville et sollicite des architectes. Ange-Jacques Gabriel (1698-1782) fait la synthèse des différents projets et construit deux Palais séparés par la rue Royale. En 1765 il décide d'affecter le palais Est au garde-meubles de la Couronne. Le garde-meuble est dirigé par un intendant, tout d'abord en 1772 Pierre Elisabeth de Fontanieu puis, à partir de 1784, par Marc-Antoine Thierry de Ville d'Avray. Puis vient la Révolution. La place Louis XV et le garde meuble sont le siège de pillages et d'événements tragiques: vol des armes du garde meuble puis des joyaux de la Couronne, et le déboulonnage de la statue de Louis XV, la place étant alors rebaptisée place de la Révolution puis place de la Concorde. C'est là que seront guillotinés Louis XVI et Marie-Antoinette, puis Danton et Robespierre. Le garde-meubles laisse la place au ministère de la Marine. En 1848, c'est là que sera signé le décret de Victor Schoelcher permettant l'abolition de l'esclavage. En 2015 la Marine quitte définitivement la place de la Concorde pour rejoindre Balard. L'Hôtel est alors attribué au Centre des Monuments Nationaux qui entreprend une grande restauration. Une grande partie des décors du XVIIIième siècle existaient toujours et d'autres ont été redécouverts en grattant soigneusement les nombreuses couches de peinture. Quant au mobilier, en s'aidant de l'inventaire du garde-meuble, les restaurateurs ont retrouvé soit les pièces d'origine, soit des pièces du XVIIIième siècle le plus proches possible des originaux.

    La façade

    Des arcades en rez-de-chaussée, une colonnade d'ordre corinthien placée devant un promenoir,

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    des frontons de part et d'autre, ici celui de gauche.

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    La cour de l'Intendant

     Lors de la restauration du bâtiment, l'architecte Hugh Dutton a conçu une verrière destinée à donner plus de lumière à la cour de l'intendant et à y réguler la température.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    L'antichambre

     

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    Dans la niche est installée une statue d'Hébé, fille de Zeus et d'Héra. Le sol est en pierre de liais à cabochons de marbre noir, les boiseries sont peintes en blanc de roi.

    Le cabinet d'audience

    Un passage nous mène à une seconde antichambre remarquable par son parquet.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    Nous atteignons ensuite le cabinet d'audience au décor raffiné. On y remarque entre autres un secrétaire à cylindre signé Jean-Henri Riesener ainsi qu'une cheminée en marbre Portor.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    Le tour à guillocher

    Voici maintenant une machine étrange.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    Il s'agit d'un tour à guillocher. Mais encore ? Le tour à guillocher, du nom de l'ouvrier Guillot qui l'aurait inventé, est un tour qui permet de tracer des courbes et des volutes, toutes sortes d'ornements utilisés par exemple pour graver légèrement les boîtes de montres et les pièces d'horlogerie et d'orfèvrerie. Ce tour à guillocher appartenait à Pierre de Fontanieu, intendant du Garde-Meuble, et était conservé au CNAM jusqu'à la réouverture de l'Hôtel de la Marine en 2021.

    La salle à manger de l'intendant

    Au centre de cette pièce est dressée une table qui semble attendre les convives.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    Mais l'élément le plus remarquable de cette salle est le grand buffet réalisé par Gaudreau.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    La chambre des bains

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    La baignoire est une création contemporaine imitant les modèles du XVIIIième siècle.

    Après le bain (quelle épreuve !), il fallait se reposer puis se coiffer et se parfumer.

    Le salon d'angle

    Ce salon, richement décoré était un lieu de vie sociale et de divertissement, comme en témoigne la table de jeu et la chaise permettant de s’installer confortablement pour regarder les joueurs.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    La chambre de Madame de Ville D'Avray

    L'épouse de l'intendant disposait de son propre appartement.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    Remarquez au fond les deux portes qui donnent l'une sur un dressing, l'autre sur un cabinet d'aisance.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    Le cabinet doré

    Cette pièce servait au 20ième siècle de cuisine et son décor n'a été découvert que lors des opérations de sondage faites pendant le restauration.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    On remarque dans cette salle un secrétaire à abattant signé Riesener, commandé par P.E. de Fontanieu et livré au garde meuble en 1771.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    Le salon d'honneur et le salon des amiraux

    A l'époque du garde meuble, ces deux salons étaient réunis. Ils furent le théâtre d'événements importants, comme le grand bal donné lors du sacre de Napoléon premier en 1804 ou la venue de Louis-Philippe lors de l'érection de l'obélisque de Louxor en 1836.

    Le décor fut ensuite repensé. On remarque au plafond la frise rouge qui, associée au blanc et au bleu des caissons, forme les couleurs du drapeau français.

     

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    La marine est présente partout dans ce décor, par exemple sur cette console.

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    Dans le salon des amiraux, une série de portraits rend hommage à d'illustres marins comme ici Suffren.

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    L'abolition de l'esclavage

     Victor Schœlcher, président de la commission d'abolition de l'esclavage, est l'initiateur du décret du 27 Avril 1848, signé sur cette table, qui abolit définitivement l'esclavage en France.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    La loggia

    Elle est conçue comme un balcon ouvert sur le spectacle de la place et les grands événements qui s'y déroulent.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

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    La galerie des ports de guerre

    Elle est décorée de panneaux de bois peints imitant l'acajou ou l'ébène, aux noms des ports de Brest, Cherbourg, Lorient, Toulon et Rochefort. Au dessus du médaillon du port de Rochefort, on peut voir le monogramme de Napoléon 3, le chiffre 3 se transformant par symétrie en le E d'Eugénie.

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    Le grand escalier

    L'Hôtel de la Marine avec Paris Art et Histoire

    C'est par cet escalier que se termine notre visite.

    Merci à Madame Mazure pour cette conférence et à Anne-Marie pour l'avoir programmée !

    Annie Perrot                 


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