• Ce vendredi 21 janvier dernier, j'ai accompagné une sortie proposée par la CPTS 13 dans le cadre de leurs ateliers "Activités Physiques Adaptées" (APA) que l'on peut maintenant trouver sur le site de l'association dans la rubrique "Bien-être et Prévention". Ce jour là, c'était Léa qui l'animait. Comme d'habitude, le rendez-vous avait été donné au parc de Choisy, près du bassin central.

    Nous avons bien marché puisqu'il a été proposé, puis adopté, l'idée de rejoindre le Jardin des Plantes à 2 km de là. Une très bonne idée puisqu'il s'y tenait encore l'exposition "L'évolution en voie d'illumination".

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Voici quelques photos de la sortie avec les participantes du jour.

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Activité physique ou culturelle ? Et pourquoi ne pas allier les deux...

    Malgré un temps maussade, nous admirons tout de même les structures qui vont s'illuminer le soir.

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    La promenade se fait tranquillement, le temps de prendre des photos des installations, sans oublier de papoter : un des bienfaits de cet atelier.

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Nous croisons un groupe en train de faire du Tai-Chi...

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Puis, c'est au tour des adhérentes de G13 de participer à une petite séance de gymnastique douce qui dure environ vingt minutes, le temps de faire fonctionner toutes les articulations, depuis la tête jusqu'aux pieds.

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Activité physique ou culturelle ? Les deux, mon Capitaine !

    Très sympa, cet atelier


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  • Aujourd'hui, c'est à une sortie très culturelle qu'Anne-Marie nous convie dans le cadre de l'atelier "Petites promenades dans Paris". Il s'agit de la visite guidée du musée Nissim de Camondo, situé en bordure du parc Monceau dans le 8ème arrondissement de Paris. Comme de coutume, elle a fait appel à l'association "Paris art et histoire" pour en assurer le guidage. Michèle Mazure est aux commandes pour une découverte très approfondie de l'histoire de cette famille de Camondo et de son riche patrimoine.

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    Nissim de Camondo est issu d’une famille juive séfarade qui, chassée d'Espagne en 1492 à l'époque de l'inquisition, va émigrer à Venise pour venir finalement s'implanter à Constantinople où elle va exercer le rôle de banquier de l'Empire Ottoman (on les appelait "les Rothschild de l'Orient"). La famille Camondo est anoblie en 1867 par Victor-Emmanuel II en remerciement de son soutien financier à la réunification de l'Italie.

    Vue de Constantinople, quartier de Galata

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le comte Abraham-Salomon Camondo, fondateur de la dynastie (vers 1868) est un homme moderne qui contribue à la construction de la partie européenne de Constantinople. Une rue, des immeubles, des escaliers, des bains vont porter son nom. Philanthrope actif, ouvert et généreux, il se préoccupe de l'intégration de sa communauté au sein de l'Empire Ottoman et s'attache à la mettre sue la voie de la modernité par le biais de l'éducation.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Ses deux petit-fils, Nissim et son frère Abraham Béhor, s’installent à Paris sous le Second Empire (en 1869) où ils font construire deux Hôtels particuliers sur deux parcelles voisines de la rue Monceau. Le fils de Nissim, Moïse (1860/1935), passionné par l’art du 18ème siècle, fait détruire la construction précédente et confie en 1911 à René Sergent la reconstruction de l’hôtel familial, rue Monceau, dans un style inspiré d’Ange-Jacques Gabriel dont cet architecte s’était fait une spécialité.

    Grand collectionneur, Moïse de Camondo réunit au 63 rue Monceau meubles, boiseries, tableaux, objets d’art du 18ème siècle français et, à sa mort, lègue l’ensemble à l’Union centrale des Arts décoratifs sous réserve que soit créé dans son hôtel un musée ouvert au public et qu’il porte le nom de Nissim de Camondo, en souvenir de son fils, aviateur abattu en Lorraine en 1917.

    Nous ne sommes que douze à participer à cette sortie culturelle : le variant Omicron de la Covid, dont on dit qu'il est particulièrement contagieux, en fait encore hésiter certains.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13 

    La façade du musée donne sur la rue Monceau. 

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13 

    Voici une gravure de l'Hôtel voisin ayant appartenu à Abraham Béhor de Camondo : il est actuellement caché par des échafaudages (vue depuis la cour). Au terme d'une succession difficile, cet hôtel est vendu en 1893 à Gaston Menier (1855-1934), propriétaire de la célèbre chocolaterie de Noisiel. De la cave au grenier, tout est mis aux enchères.

    Il est actuellement occupé par la Banque Morgan-Stanley : décidément, le bien passe de banquier à banquier... Il faut dire que le prix du m² rue Monceau est tout de même de 15.000 euros.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13 

    Revenant à nos moutons : passé le porche du 63 rue Monceau, sous lequel se trouve une plaque indiquant le legs de son hôtel particulier par Moïse de Camondo à l'Union des Arts Décoratifs et le destin tragique de ses deux enfants,

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    nous voici entrés dans la cour, face à une réplique presque parfaite du Petit Trianon de Versailles

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    Waouuuuuh...

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    L'une des deux portes grises pleines sur l'aile gauche donnait autrefois sur le garage où Moïse de Camondo rangeait ses voitures de collection (Panhard, Bugatti, Daimler, Mercédes, Hotchkiss...).

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    L'autre côté de la cour

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    L'Hôtel possède deux étages au-dessus du rez-de-chaussée : ce sont les étages nobles. La domesticité du comte de Camondo était logée dans des combles, au-dessus de la balustrade.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    L'actuelle administration du musée est abritée dans ces locaux donnant sur la rue Monceau où étaient logés également autrefois les domestiques.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le Rez-de-chaussée

    La visite peut maintenant commencer : Michèle Mazure nous présente tout d'abord le rez-de-chaussée et en particulier ce couloir éclairé par de larges ouvertures donnant sur le vestibule d'honneur de l'Hôtel.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Deux tableaux d'Hubert Robert surmontant d'élégantes consoles en marbre le décorent (Photo Monick).

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Elles encadrent une pièce exceptionnelle : ce régulateur est capable de donner l'heure à la seconde près grâce à une petite aiguille ornée d'une lune !

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13 

    Dans sa partie basse, un joli motif représente Bacchus enfant tenant une grappe de raisin, sous l'œil de sa mère.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    De jolis jeux de lumière dans ce couloir

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Celui-ci donne accès à un vestibule dont l'escalier d'honneur orné d'une "serrurerie" splendide conduit au premier étage.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    D'élégants bras de lumière en bronze ciselé de Jean-Louis Prieur (vers 1766), éclairent le vestibule. Ils proviennent du château royal de Varsovie.

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    Toujours dans le vestibule...

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    On y trouve aussi un très joli cartel en bronze ciselé et doré attribué à Robert Osmond (1711-1789).

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    Mais pour l'heure (sans jeu de mot !), nous restons au rez-de-chaussée pour aller visiter les cuisines qui se trouvent de l'autre côté de l'escalier d'Honneur.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Au passage, cette fontaine en marbre rouge-royal (de Hautmont en Belgique) et plomb doré (vers 1750-1760) 

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    L'hôtel particulier des Camondo possédait un ascenseur.

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    La cuisine

    La cuisine de l'Hôtel de Camondo est entièrement carrelée du sol au plafond et possède des angles arrondis pour permettre un meilleur nettoyage et la retombée de la buée due à l'humidité de la pièce.

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    Le fourneau de nos grands-mères et la batterie de casseroles en cuivre revisités à la taille d'un hôtel particulier ! - (Photo "unguideaparis.com")

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    J'ai craqué sur la bassine en cuivre et ses petits noeuds noeuds.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

     La rôtissoire, imposante elle aussi.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Dans un angle, un modeste évier décoré ici par des fruits artificiels, œuvre de Ewa Jacobs (fruitsdecoratifs.odexpo.com). Ce sont de véritables œuvres d'art, réalisées en cire/paraffine. Ils sont présents au musée Nissim de Camondo mais aussi dans plusieurs châteaux de France et même d'Europe.

    Si vous voulez vous en procurer, ils sont vendus dans le quartier du Marais à la boutique "Au Débotté".

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    On en mangerait, non ?

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    Dans l'arrière cuisine, encore de la casserolerie et un évier à deux bacs cette fois-ci.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Ce dernier, muni sur la droite d'une double paroi, permet de maintenir l'eau chaude plus longtemps...

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Attenante à la cuisine, la "Salle des gens" qui permettait au personnel de prendre ses repas. La table est mise pour 12 couverts mais il y avait peut-être une rotation ?

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    Avant de quitter la cuisine, un coup d'œil sur le tableau d'appel du personnel qui était relié aux différentes pièces de l'Hôtel et qui permettait de localiser les appels des maîtres (il y en avait dans les principales pièces de service). On pouvait ainsi recevoir un appel de Monsieur le comte ; de Madame ; de Mademoiselle ; du fumoir ; de la bibliothèque ; du Grand salon etc...

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Et des pièces, il y en a ! Michèle Mazure va nous les faire toutes visiter, par le menu depuis le rez-de-chaussée haut jusqu'au premier étage...

    Pour cela, il faut monter l'escalier d'Honneur.

    Au passage, nous regardons un fauteuil que je n'aurais peut-être pas particulièrement remarqué (il y a tant à voir...) si notre guide ne nous l'avait détaillé. Il date évidemment du 18ème siècle puisque nous nageons dans ce siècle et possède des accoudoirs très originaux en forme de tête de bélier.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Mais ce en fait la valeur, c'est surtout le bas de l'assise en bois travaillé à la manière d'une frange de tissu. Avouez qu'il fallait le faire !

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    A côté une statue de "Vénus et l'Amour" très gracieuse

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Dans la montée d'escalier, aux deux angles formés par le mur du fond se trouvent deux meubles d'angles ou "laques" (meubles ayant reçu plusieurs couches de laque successives et étant décorés par des effets de gravures, de peinture ou de dorure).

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Moïse de Camondo avait un goût prononcé pour la symétrie : il achetait presque toujours les objets en double.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Nous voici à mi-étage.

     Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Dans la montée d'escalier, une tapisserie de la manufacture des Gobelins (vers 1680) en laine et soie. Le motif central présente les armes de France soutenues par deux figures ailées sur fond fleurdelisé.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    La visite se poursuit par le rez-de-chaussée haut avec

    Le Grand bureau.

    C'est la première pièce que nous découvrons. Ne vous attendez pas à du dépouillement, ce n'est pas la mode au 18ème siècle et cet Hôtel est avant tout un lieu où Moïse de Camondo accumule tous les meubles et objets qu'il a collectionné et réunis pendant toute une vie.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    On peut y voir deux chaises recouvertes de velours bleu estampillées de Jean-Baptiste Claude Sené que l'on pourrait prendre pour des Prie-Dieu mais pas du tout, ce sont des "chaises voyeuses" qui permettaient aux invités de s'agenouiller devant les tables de jeux pour suivre les parties plus confortablement.

    Vous remarquerez qu'il y a aussi dans ce bureau deux fauteuils et deux petits guéridons...

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Cette photo vous permet de voir que le grand miroir qui orne le dessus de la cheminée est un miroir en deux parties (j'ai oublié le nom qu'on lui donne) : à cette époque on ne savait pas faire de très grands miroirs. La cheminée est encadrée par deux tapisseries de la manufacture d'Aubusson représentant les Fables de La Fontaine.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Dans la pièce également, quatre autres tapisseries des Fables de la Fontaine. Tissées dans l'atelier De Menou (vers 1775-1780), elles ont pour sujet : "le loup, la mère et l'enfant", "le lion amoureux", "rien de trop", "les poissons et le berger qui joue de la flûte", "le renard et la cigogne" et "le loup et la cigogne".

    Celle-ci, située à droite de la cheminée, doit être "Le lion amoureux".

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    Sur un mur, près de la fenêtre, un tableau d'Elisabeth Vigée Lebrun intitulé "Bacchante" (vers 1785). Ce sujet mythologique est exceptionnel dans l'œuvre de la portraitiste attitrée de Marie-Antoinette. Toutefois, prétexte au rendu du charme d'un nu féminin, il connut un vif succès qui poussa l'artiste à en peindre une seconde version. (Photo site du musée Nissim de Camondo)

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    C'est dans le Grand bureau que Moïse de Camondo a choisi d'exposer des photos de son fils Nissim, abattu par un avion allemand en 1917. Et toujours cette symétrie qui lui tenait tant à cœur.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Dans le Grand bureau également, un meuble assez exceptionnel : un secrétaire à cylindres estampillé de Claude-Charles Saunier (vers 1780)

    Le secrétaire repose sur quatre pieds fuselés à cannelures rudentées et ouvre par cinq tiroirs en ceinture et trois tiroirs au-dessus du cylindre. Celui-ci dégage un plateau coulissant solidaire de huit tiroirs, dont quatre feints, surmontés d'un casier ; deux tirettes sur les côtés.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Un autre très joli tableau dans ce Grand bureau, c'est celui de Geneviève-Sophie Le Couteux du Molay également par Elisabeth Vigée Lebrun (1788).  

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    Le meuble au-dessus duquel il est accroché est une commode à rideaux estampillée de Jean-Henri Riesener (vers 1775-1780) : au-dessous de trois tiroirs en ceinture, deux rideaux à lamelles coulissent pour découvrir quatre tiroirs. Au centre, un bouquet fait d'une très belle marqueterie.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Un lustre aux pendeloques de cristal éclaire naturellement la pièce.

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    Le Grand salon

    Nous voici maintenant entrés dans le Grand salon qui est également un véritable musée, avec beaucoup de symétrie aussi comme vous pouvez le deviner.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Il s'agit d'une grande pièce en angle ouvrant sur un jardin de buis.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    La boiserie blanc et or provient du salon de compagnie du comte de Menou. Elle est particulièrement travaillée au-dessus des portes.

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     De chaque côté de la cheminée de marbre blanc, deux médaillons par François-Hubert Drouais (1789) représentent les portraits des deux fils du marquis de Serent qui était le gouverneur des fils du comte d'Artois. Ils ont été achetés en 1920 par Moïse de Camondo.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Sur le guéridon rond au premier plan, une bouteille à saké en bronze laqué japonais du 16ème siècle monté sur un socle en bronze doré par François Rémond (1783), le grand bronzier du règne de Louis XVI. Elle représente des feuilles de Paulownia, un arbre que l'on trouve au Japon. (Photo musée Nissim de Camondo)

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    De part et d'autre de la cheminée une paire de vases couverts en bois pétrifié qui ont cela d'original que leurs anses sont formées de serpents entrelacés en bronze doré remarquablement ciselé. Ils firent partie des collections de Marie-Antoinette à Versailles, placés dans l'armoire de la salle de bain de la Reine. Cette dernière, inquiète à juste titre de la tourmente révolutionnaire, avait confié à son fournisseur Daguerre, dès le 10 octobre 1789, ses collections d'objets précieux. Mis en vente en 1798, sous le Directoire, ils réapparaissent en 1841 lors de la vente du baron Roger avant de devenir l'un des fleurons de la collection de Moïse de Camondo.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Dans ce Grand salon, un mobilier estampillé Georges Jacob (vers 1780-1785) composé de deux canapés, une marquise, dix fauteuils et un écran.

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    Egalement, une table à gradin dite "Bonheur du Jour" en bois de rose. La ceinture, le plateau et le gradin de ce meuble estampillé de Martin Carlin (vers 1766) sont ornés de dix-sept plaques de porcelaine de Sèvres à bouquets de fleurs sur fond blanc dans des encadrements verts et or enchâssés dans des montures de bronze.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le marchand Simon-Philippe Poirier avait livré une table semblable à Madame Du Barry et la comtesse d'Artois, belle-sœur du roi Louis XVI, en possédait également une.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    J'en terminerai avec le Grand salon par ce paravent de la manufacture de la Savonnerie (vers 1735-1740) qui m'a tapé dans l'œil en entrant dans la pièce.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Ses panneaux sont ornés de cornes d'abondance remplies de fleurs qui mettent en valeur des oiseaux en vol.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Joli, non ?

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    Le salon des Huet

    Nous avons maintenant changé de pièce mais restons dans le luxe avec ce salon des Huet, de forme ovale qui a été spécialement conçu pour y recevoir la suite de panneaux peints de scènes champêtres par Jean-Baptiste Huet.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le mobilier de salon, estampillé de Jean-Baptiste Claude Sené (vers 1770-1780), est constitué comme toujours d'un nombre pair : huit fauteuils à la reine, deux bergères en cabriolet et un canapé. La console en bronze argenté et doré au dessus en marbre vert d'Egypte est datée vers 1765-1770.

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    Les accoudoirs du petit canapé bleu sont particulièrement finement sculptés.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    La salle à manger

    Nous voici donc ici dans un lieu particulièrement fréquenté par les invités de Moïse de Camondo, la salle à manger. Celle-ci est lambrissée de boiseries peintes en vert. Michèle Mazure nous a expliqué que le vert était une couleur à la mode au 18ème siècle car déjà rappelant la nature : écolos avant l'heure !

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    J'ai remarqué ces superbes sculptures surmontant les colonnes de marbre rose.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13 

    Au centre de la table, dressée pour huit couverts mais pouvant en accueillir douze,

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

     un Pot à oille en argent (1770-1771). Il s'agit d'une ancienne soupière circulaire destinée à contenir le ragoût ou oille, plat fort à la mode aux 17 et 18ème siècles. Evidemment, on est ici dans le "grand monde"... (Photo musée Nissim de Camondo)

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le menu du 9 juin 1933 auquel Moïse de Camondo conviat ses invités ne m'a pas toutefois spécialement impressionnée vus les repas auxquels j'ai pu participer dans ma jeunesse (dans les années 60) qui étaient tout aussi consistants mais sûrement réservés aux fêtes...

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    Melon glacé
    Filets de sole Murat
    Poulets pochés à l'estragon
    Riz créole
    Pièce de boeuf à la gelée
    Salade de Romaine
    Petits pois à la française
    Paillettes au parmesan
    Fromage
    Granit à la cerise

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    Une jolie fontaine

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13 

    Buste de femme noire : bronze patiné par Pierre-Philippe Thomire d'après Jean-Antoine Houdon (début du 19ème siècle)

    Ce buste d'esclave noire porte des boucles d'oreilles, dites créoles, seul bijou alors autorisé aux femmes esclaves dans les Antilles françaises. L'inscription sur le socle fait référence à son affranchissement, en application du décret d'abolition de l'esclavage du 4 février 1794 décidée par la République française, alors réunie en Convention nationale.

    Autrefois intitulé "Buste de Négresse", ce titre devenu à la fois choquant et inacceptable a été changé pour celui de "Buste de femme noire" afin de rendre pleinement à cette oeuvre sa noblesse, son originalité et sa modernité.

     Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le Cabinet des porcelaines

    Cette porte donne accès au Cabinet des porcelaines spécialement aménagé par Moïse de Camondo pour présenter et mettre en valeur sa collection des différents services Buffon en porcelaine de Sèvres. C'est dans cette pièce que le maître de maison prenait ses repas quand il était seul.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le millier de planches gravées qui accompagne "L'Histoire naturelle des Oiseaux" publiée entre 1770 et 1783 par Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, allait devenir une source quasi inépuisable de modèles pour les peintres de la manufacture de Sèvres, notamment pour le décor de services ornithologiques dit "Buffon".

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Ici, devant les assiettes, un service à glaces...

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Et là, un objet destiné à recevoir les verres des convives pendant les cocktails (?) Il faudra que je redemande l'explication exacte à Michèle Mazure.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Depuis la salle à manger, on a une jolie vue sur les jardins. Ceux-ci ont été dessinés par Achille Duchêne (1866-1947), paysagiste renommé pour la restauration et la création de grands parterres de broderies des châteaux et de nombreux jardins de ville, notamment à Paris.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Une jolie niche qui abrite un élégant trio de putti...

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le Petit bureau

    Les murs de cette petite pièce, également appelée "Salon anglais", sont tendus d'une soie cramoisie.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Voici maintenant l'escalier, plus modeste, qui permet d'accéder à l'étage supérieur, où se trouvaient les appartements privés du comte de Camondo et de ses enfants (le comte était divorcé).

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Vue plongeante sur le rez-de-chaussée haut

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le Salon bleu

    C'était autrefois la chambre de Béatrice de Camondo. Moïse en fit à partir de 1924 et jusqu'à sa mort en 1965 une pièce qui lui servit de bureau. Le tapis a été exécuté par les ateliers de la Savonnerie.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Même si les peintures semblent plutôt tirer sur le vert, elles étaient bleues originellement.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    On trouve dans cette pièce un tableau amusant intitulé "Les gentilshommes du duc d'Orléans dans l'habit de Saint-Cloud". Le peintre, Félix Philippoteaux (1815-1884), qui semble ne pas savoir dessiner les visages..., a fait figurer les personnages de dos ! (Photo musée Nissim de Camondo)

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Un tableau historique cette fois-ci : La Samaritaine et le Pont-Neuf par Jean-Baptiste Raguenet (1755)

    Il s'agit de la pompe de la Samaritaine, une machine édifiée sur le pont neuf pour apporter l'eau de la Seine au Louvre.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    La Bibliothèque

    Les boiseries en chêne naturel sculpté de la bibliothèque ont déterminé la hauteur de cet étage et créent une atmosphère chaleureuse. C'est ici que Moïse de Camondo consultait ses catalogues de ventes et de nombreux périodiques dont la Gazette des Beaux-Arts qu'il faisait soigneusement relier en maroquin rouge.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Depuis la bibliothèque on a une jolie vue sur le parc Monceau.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Ce mobilier en noyer sculpté, composé d'un canapé, de deux bergères et de six fauteuils à la reine, confère à la bibliothèque le confort d'un salon. Il est couvert d'un très beau velours ciselé et frappé bicolore et a appartenu à un ecclésiastique dijonnais, Mgr Gouthe-Soulard.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Cet escabeau en acajou (vers 1800-1810) devient, quand il est replié, un tabouret. De tels meubles, pratiques et élégants, figuraient dans les bibliothèques aménagées pour Napoléon Ier au début du 19ème siècle.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    L'appartement de Moïse de Camondo

    Il est composé d'une chambre, d'une salle de bain et à la suite d'une pièce appelée "habillage".

    La Chambre

    Peu de recul dans cette petite pièce... donc deux photos au lieu d'une.

    Le ciel de lit

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Le lit : il est à trois chevets en bois sculpté et peint qui date des années 1765-1775. Sur le mur sont réunies des scènes de genre er des portraits.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Au-dessus du lit, un nu : ils sont rares dans l'Hôtel particulier.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    La salle de bain

    La pièce est carrelée à mi-hauteur avec des carreaux de céramique bleu et blanc disposés suivant un motif de vannerie. Elle possède un plafond laqué avec du Ripolin en arrondi tout comme la cuisine favorisant le nettoyage et la retombée de la buée.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Elle est composée d'un lave-pieds, d'une baignoire, d'un bidet (en grès émaillé),

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    ainsi que d'un lavabo à double vasque. La robinetterie est nickelée, une innovation à cette date pour un particulier.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Il y a même dans la pièce un porte-serviette chauffant...

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    ainsi que des Water-Closet en porcelaine anglaise équipés de robinets de chasse à piston, dont le système a pour nom "silencieux".

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Les couloirs sont éclairés par de larges ouvertures pratiquées dans le plafond.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Michèle Mazure nous montre ici un tableau de la généalogie de la famille Camondo depuis Abraham-Salomon jusqu'aux enfants de Béatrice, la fille de Moïse, morts comme leurs parents à Auschwitz en déportation.

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    L'appartement de Nissim de Camondo

    Il n'a pas gardé son aménagement d'origine mais a été rassemblé dans son bureau.

    La chambre bureau

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    La salle de bain

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    La visite se termine par une petite pièce où se trouve une maquette de l'Hôtel particulier des Camondo.

    La façade sur la rue Monceau

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    La façade donnant sur le jardin et le parc

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

     C'est dans ce jardin qu'a été prise une photo de Moïse de Camondo et de son fils Nissim en 916 (copyright Les Arts Décoratifs - Paris ).

    Visite de l'Hôtel Nissim de Camondo avec Générations 13

    Une visite vraiment très intéressante

    Merci à Anne-Marie de l'avoir réservée et à Michèle Mazure de l'avoir animée.


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  • Pour cette nouvelle conférence au sein de notre association, Lucie Pierre a choisi de traiter du thème suivant : les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain

    Plan de son intervention : La Cène, L'Ecce Homo, La Crucifixion, La Pietà, Le Christ mort dans son tombeau, La Résurrection.

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     1- La Cène 

    ► La peinture murale de Léonard de Vinci (1495) sert de référence. Elle se trouve au couvent des dominicains à Milan. On y voit Judas à gauche du Christ mettant la main dans un plat et ayant renversé le sel, signe de sa trahison (Jésus est le sel de la terre).

    Dans ce tableau, les sentiments intérieurs sont illustrés par la gestuelle des personnages.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

     ► La Cène de Mary Beeth Edelson (Some living American women artists) - 1972

    Mary Beth Edelson est une artiste qui se rattache dans les années 1970 au "Feminist Art Mouvement". Sa performance est symbolique. Elle se réapproprie l'œuvre de Vinci.

    Tandis que dans la représentation classique de la Cène, la moitié de l'humanité est évacuée (on y voit que des hommes), l'artiste choisit ici de ne représenter, au contraire, que des femmes en utilisant un photos-montage : Georgia O'Keeffe incarne ainsi le Christ ; Lee Krasne, Louise Bourgeois, Yoko Ono, des apôtres. L'oeuvre est bordée d'une frise composée de plus de 50 photographies d'artistes contemporaires vivantes.

    Mary Beth Edelson ouvrira aux Etats-Unis la première galerie pour femmes.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La cène de Renée Cox (Yo Mama's Last Supper) - 1996

    Là, il faut oser !

    Représenter une femme nue, enceinte et noire par-dessus le marché, au centre de la scène en lieu et place du Christ entourée par les apôtres (tous des hommes noirs, Judas étant le seul homme blanc).

    L'artiste revendique le droit des femmes à devenir prêtres. Il s'agit d'un autoportrait exécuté à partir de montages photographiques.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

     

    ► La Cène de Raoef Mamevov (The Last Supper) - 1998

    Il s'agit ici aussi pour cet artiste azerbaïdjanais de faire réagir le public avec cette Cène représentée par des handicapés trisomiques réunis autour d'un partage. Il faut se souvenir qu'à cette époque là l'Eglise rejetait les handicapés sous prétexte qu'ils ne comprenaient pas la Communion. Chacun des modèles a posé séparément, les photographies étant ensuite rassemblées par ordinateur pour créer ces compositions épurées.

    De fait, The Last Supper inverse de façon spectaculaire le monde malsain de Jérôme Bosch où des visages similaires figuraient la monstruosité du péché et de la barbarie. ici, l'anormalité se situe du côté du bien...

    L'image de Jésus et des Apôtres ainsi projetée redéfinit la notion de charité, d'empathie, et démonte l'idée insupportable de la différence.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13 

    ► La Cène de Zeg Fanshi (The Last Supper - 2001

    Ici, le Christ et les apôtres sont masqués de blanc, imitant les gens que l'on croise dans la rue, sans expression, tous anonymes. Ils ont tous un foulard rouge (l'artiste chinois n'a pas été admis au Parti Communiste à cause de son père qui était très catholique).

    Seul Judas a une cravate jaune, symbole du pouvoir de l'argent, le capitalisme.

    D'ailleurs, cette œuvre a été achetée 23 millions de dollars !

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Cène de David La Chapelle (Jesus is my home boy) - 2013

    Ce qui se traduit par "Jésus est mon pote" !

    Le Christ est en rouge entouré d'un halo doré simulant une auréole. Il s'agit d'une photographie aux tons très saturés, ce qui donne un aspect irréel à la scène. On pressent l'art de la Renaissance derrière.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Cène de Marithé et François Girbaud (affiche publicitaire pour la boutique de vêtements de Marithé et François Girbaud) - 2005

    Les jeunes gens sont bien sûr vêtus des vêtements de la dernière collection de prêt à porte des créateurs.

    L'affiche fait scandale avec ces douze jeunes femmes et ce jeune homme torse nu dans une attitude lascive et qui prend la place de Marie-Madeleine. Lucie nous fait remarquer que la table n'a pas de pieds (monde flottant). L'affaire est allée jusqu'au procès.

    Et si Jésus était une femme... ? 

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

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     2 - L'Ecce Homo 

    "Ecce Homo" est une expression employée par Ponce Pilate pour désigner le Christ. Lucie nous montre deux références pour ce thème, le tableau d'Antonio de Messine et celui du Caravage.

    ► L'Ecce Homo d'Antonio de Messine - 1473 sert de référence à Lucie.

    Il s'agit d'une peinture à l'huile de la Renaissance italienne traitée dans le style du réalisme flamand. Le Christ a ici un regard implorant, d'acceptation de sa défaite.

    Je le trouve superbe mais il fait vraiment pitié, vous ne trouvez pas, en nous regardant dans les yeux ? On sent dans cette œuvre une grande communion entre le divin et nous.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► L'Ecce Homo du Caravage - 1605, une autre référence

    Ici tout au contraire, le Christ baisse les yeux, comme entré en lui même, "absent". On appelle cela une figure "absentée" nous dit Lucie. Il paraitrait que le personnage à droite du Christ soit un portrait de Ponce Pilate... C'est vrai qu'il a une sale tête !

    "Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► L'Ecce Homo d'Antoine Watteau - 1718

    Ici encore chez Watteau, une figure "absentée" avec ce Pierrot qui porte son chapeau comme une auréole. Il est l'image de la solitude humaine. On peut penser à Buster Keaton ou à Charlie Chaplin aussi qui sont des saltimbanques cachés dans l'Ecce Homo. Lucie nous parle aussi, dans le même esprit du clown de Rondinone.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13 

    ► L'Ecce Homo de Lovis Corinth - 1925

    Lovis Corinth est un artiste allemand dont l'œuvre a été traitée "d'art dégénéré" par les nazis. On peut voir sur le tableau, encadrant le personnage habillé de rouge, à droite, un militaire qui pourrait bien être un SS et à gauche, un médecin qui pourrait bien représenter Joseph Mengele...

    Il s'agit d'un autoportrait féminisé (on commençait à persécuter les homosexuels à cette époque). L'artiste a créé une école de peinture pour femmes.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► L'Ecce Homo de Max Wallinger - 1999

    Il s'agit d'un anti-monument qui a été exposé à Trafalgar Square. Le contraste est très grand entre les hommes conquérants sur leurs chevaux et ce petit homme en blanc couronné de barbelés. Le blanc représente la couleur du passage (candidus en latin signifie blanc).

    Là il me faut des explications supplémentaires, Lucie...

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► L'Ecce Homo de Pierrick Sorin - (Titre variable N°2) ET (Chorégraphie au savon)

    Il s'agit là de représenter l'anti-héros : corps gauche, sans grâce...

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

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     3 - La Crucifixion 

    Lucie nous explique qu'il y a trois manières de représenter une crucifixion :

    le Christ Patiens (2 clous)
    le Christ Dolens (1 clou)
    le Christ Triomphant

    ► Elle prend pour référence le célèbre retable d'Issenheim qui est à Colmar, une œuvre de Mathias Grünewald.

    Il s'agit d'un Christ Dolens (souffrant).

    Les personnages sont à l'échelle de leur importance : ainsi le Christ est-il représenté beaucoup plus grand que tous les autres personnages.

    Un anachronisme : Saint-Jean-Baptiste figure à droite de la croix alors qu'il a déjà été décapité par Salomé...

    Marie-Madeleine (toujours rousse dans la peinture religieuse) est toute petite à côté : elle figure la rédemption. Saint-Jean, lui,soutient la Vierge.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13 

    La Crucifixion chez Goya - Le Tres de Mayo (1814) au Prado

     Le tableau "Tres de Mayo" représente l'exécution de 43 patriotes espagnols, fusillés par les soldats français à Madrid le 3 mai 1808, pendant la nuit en représailles d'une révolte qui a eu lieu la veille (2 mai) à Madrid.

    Cette toile l'une des représentations les plus connues de la dénonciation des horreurs liées à la guerre.

    La figure christique est ici tout en blanc (l'homme a la position du Christ sur la croix) et est fortement mis en lumière, à côté de tous ceux qui vont être assassinés. Goya met en avant le religieux en montrant des victimes agenouillées ou en train de prier Dieu. Les soldats sont représentés de dos, tous habillés pareil et dans la même position : Goya veut montrer qu'ils n'éprouvent aucun remord, ils semblent déterminés.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13 

    ► La Crucifixion chez Picasso - 1930

    On dirait du n'importe quoi, non ? Il s'agit de Cubisme émotionnel nous dit Lucie.

    Picasso a beaucoup regardé les enluminures et il est influencé par leurs couleurs vives. Lucie plaisante en nous disant que "Jésus en voit de toutes les couleurs" ! En fait, Picasso se met "à l'intérieur" des personnages pour exprimer que la souffrance ça déforme la vision des choses. C'est une peinture par la déformation des sentiments...

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Francis Bacon - 1925

    Accrochez-vous !

    Au centre du triptyque, la figure christique du ver qui dégouline de la croix : figure la décomposition des corps.

    C'est tout ce que j'ai noté...

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Dali (Le Christ de Saint Jean-de la Croix) - 1951 

    Le Christ est représenté ici de façon humaine et simple : il a les cheveux courts - au contraire des représentations classiques - et se regarde dans l'eau de la mer, un peu comme s'il était un oiseau, comme une sorte d'Apollon. Le puissant clair-obscur qui sert à rehausser la figure de Jésus provoque un effet dramatique.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Jean-Michel Alberola (Etudier le corps du Christ) - 1989 - Centre Pompidou

    Comme une évocation de l'image du suaire...

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion d'Andrès Serrano (Pisschrist) - 1987

    Il s'agit, comme nous l'explique Lucie, de la photo d'un petit crucifix en plastique trempé dans l'urine et le sang de l'auteur. Serrano veut à la fois dénoncer le commerce des petits objets religieux et rappeler les horreurs que le Christ a subies. L'œuvre a suscité de nombreuses protestations et a été vandalisée par des groupes d'extrême droite lors d'une exposition en Avignon.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Titus Carmel (Suite de Grünewald) - 1994

    Trois couleurs...

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Renée Cox (It shall be named) - 1994

    Renée Cox est une artiste jamaïcaine, photographe et militante politique. Elle a parlé de l'esclavage à travers cette crucifixion où elle représente le Christ sous les traits d'un homme noir lynché. A noter que le personnage n'a pas de sexe...

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Niki de Saint Phalle (1965)

    S'il fallait que je donne mon avis, je dirais que je déteste !

    Cette femme crucifiée, aux bras coupés et au visage extatique, exprime toute l’ambiguïté que Niki de Saint Phalle décèle dans la condition féminine. Elle est à la fois une mère, comme l’indiquent les jouets qu’elle porte sur sa poitrine ; une putain dont les jambes écartées laissent apparaître un pubis de laine noire ; et encore une « mémère » avec ses bigoudis dans les cheveux.

    Peut-être qu'avec cette œuvre Niki de Saint Phalle propose une image de la femme comme martyre inconnu.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Maurizio Cattelan (Sans titre) - 2007

    L'œuvre de cet artiste est présentée dans une boîte de transport (hyperréalisme), une œuvre faite de résine, de peinture, de cheveux humains et de bois). L'artiste italien a été influencé par une photo de Francesca Woodman, photographe américaine décédée à 22 ans (elle s'est suicidée), qui a réalisé plusieurs autoportraits dont un, accrochée à une porte...

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Bansky - 2004

    Bansky est un artiste britannique de Street Art qui travaille sous son pseudonyme. Ses messages sont souvent anticapitalisme. Il s'agit ici de dénoncer le consumérisme des fêtes de Noël, un temps normalement consacré aux valeurs chrétiennes de la charité humaine avec cette satyre où le Christ est crucifié, portant à bout de bras des paquets cadeaux.

    L'artiste veut faire passer le message comme quoi le mercantilisme l'aurait tué !

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Taroop et Glabel - 2005

    Taroop & Glabel vivent et travaillent à Paris. Il s'agit d'un collectif : Mickey prend ici la place du fils de Dieu. Le collectif dénonce moins les religions chrétiennes que la société de consommation qui crée ses icônes et leur donne l'importance de dieux.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion d'Ernest Pignon-Ernest (en relation avec Jean Genet) - 2006

    Le travail de l'artiste français représente deux hommes soulevant Jean Genet, poète et dramaturge du XXe qui a revendiqué son homosexualité. On peut dire que ces deux hommes soutiennent Jean Genet dans les deux sens du terme, au sens propre, car ils le soutiennent physiquement, au sens figuré, car ils le soutiennent dans ses idées.

    Jean Genet va mourir : il semble épuisé et dans la même position que Jésus crucifié. Il se serait donc fait tuer pour ses idées, ce qui donne un aspect plus sombre à cette photo.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion d'Adel Abdessemed (Christ barbelés) - 2012

    Né en Algérie, Adel abdessemed est l'une des stars de l'art contemporain en France. Plusieurs de ses œuvres font partie de la collection de François Pinaud qui lui a acheté ce Christ pour le prix de 2 millions d'euros. Il travaille avec du fil de fer barbelé.

    Son travail est en relation avec la prison de Guantanamo.

    C'est une œuvre saisissante (que j'aime beaucoup).

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Léon Ferrari (La civilisation occidentale et Chrétienne) - 1965

    Cet artiste argentin a produit cette œuvre en réaction à la guerre du Vietnam. Il s'agit d'un Christ crucifié sous le fuselage d’un avion de chasse américain de l’US Air Force dont les ailes sont armées de bombes.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion de Michal Batory (Je suis Charlie) - 2015

    Ici, seulement trois éléments : un crayon, un projectile – qui forment ensemble une croix – et le slogan « Je suis Charlie ».

    L’affiche de Michal Batory est un hommage d’un artiste à ses confrères artistes, ceux qui ont résisté aux ténèbres, à l’obscurantisme, qui ont refusé de se plier aux menaces de violence, qui ont défendu la liberté d’expression contre toute attente et qui en ont payé le prix fort.

    Comme l'a justement observé l'une des participantes à la conférence, chez Charlie Hebdo, ils étaient pourtant plutôt anticléricaux...?

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    ► La Crucifixion d'Erik Ravelo (Les intouchables) - 2012

    Crucifier les enfants sur leur bourreau, c'est l'idée qu'a eue le photographe cubain Erik Ravelo pour sensibiliser à la violence enfantine. Les enfants sont donc photographiés comme autant de crucifiés sur le dos de leur croix-bourreau. Des conflits en Syrie (le bourreau-soldat) , aux drames des fusillades dans les écoles américaines en passant par les affaires d’abus sexuels qui ont terni l’image du Vatican (le bourreau-prêtre), la malbouffe (le bourreau Ronald de chez MacDo) ou la pollution (je n'ai pas trop identifié le bourreau...).

    Ces images ont le mérite de relever le caractère sacré de l'enfance, la référence à la crucifixion est ici plus symbolique que religieuse : un projet qui dépasse le simple cadre photographique.

    Les traces de l'iconographie religieuse dans l'art moderne et contemporain par Générations 13

    Lucie s'est arrêtée là au bout de deux heures de conférence, sans avoir le temps de traiter des trois autres thèmes qu'elle voulait aborder.

    J'ai beaucoup appris mais pas toujours aimé...


    La suite en juin, a dit Lucie ! 


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  •  

    La semaine dernière, j'ai suivi une visite guidée très intéressante dans le cadre de l'atelier "Petites promenades dans Paris" d'Anne-Marie, celle de l'église Saint-Joseph des Carmes qui est située rue de Vaugirard au sein de l'Institut Catholique et du séminaire des Carmes.

    La visite guidée était, comme de coutume, faite par l'association "Paris art et histoire" et c'est Michèle Mazure qui l'assurait, tout comme la précédente visite de la Galerie dorée de la Banque de France (pour voir ou revoir le post, cliquez ICI).

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Les frères Carmes (religieux contemplatifs et apostoliques) arrivèrent à Paris peu après l'assassinat du roi Henri IV et c'est Marie de Médicis qui les accueillit et les autorisa à s'installer non loin du Palais du Luxembourg où elle avait établi sa cour.

    Nous voyons ici la cour du séminaire dont les murs sont recouverts d'un apprêt appelé "Blanc des Carmes". C'est un badigeon que l’on utilise au XVIIe et au XVIIIe siècles constitué de chaux en pâte dans laquelle on mélange de la térébenthine pour qu’elle soit brillante. Cette pâte est ensuite détrempée à la colle de peau avec un peu d’alun. Apres trois ou quatre couches, le badigeon est frotté avec une brosse dure pour le faire briller.

    Les bâtiments conventuels ont été élevés entre 1613 et 1616 (surélevés en 1674) et abriteront les "Carmes Déchaussés" jusqu'en 1793.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    L'autre côté de la cour date du XIXème siècle.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    L'objet de cette visite guidée est surtout celle de l'église Saint-Joseph dont on aperçoit ici la façade.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Reconstruite au XIXe siècle fidèlement au modèle italien, la façade principale de la chapelle Saint-Joseph-des-Carmes comprend deux niveaux : le rez-de-chaussée et l’étage. L’étage est occupé par une grande baie centrale, divisée en trois lancettes, et décoré de deux niches à sculptures qui présentent les figures de sainte Thérèse et saint Joseph. Un fronton pointu, surmonté d’une croix, couronne l’élévation.

     

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    L’église du couvent est construite entre 1613 et 1620 sur le plan des églises romaines de la Contre-Réforme. Elle comporte un vaisseau unique bordé de chapelles et surmonté d’une voûte en berceau. Le transept, peu saillant, s’aligne sur les murs extérieurs des chapelles.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    La tour située à la croisée du transept est surmontée d’une coupole d’inspiration italienne. Construite entre 1628 et 1630, c’est la toute première coupole édifiée à Paris.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Les fresques de la coupole représentent la vie du prophète Elie.

    Il s'agit de retracer le passage du livre des Rois IV, 2.13, où Elie venant de traverser le Jourdain à pied sec avec son disciple Elysée, monte au ciel dans un tourbillon et laisse tomber son manteau qui est recueilli par Elysée, héritier de son esprit.

    La fresque de la calotte a été peinte en 1644 par Walthère Damery, peintre liégeois. Ce fut la première peinture sur coupole à Paris du XVIIème siècle (il existe aussi un dôme à la Sorbonne et celui à l'école des Beaux-Arts). Elle représente le monde céleste.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Dans la partie basse du dôme, le tambour qui représente le monde terrestre, on peut voir un homme barbu levant les bras vers le ciel pour recevoir un manteau blanc : il s'agit de son disciple, Elysée.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Notre guide nous commente ensuite les quatre fresques formant les pendentifs de la coupole, également exécutés par Walthère Damery.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Saint Simon Stok recevant le scapulaire des mains de la Vierge

    La Vierge lui tend un scapulaire – grand pan de tissu couvrant l’avant et l’arrière du corps, posé à même les épaules, en latin scapulæ – tout en lui disant « voici un privilège pour toi et ceux du Carmel ; celui qui mourra revêtu ainsi sera sauvé ».

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Saint Jean de la Croix fut le prêtre carme qui fonda l'ordre des Carmes Déchaux.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Sainte Thérèse d'Avila touchée par l'amour divin

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    La vision de Sainte Thérèse d'Avila

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Regardant maintenant vers le chœur, Michèle Mazure nous explique le tableau enchâssé au sein d'un retable en forme de frontispice comportant quatre colonnes corinthiennes de marbre noir, tableau que malheureusement nous ne verrons que très peu tant il est sombre... Le retable du maître-autel fut offert aux Carmes par la reine Anne d’Autriche.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Heureusement, le site "Patrimoine-histoire" de Paris a réussi à le photographier beaucoup mieux que moi !

    Il s'agit de la "Présentation de Jésus au Temple" par Quentin Varin (1624).

    Chef d’œuvre de cet artiste encore méconnu, premier maître de Nicolas Poussin, la Présentation des Carmes reflète le style maniériste qui marquait la peinture française avant le retour de Simon Vouet en France, en 1627 : Varin met en scène des figures à la silhouette étirée, aux doigts longs et effilés, aux attitudes cadencées, qu’il regroupe au premier plan tout en créant une perspective vertigineuse à l’arrière-plan. 

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    La partie supérieure du retable

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    Détail du fronton montrant Dieu et ses anges

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    Le maître-Autel moderne est de Philippe Koeppelin (XXème siècle). Remarquez le magnifique tabernacle argenté.

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    Ce même maître-autel cache un somptueux bas-relief en marbre du XIVe siècle : "la Cène", reproduite ci-dessous. L'œuvre est attribuée à Évrard d'Orléans (mort en 1357 et provient de l'église abbatiale cistercienne de Maubuisson (Val d'Oise).

    Notre guide nous montre les pieds des apôtres nous disant que par la suite ils seront toujours cachés par la nappe (Anne Viala est venue à mon secours pour en donner l'explication : en fait 12 apôtres plus le Christ, cela fait 26 pieds à représenter touche touche, pas trop top !).

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    Le sol de l'église est pavé de marbres de trois couleurs différentes.

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    Un coup d'œil vers le fond de l'église

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    Dans le croisillon droit du transept, un retable de Jean-Baptiste Corneille intitulé "L'apparition du Christ à Sainte Thérèse d'Avilla et à Saint Jean de la Croix"

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    Notre guide nous montre aussi l'adorable peinture située en bas du retable. Il me semble me souvenir (mais je peux me tromper) qu'il s'agit de Sainte Thérèse et de son frère rattrapés par leur père alors qu'ils quittent le foyer.

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    Dans le croisillon gauche du transept, une superbe Vierge à l'enfant d'Antonio Raggi (1624-1686) d'après Le Bernin

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    Contrairement à la coutume, elle porte l'enfant Jésus sur la droite.

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    C'est par cette porte qu'on entre dans la Chapelle baroque Sainte-Anne. Dans un fort état de dégradation, elle a été restaurée par les soins de la ville de Paris et le mécénat de l’Eau de mélisse des Carmes Boyer.

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    Celle-ci étant très exiguë, il est très difficile de la photographier dans son ensemble. Elle est couverte de boiseries et de peintures murales. La chapelle serait l'œuvre de Georges Lallemant et d'un groupe de peintres plus ou moins maniéristes du XVIIe siècle.

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    On y voit une "Annonciation" au-dessus de la porte d'entrée (photo Monick Nicmo).

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    Une "Présentation de l'Enfant au temple"

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    Une porte vitrée donne sur le chœur. 

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    Détail du dessus de porte

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    Deux des quatre évangélistes

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    Au centre de la voûte, le "Couronnement de la Vierge"

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    Il est entouré par une représentation des quatre apôtres dont ici, à gauche, Saint-Mathieu avec son aigle et, à droite, Saint-Luc avec son taureau. On jurerait plutôt un dromadaire, non... ?

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    "La Dormition de la Vierge"

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    La partie supérieure des murs est elle aussi couverte de peintures sur bois, telle cette très jolie scène champêtre intitulée "Le repos pendant la fuite en Egypte".

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    En 1620, Pierre Brûlart, chevalier, vicomte de Puisieux, conseiller du roi en ses conseils, avait obtenu la jouissance de cette chapelle, avec la permission de l’embellir et d’y apposer ses armes et écussons.

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    Le tableau central représente Sainte-Anne, Joachim et Marie.

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    La petite Marie est représentée avec un parchemin à la main, signe d'éducation.

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    Dans la partie haute du tableau, d'adorables petits angelots portant des bouquets de fleurs

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    Tiens tiens, ça me rappelle ceux de la voûte de la Galerie dorée de la Banque de France que nous avons visitée récemment ! On est dans les deux cas au XVIIème siècle...

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    Nous continuons notre visite guidée par la découverte des deux chapelles qui se trouvent de part et d'autre de la nef.

    Celle de gauche en regardant en direction du chœur est dédiée à Saint-Jacques.

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    Au centre, un tableau représente Saint-Jacques le Majeur.

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    Sur le côté droit, un autre présente une scène de la vie de Saint-Dominique. Selon une légende, à sa naissance sa mère aurait vu en rêve un chien embrasant le monde avec un flambeau dans la gueule. Plus tard, le nom même des Dominicains, en latin, se prêta à un jeu de mots : dominicani = domini canis = chien du Seigneur...

    On aperçoit le chien tenant le flambeau en bas à gauche du tableau.

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    Ici, une scène de la vie de Saint-Louis surmonte un groupe de deux angelots encadrant un cœur percé d'une épée, symbole dans la religion catholique, de souffrance de la Mère de Dieu.

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    La voûte baroque a été peinte par Abraham Van Diepenbeek (1596-1675).

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    Dans la mandorle centrale, on peut voir une "Transfiguration" où Jésus est entouré de Moïse et d'Elie. Il s'agit d'un changement d'apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean.

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    En face de la chapelle Saint-Jacques, la chapelle des Bienheureux-Martyrs-des Carmes rappelle le massacre qui a été perpétré pendant la Terreur : le 2 septembre 1792, 116 Carmes réfractaires sur les 160 qui y étaient détenus sous surveillance ont été assassinés sur leur lieu de culte transformé en prison.

    Le tableau central est de Paul Buffet, un disciple de Maurice Denis. Il représente la Vierge qui apparaît aux religieux massacrés en septembre 1792.

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    La voûte est l'œuvre de Claude Deruet, un peintre lorrain. Elle représente le "Couronnement de la Vierge" et a été réalisée vers 1640. 

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    Superbes coupes de fleurs posées sur un tapis...

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    A côté d'une Vierge à l'Enfant, les noms des 116 martyrs qui ont été béatifiés en 1926.

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    Nous nous dirigeons maintenant, en empruntant cette petite porte située à gauche du chœur, vers les lieux du massacre, le jardin des Carmes.

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    Après la chute de la royauté le 10 août 1792, une nouvelle phase, sanglante, de la Révolution commence. Dès le 11 août, la commune insurrectionnelle de Paris, qui fait la loi dans la capitale, décide d’identifier et de mettre hors d’état de nuire tous ceux qu’elle prétend être des ennemis de la nation et de la République... Jusqu’au 6 septembre, les massacres se perpétuent dans les différentes prisons, touchant des ecclésiastiques, des nobles, des serviteurs de l’ancienne monarchie, mais également des prisonniers de droit commun et de nombreuses filles publiques.

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    Pour ce qui est des Carmes...

     Un couloir étroit, qui s'ouvrait auprès de la sacristie et aboutissait à un petit perron encadré par une grille tapissée de plantes grimpantes, permettait de se rendre de l'église au jardin. Avant d'atteindre le perron, au pied d'un escalier conduisant à l'étage, le couloir s'élargissait, formant comme une sorte de palier de plusieurs mètres carrés.

    Le commissaire de la section fit placer là une table et une chaise et y installa son tribunal Sur le perron, et devant ses quelques marches, se groupèrent des patriotes armés de sabres, de piques et de pistolets, prêts à procéder aux exécutions. Deux prêtres sortirent alors de la sacristie et s'avancèrent vers la table, leur bréviaire à la main. Ils étaient très pâles mais paraissaient résolus. Le commissaire, qui n'avait pas l'air d'un méchant homme, leur fit déclarer leurs noms et qualités, puis il leur demanda de prêter serment.
    Cela nous est impossible, répondirent-ils.
    Le juge soupira, et, d'un geste, ordonna de les faire passer dans le jardin. Ce simple geste constituait un arrêt de mort. On entendit des cris de douleur, un cliquetis d'armes, des hurlements, puis, enfin, l'inévitable cri de « Vive la nation ».

    ... Les massacres prirent fin un peu avant huit heures. Les portes du jardin furent alors ouvertes et le public fut admis à contempler les cadavres.

    Visite guidée de l'église Saint-Joseph des Carmes avec Générations 13

    C'est à cet emplacement que les 116 Carmes réfractaires ont été assassinés sauvagement par les révolutionnaires. La porte s'ouvrait et dès que les religieux qui avaient refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé en franchissaient le seuil, ils tombaient sous les piques ou les baïonnettes. Ce massacre dura toute la nuit.

    Une inscription sur le marbre en latin le rappelle. "Hic ceciderunt" : ici, ils périrent.

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     Les corps ont été jetés dans une fosse commune à cet emplacement mais comme tous n'y tenaient pas certains d'entre eux ont été jetés dans un puits...

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    Les Carmes avaient un très beau jardin où ils cultivaient des plantes médicinales. C’est dans ce jardin qu’un médecin invente au XVIIe siècle la célèbre "Eau des Carmes" à base de mélisse et aux vertus stimulantes. Elle est encore vendue à l'accueil de l'église mais n'est plus fabriquée ici.

    A l’arrière de l’église subsiste une autre curiosité : le campanile de plan carré. Comme la coupole de l’église, il s’inspire des campaniles que l’on trouve fréquemment en Italie à la Renaissance.

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    A l'étage se trouve une ancienne cellule monacaleJoséphine de Beauharnais et Theresa Cabarrus (Madame Tallien), entre autres, y furent emprisonnées pendant la Révolution. 

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    Sur le mur de gauche, protégées dans une vitrine, les traces de sang laissées sur le mur par les sabres des révolutionnaires (...?).

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    Joséphine de Beauharnais écrivit de sa main sur le mur du fond un message qui fut contresigné par Thérèse Tallien et un certain d'Aiguillon :

    « Liberté, quand cesseras-tu d’être un vain mot ? Voilà dix-sept jours que nous sommes enfermées. On nous dit que nous sortirons demain, mais n'est-ce pas là un vain espoir ? ».

    Il est conservé dans la petit vitrine ci-dessous.

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    Nous terminerons la visite guidée par la crypte.

    Après le massacre du 2 septembre, le couvent fut vendu comme bien national. Le 8 août 1797, mère Camille de Soyécourt, carmélite, rachète une partie des bâtiments du Couvent des Carmes, sauvant les bâtiments de la destruction. Elle lance de gros travaux pour restaurer les bâtiments grandement détruits (il n'y a plus de portes ni de fenêtres, et des gravats partout).

    Au seuil d'une vie bien remplie, elle décède le 9 mai 1849 à l'âge de 91 ans. Elle demande à être enterrée dans la crypte des martyrs.

    Voici sa pierre tombale au centre (Photo Monick Nicmo)

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    Elle fait également aménager et restaurer une « chapelle des martyrs » en mémoire du massacre du 2 septembre 1792, survenu dans cette ancienne prison. Les religieuses en recueillent même quelques vestiges qu'elles conserveront comme des reliques.

    L'entrée de la chapelle des martyrs

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    La seconde crypte

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    Vitrine contenant les crânes des Carmes assassinés

    Les noms des défunts figurent en lettres d'or sur des plaques de marbre noir. Les flambeaux renversés encadrant la vitrine sont signe de deuil (ou symbole de mort ?).

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    Joli, non ?

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    Des urnes funéraires sont couvertes d’une draperie et on y voit couler le temps par un sablier...

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    En mémoire des Carmes assassinés...

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    Une pièce supplémentaire abrite la tombe de Frédéric Ozanam (1813-1853), principal fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, en 1833. Professeur à la Sorbonne, il logeait à proximité de Saint-Joseph, où il venait prier. Décédé à Marseille, ses obsèques se déroulent à Saint-Sulpice, mais son corps est déposé dans la crypte de Saint-Joseph des Carmes.

    Les participants à cette sortie dans la pièce dédiée à Frédéric Ozanam

    Avec Monick...

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    et avec moi !

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    Les lumières de la nuit...

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    Un grand merci à Michèle Mazure

    pour cette passionnante visite guidée qui a ému tout le monde. Evidemment, je n'ai pas retranscrit le quart de la moitié de tout ce qu'elle nous a raconté ! 

    et Merci à Anne-Marie pour l'avoir réservée.


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    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

     

           Ce Jeudi 25 Novembre nous avons rendez-vous à la gare de Lyon pour une randonnée en forêt de Fontainebleau. Le train nous amène en 35 minutes à la gare de Bois-le-Roi, point de départ de notre randonnée.

          Nous rejoignons les bords de Seine en passant par des parcs, de petites sentes et des quartiers résidentiels.

          Là, nos découvrons les Affolantes, nom donné à de grandes villas au style surprenant construites à la Belle Epoque en bord de Seine.

     

    La première, « le Clos Barbeau » est la plus imposante.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

    Une plaque nous explique le choix du nom de « Barbeau ».

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

        Nous passons ensuite devant « la Ruelle »,de composition hétéroclite, qui appartenait à un directeur de théâtre et reçut la visite de nombreux acteurs.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

    La dernière maison remarquable est « la Jeannette », avec sa façade pseudo gothique.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

    Un dernier coup d’œil à la Seine avant d’entamer une petite montée en forêt.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

    Un gros carrefour à traverser avec des feux qui ne sont que très rarement au vert piétons, et nous atteignons la table du roi.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

       La table actuelle date de 1723. Elle a depuis été abimée, restaurée et déplacée. On raconte que, jusqu’en 1789, les officiers des Eaux et Forêts recevaient chaque 1er Mai les usagers de la forêt qui venaient payer leur redevance, parfois en espèces mais le plus souvent en nature: jambon, vin, poisson… Ensuite un grand banquet était organisé et réunissait les habitants des environs.

    Nous arrivons ensuite à la mare aux évées .

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

          La Mare aux évées est artificielle. Son nom provient de œuvée, lieu où les oiseaux et les serpents déposaient leurs œufs. C’était autrefois un vaste marécage. Sous le règne de Louis-Philippe, des travaux importants furent entrepris pour assainir l’endroit. Plus de 20 km de fossés furent creusés rayonnant autour du bassin central et sont curés régulièrement.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

          Peu après avoir quitté la mare, nous voyons des équipements pétroliers rassemblés pour évoquer l’exploitation entre 1958 et 1986 du gisement pétrolier de Chailly en Bière situé en grande partie sous la forêt de Fontainebleau.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

      Nous atteignons alors le dernier point fort de notre randonnée : la traversée du Rocher Canon par le sentier Denecourt n°12.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

      Pas vraiment difficile, mais il ne faut pas rater les petites balises bleues. Heureusement, tout le groupe s’y est mis et nous ne nous sommes pas perdus !


    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi

       Après un pique-nique bien mérité sur les derniers rochers, nous avons rejoint la gare de Bois le-Roi par un parcours presque entièrement en forêt.

     

    Boucle de 13 km autour de Bois-le-Roi


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